Sorties médiatiques du Dr Choguel Kokalla Maïga: Quand l’ancien Premier Ministre viré par le Général Assimi, joue au narcissique

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Après avoir échoué à utiliser comme une voiture-bélier, les jeunes officiers salvateurs pour assouvir ses ambitions politiques démesurées, l’ancien Premier ministre limogé en mi-novembre 2024 renoue de plus bel avec son sport favori qui est le narcissisme. Ces différentes sorties sur les grands dossiers de la nation, à travers les réseaux sociaux,  en sont des parfaites illustrations.

D’après Aline Frech : « Les narcissiques sont des individus qui ne cherchent pas de solutions. Ils cherchent à éviter la honte en jouant avec la réalité pour éviter d’assumer leurs responsabilités et sauvegarder leur image. C’est tout. Ça s’arrête là. Ce n’est jamais une question de vérité. C’est une question d’égo ».

Cette définition du narcissique sied bien à l’inamovible président de l’agonissant Mouvement patriotique pour le renouveau (MPR), président d’une tendance du Mouvement du 05 juin-  Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP), et ancien premier ministre “autoproclamé de la rectification de la trajectoire de la transition”.

En effet, depuis son limogeage de la Primature, après un prétendu meeting de célébration de l’an 1 de la libération de Kidal ,tenu le 16 novembre 2024 au Palais de la Culture de Bamako, Dr Choguel Kokalla Maïga, se fait de plus en plus présent sur les réseaux sociaux pour ne pas être oublié et tenter de faire croire que tous les succès de la transition seraient ses initiatives. Et pour cela, il profite de chaque événement important pour diffuser des messages écrits ou audiovisuels. Ainsi, il a attendu la formation du nouveau gouvernement du nouveau Premier ministre, Docteur-Général de division de gendarmerie Abdoulaye Maïga pour commencer ses sorties médiatiques, car ayant perdu tout espoir de voir certains de ses proches figurer dans le nouvel attelage gouvernemental.

Des sorties médiatiques afin de ne pas tomber dans l’oubli

Tout a commencé par une cérémonie de présentation de vœux organisée à son domicile sur initiative, dit-on, des militants de son agonisant parti politique, le MPR, et de la frange du M5-RFP qui lui est restée fidèle. Au cours de cette rencontre, il s’est fait un grand soutien des autorités de la transition tout en rappelant de façon voilée que c’est lui qui incarne le changement, car les forces du changement (une appellation créée de toute pièce par lui) sont celles qui ont mis fin au régime de l’ancien président feu Ibrahim Boubacar Keita (IBK).

Dans son message, il a exhorté ses militants à œuvrer afin que le changement soit une réalité. Avant cette sortie, il s’est précipité à adresser une longue lettre de félicitations au nouveau président élu du Ghana.

Tout d’abord, le 14 janvier 2025, Dr Choguel Kokalla Maïga a fêté cette date correspondant à la journée nationale de la souveraineté retrouvée.  Cette célébration s’est passée encore à son domicile. Ce jour-là, il était habillé en tenue militaire comme pour rappeler que le 14 janvier 2022 en sa qualité de Premier ministre, il était habillé de la même façon au boulevard du peuple. Cet acte du prétendu descendant de la 7ème génération de l’empereur Soni Ali Ber  peut être interprété par le spécialistes en communication comme un rappel à tous et à toutes que c’est lui l’initiateur de ce grand rassemblement historique du peuple malien pour soutenir ses autorités et fustiger les sanctions de la CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) et l’Umeoa (Union monétaire ouest-africaine). Sinon comment comprendre qu’au même moment où les autorités de la transition célèbrent cette journée à Bamako et dans les régions, lui se permet d’en organiser la mienne chez lui.

Ensuite, le 20 janvier 2025, à l’occasion de la célébration du 64ème anniversaire de la création officielle de l’armée malienne, l’ancien directeur général de l’AMRPT (Agence malienne de régulation des télécommunications, de la poste et des nouvelles technologies de l’information et de la communication), a publié un message de félicitations. Dans son message, il rend hommage aux militaires tombés sur le champ des opérations, comme pour narguer ceux qui ne sont pas sur le front, c’est à dire le Général d’armée Assimi Goïta et ses frères d’armes qui sont aux commandes du pays. Et puis, comme si cela ne suffisait pas, le président contesté du M5-RFP se mêle à des actions entreprises par les officiers patriotes des pays qui ont créé la confédération de l’alliance des États du Sahel. En effet, ceux-ci, en prélude à la date butoir de sortie de leurs pays de la Cedeao qui est le 29 janvier 2025, avaient fait tenir des séries de rencontres d’experts.

À ceux-ci, l’ambitieux président de l’agonissant MPR se pourfend d’un communiqué pour affirmer son soutien à ces initiatives et du coup pour profiter de donner de prétendus conseils, et s’attaquer de nouveau aux dirigeants patriotes de ces pays en ces termes : “Nous, les Africains, ne devrons plus servir les intérêts d’Etats et Gouvernements étrangers, au détriment de nos frères. Tirons les leçons de l’Histoire récente de l’Afrique et du sort final réservé à tous les dirigeants africains qui, pour conserver le pouvoir d’Etat, s’étaient mis au service d’intérêts étrangers ; ils ont tous mal fini. Les dirigeants des pays étrangers qu’ils avaient servis avec zèle, se sont débarrassés d’eux comme du citron pressé, dès qu’ils ne leur donnent plus satisfaction”.

En réalité, il voudrait montrer qu’il fait partie des grands initiateurs de l’AES alors qu’il n’en est rien. La preuve est que lui-même, au cours de son prétendu meeting de célébration de l’an 1 de la libération de Kidal, avait dit haut et fort qu’il n’a pas été associé à cette grande œuvre d’intégration des pays du Sahel. L’une des dernières exhibitions de l’enfant de Tabango (cercle d’Ansongo, Région de Gao) est la diffusion sur les réseaux sociaux de son passeport AES, comme pour concurrencer les membres du gouvernement qui au cours du conseil des ministres du mercredi 29 janvier 2025, en ont fait de même. Sacré Choguel !

Au regard de ces comportements de l’ancien premier ministre, l’on peut sans risque de se tromper dire qu’il veut se donner une étoffe d’homme d’État alors qu’il n’est plus en fonction et n’a pratiquement aucune masse qui le soutient, à part ce que lui-même appelle les influenceurs (c’est à dire les videomen) à sa solde ainsi que quelques factotums.

Cyrille Coulibaly

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