La gouvernance du Comité national olympique et sportif du Mali (Cnosm) est presqu’irréprochable. C’est une réalité (qui était déjà) connue de tous, mais qui vient d’être confirmée, étayée et étalée à l’opinion par un récent Rapport de vérification du Bureau du Vérificateur général (BVG). En effet, à l’issue des travaux de vérification qui ont duré quelques mois, le compteur des irrégularités financières constatées a été remis à ZÉRO avant la fin de la mission et, au titre des irrégularités administratives, l’équipe de vérification a formulé des recommandations dont la mise en œuvre implique plus d’autres partenaires comme les ministères en charge des Sports, et de l’Administration territoriale. Preuve qu’on ne reproche rien au Comité olympique : le dossier reste entre les quatre murs du Bureau du Vérificateur général et n’est pas transmis à la justice puisqu’il n’y a aucune charge. Alors, fin d’un feuilleton ourdi dans le seul but de ternir l’image et la réputation d’une structure qui constitue aujourd’hui, et cela depuis un demi-siècle, une véritable vitrine du Mali au sein du Mouvement olympique mondial ? Voire !
Ardemment attendu par le monde olympique et sportif, le Rapport du Bureau du Vérificateur général sur la gestion du Comité national olympique et sportif du Mali est tombé, et l’interprétation du verdict est sans équivoque : le Comité olympique ne doit RIEN à l’Etat malien, l’infime irrégularité financière ayant été soldée avant même la fin de la mission de vérification. Pourtant, la vérification a porté sur la gestion de la structure au titre de, quasiment, trois exercices : 2022, 2023, jusqu’au 31 août 2024.
Elle avait pour objectif de s’assurer de la régularité et de la sincérité des opérations de dépenses effectuées sur les subventions reçues de l’Etat du Mali.
Spécifiquement, les travaux de vérification ont porté sur l’évaluation du contrôle interne, l’examen des dépenses effectuées sur les subventions financières et matérielles allouées par l’Etat.
Pour la principale information attendue par l’opinion publique, fondamentalement par les détracteurs, le Rapport révèle des irrégularités financières (et non des détournements) s’élevant à plus de 50 millions de F CFA.
Mais, mais, mais, le document enchaîne et précise : “Sur ce montant, 25 565 837 F CFA ont été régularisés à la suite des travaux de vérification et 25 154 500 FCFA ont été justifiés pendant la séance du contradictoire physique”.
Leçon à retenir : LE COMITÉ OLYMPIQUE GÈRE BIEN LES DENIERS PUBLICS. Conséquence de droit : LE DOSSIER N’EST PAS TRANSMIS A LA JUSTICE.
Cette rigueur en ce qui concerne les fonds alloués par l’Etat au Cnosm est impulsée par son statut d’utilité publique. Le statut d’utilité publique, le Cnosm l’a obtenu suivant le décret n°09-155/P-RM du 9 avril 2009 portant reconnaissance d’utilité publique d’une association et dont l’article 1er stipule : “Est reconnu d’utilité publique le Comité national olympique et sportif du Mali, en abrégé Cnosm”.
La subvention de l’Etat est investie dans le développement du sport, et nulle part ailleurs. Et le Comité olympique a un canevas de dépenses bien défini pour ces fonds qui sont utilisés à bon escient. En témoigne une confidence du secrétaire général du Cnosm, Mohamed Oumar Traoré : “La subvention est donnée au Cnosm parce que c’est une association d’utilité publique.”.
Comme une prémonition, cette confidence vient d’être concrétisée et confirmée par cette mission de vérification du BVG. La régularisation et les justifications pendant la séance du contradictoire physique sont là, comme une preuve irréfutable de cet état de fait.
En définitive, tous les épisodes, créés de toutes pièces, de gestion financière du Cnosm sont bouclés et marquent le clap de fin de ce feuilleton.
L’autre aspect lié à toutes les missions de vérification du Bureau du Végal, c’est la gestion administrative. A ce niveau, rien de majeur n’a été relevé par l’équipe du BVG qui puisse handicaper ou bloquer le fonctionnement normal de la structure. Et, comme il est courant dans les rapports du BVG, la mission a formulé des recommandations après quelques constats de manquements.
Elle demande au président du Comité national olympique et sportif du Mali, entre autres, “… de constituer le répertoire des fournisseurs conformément à la réglementation en vigueur ; de recourir à la procédure d’appel à la concurrence conformément à la réglementation en vigueur ; de tenir les documents de la comptabilité-matières conformément à la réglementation en vigueur ; de procéder à la retenue de l’IBIC sur les paiements des prestataires de services sur différents fonds ; de rendre la Chambre de conciliation et d’arbitrage opérationnelle ; de fournir les budgets et comptes au ministre chargé de l’Administration territoriale et d’établir la convention pour la gestion des aides et soutiens dans le cadre de la préparation et la participation des athlètes et des sélections nationales aux Jeux”.
Au ministre en charge des Sports, il a recommandé d’établir la Convention pour la gestion des aides et soutiens dans le cadre de la préparation et la participation des athlètes et des sélections nationales aux jeux.
Enfin, au ministre chargé de l’Administration territoriale, la mission de vérification demande de veiller sur la fourniture régulière des budgets et comptes du Cnosm. La mise en œuvre diligente de ces recommandations permettra de lever ou d’atténuer les lacunes constatées.
Comme dirait l’autre : “tout ça pour ça !”. Néanmoins, on conclura que “tout est bien qui finit bien”.
El Hadj A.B. HAIDARA