La Mairie de la Commune Urbaine de Koutiala, autrefois citadelle du développement local, est aujourd’hui souillée par un scandale financier sans précédent. À la tête de cette débâcle, un homme : Oumar Ba Dembélé. Depuis son avènement en 2004, la gestion de la commune urbaine de Koutiala s’est enlisée dans une opacité troublante, marquée par la mauvaise gestion des fonds, le népotisme flagrant et l’affairisme effréné.
114 millions FCFA volatilisés, où est passé l’argent du contribuable ? La question en vaut la chandelle. En ce sens qu’une récente vérification financière portant sur les exercices 2021, 2022, 2023 et 2024 a mis en exergue des irrégularités financières atteignant la somme faramineuse de 114 134 563 FCFA. Un véritable gouffre qui suscite des questions sur les pratiques mafieuses ayant gangrené la gestion des fonds publics. Parmi les révélations les plus accablantes, l’on note l’incapacité du Chef du Centre des Impôts de Koutiala à recouvrer les droits de patente sur les marchés publics exécutés. Une négligence volontaire ou un arrangement douteux ? Toujours est-il que ce manquement a privé la commune d’une recette de 17 964 563 FCFA, une somme qui aurait pu financer des infrastructures essentielles pour les citoyens.
Un réseau d’affairistes
Au cœur de ce chaos financier, des entreprises et groupements bénéficiant de marchés publics ont été pointés du doigt pour leur refus systématique de verser les redevances dues à la Mairie. L’Entreprise SMART Service Mali, la Société TES-COM, et le G.I.E Koulé Saniya ont brillé par leur nonchalance dans le paiement des montants dus. Pire encore, le Groupement des Transporteurs de Koutiala (G.T.K) n’a tout simplement pas honoré ses engagements, plongeant davantage la municipalité dans une crise budgétaire. Cette impunité généralisée ne peut s’expliquer que par une collusion évidente entre les autorités communales et ces entreprises véreuses. Un véritable système de prédation a été mis en place, transformant la gestion des finances publiques en une manne destinée à enrichir une poignée d’individus au détriment du développement local.
Une Mairie pour des intérêts privés
Au-delà des détournements de fonds et des arrangements frauduleux, la Mairie de Koutiala est devenue le fief d’un clan où le mérite n’a pas sa place. Les recrutements se font par copinage, les postes stratégiques sont attribués à des proches du cercle du Maire, et les marchés sont distribués, sans transparence, à des sociétés fantômes aux liens obscurs avec l’administration. Les citoyens de Koutiala, quant à eux, sont laissés pour compte. Pendant que les infrastructures se dégradent et que les services municipaux peinent à remplir leurs missions, l’élite dirigeante de la commune se gave, impunément, sur le dos du contribuable.
Face à cette gestion calamiteuse, la population de Koutiala attend des mesures fortes. La justice et les organes de contrôle doivent se saisir de ce dossier pour mettre un terme à cette gabegie. Il est impératif que les responsables de ce pillage organisé rendent des comptes. Trop longtemps, les mairies ont été transformées en fiefs personnels où règnent corruption, passe-droits et dilapidation des deniers publics. L’heure est venue de briser l’omerta et de rendre aux citoyens ce qui leur appartient.
Adama Coulibaly
Koulikoro, Koutiala… Partout dans notre beau pays, on puise largement dans la caisse, pour alimenter des proches, des alliés ou des réseaux. C’est un sport national très au point, qu’on ne cesse d’améliorer au fil du temps. Tout le monde, ou peu s’en vaut, profite de l’aubaine. Et le vérificateur court après du vent…