Accusé de défaillance contractuelle dans le rapport du Végal : Somadine SARL donne sa version

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Rendu public le 26 juillet dernier, le rapport de vérification financière et de gestion de la Société Energie du Mali courant (2020,2021, 2022 et 2023) continue de défrayer la chronique. Par-delà le montant des irrégularités financières contenu dans le rapport, c’est la remise en cause des affirmations par les réactions des sociétés incriminées qui intrigue et attire de plus en plus les attentions. Après Albatros Energy, la société Somadine Sarl s’en offusque et balaie à son tour d’un revers de la main les griefs retenus à l’encontre de son entreprise. Aux accusations de défaillance contractuelle (non-exécution entière des marchés, non-entretien des groupes fournis et fourniture de pièces défectueuses) dans l’exécution de divers contrats relatifs à la livraison de groupes électrogènes (Bougouni, Kangaba et Bla) dont le montant cumulé s’élève à 982 411 158 FCAFA, la Somandine rétorque en indiquant avoir «toujours honoré ses engagements avec la société Energie du Mali (EDM.SA)». C’est la réponse sèche de la Directrice aux allégations du BVG ayant trait à des marchés de groupes électrogènes attribués par EDM-SA à des fournisseurs qui ne les auraient pas entièrement exécutés. En effet, le document du Végal point du doigt le Contrat n°20/004/DP/Dép.PCI du 09 janvier 2020 relatif à la fourniture, l’installation et la mise en service de 19 groupes électrogènes dans les centrales des CI par Somadine pour un montant de 3 206 793 900 FCFA. Les réserves formulées par les vérificateurs portent sur la réception provisoire de la commande, notamment des pièces de sécurité restées en souffrance (capteur de pression huile, capteur de vitesse, régulateur de tension, filtres à huile, filtres à gasoil et à air, des ordinateurs et la formation du personnel de maintenance). Si les vérificateurs soutiennent que c’est à cause de cette anomalie que les groupes réceptionnés ont déclaré des pannes mécaniques et occasionné d’importantes pertes de production énergétique à EDM-SA, la Directrice générale de l’entreprise incriminée est formelle : sa société n’avait pourtant reçu la moindre remarque de la part de EDM S.A dans ce sens. En atteste selon le procès-verbal de réception technique et de mise en service signé par les services compétents du partenaire en question. La patronne de Somadine se prévaut en outre d’une exécution dudit marché sans avance de démarrage, contrairement aux dispositions du contrat.

L’entreprise Somadine est également accusé par ailleurs d’avoir mal exécuté, pour un montant de 206 862 968 F CFA, un autre contrat de fourniture, d’installation et de mise en service d’un groupe électrogène de 1000 KVA couplable avec ses accessoires de raccordement et un lot de consommables (centrale thermique de Bla) qu’EDM, selon les vérificateurs, a réceptionné sans la réalisation du couplage et de ses éléments constitutifs (non-livraison de filtres à gasoil, de filtres à air, de filtres décanteurs et de manuels de pièces de rechange. Et comme pour le précédent contrat, la Somadine dit avoir entièrement honoré sa part du contrat et affirme n’avoir jamais été interpelé par la société bénéficiaire de ses produits sur les manquements retenus par le BVG. Ledit groupe électronique, précise-t-elle, tout comme celui livré à Kangaba en 2020, fonctionnent à la date d’aujourd’hui à la centrale de Bla.

 

Quant aux groupes électrogènes livrés à Bougouni pour un montant de 294 800 940 FCFA, ils sont tous en service (l’un à la centrale de Bla et l’autre à la centrale de Djenné) contrairement au contenu du rapport. Selon la Somadine, ils ont été transférés aux localités susmentionnées à la suite de la connexion de Bougouni sur le réseau interconnecté. En somme, selon la Somadine les groupes « neufs, originaux et certifiés » fournis par ses soins à EDM, en plus de respecter les caractéristiques et normes requises, sont toujours en fonction. Et de préciser en sus que son entreprise s’est convenablement acquittée de ses responsabilités quant à l’entretien desdits groupes, conformément aux dispositions contractuelles de 12 mois de garantie qui de 12 mois ou 6 000 heures de fonctionnement après la réception provisoire.

Parlant des pannes techniques évoquées dans le même rapport, la responsable de Somadine soutient que les rares dysfonctionnements survenus sont du fait des techniciens d’EDM dans les zones concernées, avec l’utilisation d’eau claire pour remplir les circuits de refroidissement en lieu et place du liquide approprié. Toutes choses qui, selon elle, auraient engendré la corrosion des pièces et accéléré l’usure par le dépôt de débris de rouille. Ces défaillances ont engendré l’endommagement rapide du refroidisseur/pompe BT et la création de débris ayant bouché le trou de fuite du collecteur d’admission. En définitive, les conditions d’activation de la garantie n’étaient pas respectées (eau claire au lieu de lieu du liquide de refroidissement, filtration non conforme, absence d’alerte émise lors du constat de la fuite), tandis que d’autres pannes évoquées dans le rapport sont survenues après la garantie de 6 000 heures requises pour ce faire. C’est le cas du KD1100 KVA de Kangaba où le réglage des soupapes par les techniciens d’EDM aurait entraîné l’arrêt du groupe électrogène. Et, malgré l’épuisement de la garantie contractuelle, Somadine dit avoir mis à la disposition d’EDM un groupe de secours neuf installé par ses soins pour témoigner de son accompagnement avant que les dispositions ne soient prises pour la réparation du KD1100 KVA. D’autres part, la société dit avoir constaté par ses propres soins l’utilisation de pièces de rechanges de marques différentes sur ses groupes.

 

Amidou Keita

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