Tenue des elections en 2025 : Des politiques sceptiques !

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Le projet de loi des finances 2025 prévoit 80, 750 milliards de FCFA pour les dépenses électorales. Le texte adopté au Conseil des ministres est soumis à l’approbation du Conseil national de transition. En attendant, la nouvelle est bien accueillie par la classe politique. Cependant, certains partis estiment qu’il en faut plus pour espérer un retour à l’ordre constitutionnel en 2025.

 Retirés in extremis de la loi de finances 2024, les frais liés à l’organisation des élections générales refont leur apparition dans le projet de loi de finances 2025. Ce projet, qui connaît une hausse significative de 10 milliards de FCFA par rapport à celui de 2023, soumis au conseil national de transition, n’est pas passé inaperçu au niveau de la classe politique. Certains partis ont salué la prise en compte des dépenses électorales dans le texte. Néanmoins, ils attendent plus de la part des autorités pour espérer des élections en 2025. « J’avoue que le fait de voir les dépenses relatives à l’organisation des élections mentionnées dans la loi de finances, c’est une bonne chose, mais ce n’est pas une garantie suffisante », affirme Alhassane Abba, secrétaire général de la Convergence pour le développement du Mali (CODEM) interrogé par Studio Tamani. Et le responsable politique de marteler : « L’inquiétude chez nous, elle va demeurer tant qu’on ne nous aura pas convoqués pour échanger en tant que classe politique sur la tenue des élections ».

« Jouer la carte de la prudence »

 Boulan Barro, membre du Congrès national d’initiatives démocratiques CNID « Faso Yiriwa ton », soutient de la Transition, préfère aussi jouer la carte de la prudence. Il estime que la prévision des dépenses électorales dans le projet de loi des finances 2025 n’est pas une garantie. « Il nous faut être prudents jusqu’à l’adoption  parce que, la fois passée, nous avons constaté que ça a été retiré avant l’adoption », rappelle-t-il. Interrogé par Studio Tamani, pour cet acteur politique, « il ne faut pas se réjouir de cette disposition dès à présent. Il faut voir après l’adoption si effectivement la loi des finances va prendre en compte les charges liées à l’organisation et à la théorie des élections », insiste-t-il. Au conseil national de transition, on affirme que ce n’est pas la première fois que les dépenses électorales soient prévues dans le projet de loi des finances. Selon la commission des finances du CNT, un montant de 70,750 milliards avait été prévu pour les élections dans la loi des finances 2024, soit 10 milliards de moins que cette année.  Pour le moment, bien qu’aucun détail n’ait été donné sur la façon exacte dont ces fonds seront dépensés, les chiffres publiés par les autorités maliennes montrent effectivement qu’il s’agit d’une augmentation des fonds alloués aux dépenses électorales en 2024. Il faut rappeler que cette annonce intervient alors qu’aucune date n’est fixée pour les prochaines élections, dans un contexte où l’insécurité reste un problème majeur.

En septembre 2023, le gouvernement de transition avait annoncé le report de la présidentielle prévue en février 2024 à une date indéterminée. Ce report, justifié pour des raisons techniques, a provoqué des tensions autour de l’organisation électorale. Divers acteurs politiques et de la société civile ont réclamé une élection présidentielle rapide car la période de transition, prévue pour 24 mois, a pris fin en mars 2024, laissant « un vide juridique ». En réponse à ces revendications, la transition a suspendu au mois d’avril les activités des partis politiques et associations, ainsi que leur couverture médiatique. Aussi, en mai dernier, lors du dialogue inter-malien, il avait été recommandé de prolonger la transition de trois ans supplémentaires et de permettre au colonel Assimi Goïta, actuel président de la Transition, de se présenter à la présidentielle. Alors, les élections vont-elles se tenir en 2025 ? Difficile de répondre par l’affirmative. Mais le moins que l’on puisse dire, c’est que les appels à la tenue des élections se multiplient tant sur le plan national qu’international. Par exemple, le cas de Linda Thomas-Greenfield, Ambassadrice américaine, lors de la 79è assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies (ONU) à son siège à New-York

Rassemblés Zié Coulibaly

Source : Plume Libre

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1 commentaire

  1. Il est bien évident que le pouvoir en place ne manifeste aucun empressement à envisager des élections libres dans un avenir prévisible. Campée sur des positions dictatoriales, repliée sur sa colline de Koulouba où peine à parvenir les appels d’une population à bien des égards sacrifiée, confortée par l’apparente solidarité de l’AES, la junte autiste n’a nul intérêt à s’exposer à un désaveu cuisant. Alors, elle procrastine. Sans aucun doute pour longtemps.

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