L’ONG néerlandaise, SNV, à travers le « Programme de Gouvernance Redevable » (PGLR+), a organisé, jeudi, la 3e édition du Café Gouvernance Inclusive à Bamako. Placée sous le thème, « L’autonomisation socio-économique pour une participation efficace des jeunes femmes dans la gouvernance locale », l’objectif est de promouvoir la participation politique des femmes à la gouvernance locale. C’était sous l’égide de Jeanette de Regt, directrice pays de la SNV Mali et Bénin.
Placée sous le thème, « L’autonomisation socio-économique pour une participation efficace des jeunes femmes dans la gouvernance locale » et organisé par L’ONG néerlandaise, SNV, à travers le « Programme de Gouvernance Redevable » (PGLR+), la 3e édition du Café Gouvernance Inclusive est un cadre d’échanges et de partage d’expériences sur les défis et les enjeux de la participation politique des femmes à la gouvernance et l’émergence des propositions concrètes en vue d’une effective participation politique des femmes à la gouvernance.
L’espace « Café Gouvernance Inclusive » (CGI) représente un « Safe Space » de dialogue ouvert multi-acteurs participatif, dynamique, et convivial sur les problématiques de la gouvernance inclusive et l’engagement efficace des citoyens au Mali. La cérémonie a été marquée par l’organisation de deux panels dont celui portant sur l’Approches/méthodes pour une participation efficace des femmes dans la gouvernance locale.
Il était animé par Félicité Diarra, maire de la commune urbaine de San, Mariam Inna Konaté, directrice générale du cabinet perforteam et Fatinia Maïga. Les trois pénalistes ont insisté sur la nécessité d’accompagner les femmes qui souhaitent s’engager en politique. Tout en déplorant le problème d’accès des filles à l’éducation, elles ont encouragé les femmes à persévérer dans leur engagement politique. Pour ce faire, elles ont plaidé pour une approche holistique de la question.
Si depuis 1993, aucune réforme majeure n’a été adoptée au Mali sans l’opposition des religieux, les trois panélistes ont salué l’adoption de la Loi 052 qui institue des mesures pour promouvoir le genre dans l’accès aux fonctions nominatives et électives au Mali, qui reste, à leur yeux, la seule loi progressiste adoptée au Mali depuis plus de 60 ans. Les échanges ont porté sur les difficultés majeures résident dans l’application de la Loi. Selon les participants, la loi 052 ne permet pas d’atteindre les 30% à cause des manipulations politiques.
Les participants ont aussi insisté sur le renforcement des capacités des femmes surtout celle du milieu rural sur les meilleures stratégies à adopter afin de pouvoir être mieux représenter au sein des instances de prise de décisions. Ils ont également mis l’accent sur l’information et la communication des femmes surtout celles du milieu rural à travers les radios locales et les réseaux sociaux et l’autonomisation des femmes à travers des opportunités rurales (agriculture, élevage). Très impressionnée par la qualité des intervenants, la directrice pays de SNV, Jeanette de Regt a indiqué que l’existence de jeunes femmes leaders va aider le Mali dans le cadre du développement durable.
Faible participation des femmes au niveau des institutions
Le mentorat, l’un des points abordés, a été largement apprécié par les participants comme étant une bonne stratégie d’autonomisation des jeunes filles. L’Ambassade des Pays Bas, qui a toujours œuvrer aux côtés du gouvernement malien même dans les moments de crise de 2021, à travers sa nouvelle stratégie, qui couvre la période 2023-2026, va continuer à accompagner les programmes et projets en cours et surtout ceux flexibles, adaptatives au contexte et innovants.
L’évènement a été aussi marqué par la présentation de l’Étude anthropologique sur la participation politique des femmes maliennes. Réalisée par l’Institut des Sciences Humaines et présentée par Bintou Koné, l’étude fait ressortir la participation des femmes en politique depuis 1960. Malgré l’adoption de la Loi 052, la participation des femmes reste très faible au niveau des institutions publiques notamment au Conseil national de Transition (CNT) où on comptait 32 femmes sur 121 membres en 2020. « Cette loi n’a pas apporté un changement majeur mais a permis une prise de conscience des femmes », a insisté Bintou Koné.
Financé par l’Ambassade des Pays Bas au Mali et mis en œuvre par le consortium de quatre ONG néerlandaises (SNV qui assure le lead Oxfam Novib, la fondation V4T et CORDAID), le « Programme de Gouvernance Redevable » (PGLR+) intervient dans 240 communes dans neuf régions (Ségou, San, Mopti, Bandiagara, Douentza, Tombouctou, Gao, Ménaka et Bougouni) et cible 19 000 jeunes femmes et hommes. Il a une durée de cinq ans (2021-2026).
Abdrahamane SISSOKO/maliweb.net