Tribune : TINZAWEN : le point culminant de la crise sécuritaire au Mali

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Le Mali traverse une crise multidimensionnelle sans précédent, caractérisée particulièrement par : 

  Une situation socio-économique désastreuse aggravée par la crise énergétique ;

Une situation d’insécurité grandissante sur presque toute l’étendue du territoire malien, avec une violence devenue banale ayant pour conséquence un flot de morts, de réfugiés et de déplacés internes ;

– Les hostilités entre le Gouvernement de Transition et la grande majorité des mouvements signataires de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation (réunis dans le CSP-PDA).

Ce dernier conflit intervient dans un contexte particulier de crise ouverte entre l’armée malienne et le CSP-PSD, constitué par la CMA (MNLA, HCUA, MAA-CMA), certains éléments du GATIA (proches de Fahad Ag Mahmoud) et une grande partie du MAA-Plateforme.

En son temps, j’avais prévenu l’opinion nationale que « la prise de Kidal » ne saurait être la fin du conflit. C’est plutôt le départ d’une aventure pleine de douleurs pour notre peuple, voire une catastrophe humanitaire. Il va sans dire que la reprise des hostilités entre l’armée malienne et le CSP-PDA a détérioré la situation sécuritaire au Mali, en raison notamment des évènements des 24 et 25 juillet 2024 (et jours suivants) à Tinzawaten.

Au moment où le peuple malien pleure ses morts, nous assistons à une guerre de communication dans les écuries politiques locales et occidentales, qui se manifeste notamment par des déclarations publiques tous azimuts d’autres pays étrangers. Les propos maladroits de l’ambassadeur d’Ukraine au Sénégal sur la page Facebook de sa Chancellerie, relatif aux derniers évènements regrettables de Tinzawaten, sont de nature à faire de notre pays et du Sahel un terrain d’affrontement entre les belligérants de la guerre en Ukraine.

De toute évidence, l’expérience malheureuse des ingérences des puissances étrangères (URSS, USA, etc.) vécues par certains pays comme l’Afghanistan, qui se sont muées en échecs dans des conditions précipitées et catastrophiques, nous oblige à conclure que les ingérences extérieures auprès des belligérants dudit conflit ne résoudra pas la crise sécuritaire dans notre pays.

A certains égards, sans être prophète de malheur, il conviendrait de faire observer que l’internationalisation de la crise sécuritaire au Mali pourrait ruiner sans nul doute toutes initiatives de paix sociale et/ou de la sécurité des personnes et des biens. En effet, le focus sur la menace CSP-DPA met en berne la lutte existentielle contre l’hydre terroriste qui tisse patiemment sa toile et qui est entrain d’émailler l’ensemble du territoire.

Avant la reprise des hostilités entre le Gouvernement et le CSP-PDA, les FAMa faisaient déjà face aux groupes terroristes de l’EIGS (dans la région de Ménaka et dans la zone des trois frontières) et du JNIM (dans les régions du Nord et du centre, avec des incursions sporadiques dans les autres régions).

Par conséquent, les affrontements armés entre les FAMa et le CSP-PDA renforceront logiquement le JNIM dont l’objectif principal est de créer un Califat islamique au Mali et l’EIGS dans sa logique de déstabilisation profonde et durable.A mon humble avis, il urge d’engager des pourparlers avec le CSP-PDA, d’une part, et créer un cadre pour la résolution des conflits intercommunautaires, d’autre part, sans oublier la question de la lutte contre le terrorisme qui doit être concomitamment menée. Ces différents conflits sont particulièrement caractérisés par la mort de nos compatriotes et/ou les prises d’otages. Il devient alors urgent d’arrêter le sang d’enfants maliens qui coule et mener des démarches pour libérer les otages.

C’est dans cette dynamique que, je lance un appel aux autorités de la Transition à aller immédiatement à un cessez-le-feu avec le CSP-PDA afin d’arrêter le sang qui coule et libérer les otages.

J’invite tout le peuple à se joindre à moi pour :

. prier pour le repos des âmes des victime, et,

. souhaiter prompt rétablissement aux blessés et le retour des otages dans leurs foyers.

 

Amen !

 

Housseini Amion GUINDO

Officier de l’Ordre National

Président de CODEM

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