Collectivité Territoriale : Le Conseil Communal de la Mairie de Moribabougou dissout pour mauvaise gestion

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La dissolution du Conseil communal de Moribabougou, annoncée lors du dernier Conseil des ministres du mercredi 28 Août 2024, n’a surpris personne. Ce n’est pas tant la mesure elle-même qui suscite les commentaires ; mais plutôt, le retard avec lequel elle a été prise. Depuis plus de 10 ans, cette municipalité de la commune rurale de Moribabougou est gangrenée par une corruption endémique et des pratiques mafieuses qui étaient érigées en mode de gestion par le maire Diarah Diarra et sa clique de complices.

Le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation a enfin tranché, mettant fin à l’hémorragie financière qui affligeait cette commune.

Selon  un rapport d’audit du Vérificateur, c’est une somme faramineuse de 478 660 841 francs CFA qui s’est évaporée, sans laisser la moindre trace, à l’issue d’une gestion mafieuse. Les irrégularités sont multiples et accablantes : Non-paiement des frais d’édilité pour un montant total de 432 702 000 FCFA ; en passant par le non-paiement des frais de transfert pour un montant total de 6 750 000 FCFA et le non-reversement des recettes de la taxe municipale pour un montant total de 29 393 600 FCFA. Auxquels s’ajoutent, le non-paiement des droits de patente sur des marchés pour un montant total de 1 016 807 FCFA et les faux enregistrements de marchés publics pour un montant total de 8 798 434 FCFA… Autant de pratiques mafieuses décelées par le Vérificateur général dans la gestion de la Commune Rurale de Moribabougou (CRM) pendant les exercices 2020, 2021, 2022 et 2023 et qui sont à l’origine de l’évaporation de 478 millions de francs CFA (478 660 841 F).

De l’impunité au sommet à la falsification des enregistrements de marchés publics, en passant par le non-paiement des frais d’édilité et des droits de patente, tout était permis sous la gouvernance du maire Diarha Diarra. Ce dernier, sur qui comptait tout une commune, semblait avoir pris du plaisir à transformer la mairie en une machine de casse des fonds publics, laissant les populations de Moribabougou dans l’abandon le plus total.

La dissolution du Conseil communal, bien qu’inévitable, ne saurait être la fin des ennuis pour cette commune. Il est temps que la justice s’intéresse de plus près aux dérives financières et administratives qui ont caractérisé la gestion de ces dernières années. En même temps, que les responsables répondent de leurs actes. Cette situation, loin d’être isolée, soulève des questions plus larges sur l’état de la gouvernance locale au Mali.

Si le conseil communal de Moribabougou est tombé, combien d’autres mairies sont encore gangrenées par les mêmes pratiques douteuses ? Le chemin vers une gestion transparente et intègre des affaires publiques semble encore bien long.

Adama Coulibaly

 

 

 

 

 

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