Alioune Guèye, Pca du RENAJEM, membre du CNT : “Le bilan des 4 ans est globalement positif avec des réformes dans tous les domaines”

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Dans l’interview ci-dessous, Alioune Guèye, président du Conseil d’administration du Réseau national de la jeunesse du Mali (ONG Renajem) et secrétaire général Afrique du Rojalnu-ODD (Réseau des organisations jeunesse africaine leader des Nations unies pour l’atteinte des ODD), membre du Conseil national de transition (CNT) dresse le bilan des 4 ans de la Transition. Pour M. Guèye, 4e secrétaire parlementaire du bureau du CNT, le bilan des 4 ans est globalement positif avec des réformes dans tous les domaines.

Aujourd’hui Mali : Qu’est-ce que vous pensez des 4 ans de la Transition sur le plan sécuritaire économique, social et politique ?

Alioune Guèye : La Transition du Mali est la fille d’une crise profonde qu’a connue le pays en 2020. Effondré, humilité et déchiré, le Mali de 2020 était à terre. Il a fallu l’intervention des militaires patriotes pour mettre fin au déchirement du tissu social, à la détérioration de la sécurité et à la grave crise politique, née des contestations électorales. Quatre ans après, je trouve que le Mali, tel le Phénix, renait de ses cendres. Le bilan, qui est le résultat du sacrifice et de la résilience de tous les Maliens, est globalement positif avec des réformes dans tous les domaines : sécurité, économie, politique et social.

Aujourd’hui, nous avons la ville de Kidal dans le giron national avec une stabilité sécuritaire sur l’ensemble du territoire même s’il reste encore des foyers de tension ou quelques zones sous l’empire des terroristes qui se confondent aux populations. Il faut saluer à ce niveau la hiérarchie militaire sous le leadership du ministre de la Défense et des Anciens combattants, le colonel Sadio Camara, conformément aux orientations du président de la Transition, chef de l’Etat qui ont su trouver la stratégie de réarmement moral de nos troupes : en les dotant en équipements militaires de pointe et de formation de qualité dans des partenariats gagnant-gagnant.

Sur le plan politique, il faut saluer l’adoption de la Constitution du 22 juillet 2023 par le peuple malien dans sa grande majorité. Cela a été l’une des plus grandes réformes de ses 30 dernières années. Nous noterons que sous le leadership de l’honorable Malick Diaw, président du CNT,  plusieurs lois ont été adoptées, notamment la loi électorale avec la création de l’Aige qui est une recommandation historique des partis politiques et de la société civile malienne, ainsi que la loi sur le houleux dossier du découpage administratif dont le projet était sous la table depuis des années.

Les grèves et crises sociales que nous avons connues en 2020 ont été atténuées ces dernières années par plusieurs actions et des réformes, notamment la signature du Pacte de stabilité sociale et de croissance entre le gouvernement et les acteurs sociaux.

Sur le plan économique, les défis restent majeures malgré les efforts d’atténuation des effets économiques des sanctions illégales et illégitimes de la Cédéao et la crise internationale. Le gouvernement de la Transition travaille à minimiser leurs impacts en investissant dans l’économie avec la relance de certaines usines ou unités de production en vue de la reprise de la croissance qui produit les richesses.

Sur le plan de la diplomatie,  la Transition a su faire respecter le Mali avec une diplomatie nourrie sur les aspirations du peuple avec beaucoup de victoires. Nous avons actuellement un repositionnement du Mali sur la scène internationale avec l’Alliance des Etats du Sahel dont le leadership de la Confédération a été confié au président de la Transition du Mali.

Le président Goïta compte sur la jeunesse. J’apprécie et je soutiens les initiatives de remobilisation de la jeunesse malienne en cours du ministre de la Jeunesse sur les grands chantiers de la Transition. Donc, je pense que globalement, la Transition malienne a marqué des points positifs dans plusieurs domaines. Ce qui est remarquable et admirable, c’est la propension de cette Transition à ne pas déplacer les problèmes ou à les mettre aux calendes grecques.

En 4 ans, la Transition a démontré sa capacité à affronter courageusement et directement les problèmes auxquels le pays est confronté conformément aux 3 principes édictés par le président de la Transition S. E. M. le colonel Assimi Goïta ; à savoir : le respect de notre souveraineté,  le partenariat gagnant et la prise en compte des besoins vitaux des populations. Il n’en demeure pas moins qu’il reste des défis énormes à relever notamment la crise énergétique, la cherté de la vie et le rassemblement de tous les acteurs autour du Mali.

Selon vous quelles doivent être les priorités pour les prochaines années ?

La Transition est dans sa phase décisive où tous les efforts doivent être orientés vers la consolidation des acquis notamment sur le plan sécuritaire, politique et institutionnel. Les textes d’application de la Constitution du 22 juillet 2024 ont été adoptés par le gouvernement en conseil des ministres et seront bientôt examinés par le CNT. Leur adoption ouvrira la voie au retour à l’ordre constitutionnel pour lequel tous les organes et acteurs de la Transition travaillent rigoureusement.

Je pense aussi qu’il faut relancer le dialogue politique à travers le cadre de concertation au niveau du ministère de l’Administration territoriale, relancer l’économie à travers des investissements et surtout le payement de la dette intérieure qui va donner un souffle nouveau au business au plan national. Le renforcement de la cohésion sociale à travers la mise en œuvre de la charte pour la paix en cours d’élaboration est une priorité.

Votre mot de la fin

Il faut saluer et respecter la grande résilience du peuple malien. Nous devons tout faire pour ne pas décevoir ce brave et digne peuple malien qui mérite tout le bonheur du monde. Je voudrais finir par remercier le journal Aujourd’hui-Mali et prier pour le repos de l’âme des victimes civiles et militaires, prier pour la paix et la stabilité dans notre pays. Enfin, j’appelle tous les Maliens au rassemblement autour de notre patrie et de la réussite de la Transition.

          Réalisé par Kassoum Théra

 

 

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1 commentaire

  1. Le bilan, qui est le résultat du sacrifice et de la résilience de tous les Maliens, est globalement positif avec des réformes dans tous les domaines : sécurité, économie, politique et social.

    Il faut être sérieux, quel bilan positif évoque Monsieur ? Parlons-en !

    — Sécurité : On peut continuer à mentir aux Maliens qu’il y a la sécurité dans le pays alors que c’est Wagner qui garde le camp Soundiata KEITA, épicentre du régime putschiste. Tout habitant de Kati comme ce pauvre quidam ne peut nier de croiser une relève wagnérienne un de ces quatre matins en partance ou au retour de la ville garnison. Le jour où le chef putschiste osera pointer le nez à Kidal, on pourra alors parler de sécurité. En attendant, tout n’est que du baratin.

    — Économie : Pas plus tard qu’une dizaine de jours, un article de presse relatait le manque crédibilité du régime et son médiocre niveau de réussite (environ 30%) à lever des fonds pour le trésor public sur les marchés financiers de l’UEMOA. Que dire en plus des différents scandales de corruption (EDM-gate, CMDT-gate, ENGRAIS-gate, sans compter les marchés de plusieurs dizaines de milliards de francs CFA passés sous le manteau sans la moindre procédure). On doit certainement vivre dans deux pays différents pour qu’un Malien ose parler d’économie bien portante. Et dire en plus que Monsieur serait économiste pour tenir de tels bobards, c’est vraiment indécent.

    — Politique : Là, c’est du sarcasme sans équivoque. Après avoir interdit les activités politiques, bâillonner les politiciens dont certains croupissent encore en prison, de quelle avancée politique parle celui qui se tape un salaire et les privilèges dus à un député sans en être et encore moins élu ? Décidément, beaucoup confondent leur poche avec l’intérêt de la nation.

    — Social : Les données officielles sur la famine et la pauvreté dans le pays parlent d’elles mêmes. En ajoutant à tout cela le rationnement des populations en électricité qui est de trois à six heures sur 24 heures Monsieur (lui-même qui s’est mis sur panneaux solaires avec son butin du CNT), ose insinuer que tout va bien dans le meilleur de mondes. Chaque Malien souffrant le martyre dans sa chair saura aussi faire la part de vérité et de propagande des propos d’un arriviste.

    Pensées rebelles.

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