Baguinéda : Dérive autoritaire à la mairie !

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Tant que l’homme qu’il faut ne sera pas à la place qu’il faut, les dérapages iront bon train dans les services publics tout comme dans les municipalités en terre malienne. Malgré l’éviction du conseil municipal par les autorités de la Transition, la mairie de Baguinéda n’en finira pas de défrayer la chronique de sitôt par la somme des agissements scandaleux.

L’amateurisme en amateurisme d’hier à nos jours, la mairie de Baguinéda a eu l’art et la manière de s’engouffrer lamentablement dans un puits sans fond. On aura vu toutes sortes de dérives à la municipalité de la Commune rurale de Baguinéda.

Après les détournements à outrance qui ont valu l’emprisonnement de l’ancien maire Salia Diarra et la mauvaise gouvernance qui a précipité la mise en place prochaine de la délégation spéciale, les autorités municipales s’illustrent cette fois-ci par l’exercice excessif du pouvoir.

Depuis quelques années, un contrat de travail entaché d’irrégularité et d’abus de pouvoir est au cœur du scandale entre la mairie et un employé. Les faits sont clairs et sans appel.

Le 1er novembre 2021. Madame S, a eu l’opportunité d’être engagée en qualité de chargée de recouvrement à la mairie de Baguinéda pour un contrat à durée indéterminée. Ladite convention a été établie et signée par Jean-Marie Dackouo à l’époque maire intérimaire de la Commune.

Durant la période de trois longues années, elle s’est acquittée de sa tâche avec professionnalisme durant la période du 3 décembre 2021 au 21 novembre 2024, sans jamais percevoir de salaire. Cette période équivaut à 36 mensualités de manière concrète jusqu’au jour où elle fut obligée par l’employeur d’arrêter de travailler.

Aujourd’hui, malgré moult démarches auprès des autorités municipales, ses interlocuteurs restent sourds à sa demande de remboursement de ses arriérés de salaires. On aurait pu croire que les autorités municipales de Baguinéda semblaient oublier que le contrat de travail pose les droits et obligations de chacune des parties au contrat pour le présent et l’avenir. Ce n’est pas par coup de tête ou par saute d’humeur qu’on met un terme à un contrat à durée indéterminée d’un tour de main. Cette façon d’agir relève d’un abus de pouvoir et de la méconnaissance des lois en vigueurs qui régissent les relations professionnelles entre les salariés et les employeurs.  Il est bon de rappeler que les deux parties signataires du contrat de travail sont obligées de respecter les clauses du contrat à la lettre et le salaire qui va avec. Ce manquement est une violation manifeste de votre obligation légale de paiement des salaires dans les délais. A défaut, l’employé se verra dans l’obligation de saisir les autorités compétentes pour obtenir gain de cause c’est-à-dire : régularisation et réparation du préjudice subi. D’ores et déjà une copie de ce courrier a été transmise à l’inspection du travail de Koulikoro. Au stade où nous en sommes, tout indique que ce litige entre employée et employeur liés aux droits et obligations se dénouera au tribunal du travail. D’ores et déjà, les chances de la mairie pour gagner ce bras de fer semblent se réduire jour après jour pour avoir violé la réglementation du contrat de travail en vigueur en République du Mali et partout ailleurs.  Enfin, les autorités municipales de Baguinéda apprendront à leur dépend par cœur le fameux proverbe Bamanan qui enseigne ceci : “Mieux vaut t’entourer de toutes les garanties avant de signer un contrat à durée indéterminée que de remercier son auteur à mi-chemin”. Ce n’est que le début du commencement…

 Aboubacar Eros Sissoko

Artiste-écrivain

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