A l’instar de la communauté internationale, le Mali a célébré la Journée internationale de la presse. Pour l’édition 2024 de cette journée, les journalistes maliens se sont mobilisés à la Maison de Presse du Mali, le 3 mai 2024, pour la cérémonie de lancement de la Semaine nationale de la liberté de la liberté de la presse. Le thème de cette Journée est : « rôle et place de la Presse dans la construction de la concorde nationale ».
« La célébration du 3 mai est l’occasion de rappeler aux gouvernements la nécessité de respecter leurs engagements en faveur de la liberté de la Presse », a indiqué El Hadj Bandiougou Danté, Président de la Maison de la Presse. Il a ajouté qu’elle constitue également une journée de réflexion pour les professionnels des médias sur les questions relatives à la liberté de la Presse et à l’éthique professionnelle.
Cependant, Bandiougou Danté a tenu à rappeler que l’année qui s’est écoulée a été une année particulièrement difficile pour la Presse malienne.
« Nous sommes au regret de revenir encore sur les cas d’enlèvement, d’assassinat enregistrés », a-t-il déclaré. Il a rappelé que depuis près de dix ans les enquêtes sur la disparition de Birama Touré sont interminables.
Le Président de la Maison de la Presse a rappelé qu’en septembre 2020, Hammadoun Niailibouly, de son retour d’un atelier de formation de journalistes a été descendu du véhicule à Mandjo près de Somadougou, non loin de Mopti et amené à une destination inconnue.
Dans la même veine, il dira que le 18 avril 2021, Moussa Bana Dicko Directeur des programmes de radio Hairé de Boni dans le cercle de Douentza a été enlevé chez lui et reste introuvable.
Malheureusement, la liste est longue. Et Bandiagou Danté a ajouté que le 26 janvier 2023, Sory Koné, Directeur des programmes de la radio Danaya de Souba dans la région de Ségou, cercle de Farako a été enlevé chez lui et reste lui aussi, encore introuvable.
Sur ce registre peu reluisant, il a cité les assassinats de Dada Bah, animateur à la Radio Dagné FM dans la nuit du 26 au 27 octobre 2023 à Nara par des individus non identifiés, de Abdoul Aziz Djibrilla, animateur à la radio Naata de Labbezanga sur l’axe routier Ansongo-Gao le 7 novembre 2023 et l’enlèvement de ses compagnons de route, Saleck Ag Jiddou dit Zeidane et Moustaph Koné respectivement directeur et animateur de la radio Coton d’Ansongo dont nous sommes encore sans nouvelles.
Selon le Président de la Maison de la presse, au même moment, Harouna Attini de la radio Alafia d’Ansongo s’en est tiré avec quelques blessures et un traumatisme psychologique profond. Il dira que plus récemment, le 11 décembre 2023, Almahady Barazy, directeur de la radio Bonferey de Taboye dans le cercle de Bourem a été lui aussi été enlevé par des individus armés non identifiés.
« Comment ne pas évoquer le cas de toutes ces consœurs, tous ces confrères qui ont dû abandonner leur rédaction parce que ne se sentant plus en sécurité », c’est-t-il interrogé. Avant de réitérer sa sempiternelle demande aux autorités de la Transition, comme à chaque fois que l’occasion se présente, de tout mettre en œuvre pour rechercher et retrouver nos confrères.
Sur un autre plan, l’environnement des médias, Bandiougou Danté interpelle les autorités nationales. « Dans ce domaine, l’on constate avec amertume, l’immobilisme des pouvoirs publics et l’espoir de refondation suscité par de durs et couteux labeurs d’élaboration des projets de lois et des projets de décrets est menacé », a-t-il regretté. Pour cela Bandiougou Danté, aujourd’hui c’est un désordre encouragé et entretenu qui fait planer le risque d’une implosion inéluctable. « Il s’agit d’un nombre indéterminé de médias sur les réseaux sociaux dont certains acteurs se font appeler « journalistes » qui touchent à tout en violation des règles d’éthique et de déontologie », a-t-il précisé. Avant de dire que « ces médias qui sont dans l’asymétrie…, sont aussi les auteurs d’une concurrence déloyale si bien que les journaux se meurent, les radios et les télévisons agonisent ».
Pour conclure sur ce point, il dira que ces médias désemparés, sans perspectives, sans opportunités, frappés de plein fouet par la situation économique précaire doivent faire face aux obligations quotidiennes.
Assane Koné
…..« Nous sommes au regret de revenir encore sur les cas d’enlèvement, d’assassinat enregistrés »,….
Quoi de plus normal , on est pas dans une dictature ?