Plusieurs jours après la décision des autorités de la transition malienne de se retirer de la CEDEAO et de mettre fin à l’accord d’Alger, la plateforme politique Anw Ko Fasoko a déploré l’absence de concertation autour des deux décisions avant de prendre acte.
C’est lors d’une conférence de presse animée, le week-end, passé au siège du Parti pour la Restauration des Valeurs du Mali que le directoire de la plateforme ANW KO FASOKO s’est prononcé. Contrairement à beaucoup de formations politiques qui ont défini leur position par rapport à ces deux décisions, la plateforme politique dirigée, Mamadou Oumar Sidibé, a déclaré qu’elle prend acte. Par contre, elle a demandé au gouvernement d’organiser « un dialogue inter-malien inclusif » qui prend en compte toute les sensibilités ou toutes les parties prenantes.
Pour cause, elle estime que l’Etat ne peut nullement faire un dialogue pour la paix et la Réconciliation nationale avec seulement ceux qui sont d’accord avec nous. « Le dialogue doit être inclusif et élargi en tenant compte de toutes les sensibilités », a déclaré cette plateforme politique. D’ores et déjà, elle propose, comme stipulé dans les recommandations des Assises Nationales de la Refondation, la mise en place du Haut Conseil des Légitimités Traditionnelles et la Haute Autorité de la Cohésion et de Réconciliation qui, selon les responsables de cette plateforme, prendront en charge toutes les problématiques liées à la Paix et à la réconciliation nationale.
S’agissant du retrait du Mali de la CEDEAO, la plateforme politique indique qu’elle n’a pas été surprise à cause de la situation géopolitique qui prévaut ré. Pour ce faire, elle a exhorté les Autorités maliennes à faire l’analyse des enjeux, des opportunités et des conséquences de ce retrait. Pour sa part, les responsables de la plateforme ont annoncé la création d’une commission spécialisée qui va travailler à disséquer les avantages et les inconvénients de cette décision sur l’économie malienne.
Actualité oblige, la plateforme politique a exprimé son soutien à la démarche des Autorités de la Transition consistant à assainir les secteurs de la fonction publique. Le Ministère du travail, de la Fonction publique a annulé la publication les résultats du dernier concours de la fonction publique après la découverte d’un vaste réseau de fraudeurs impliquant plusieurs membres du cabinet du Ministre. La plateforme loue cette transparence du gouvernement en l’exhortant à organiser un autre concours crédible qui permettra à la fonction publique d’être dotée des cadres compétents et loyaux au service de la Nation.
En ce qui concerne la situation à Kidal, la plateforme a apporté son soutien aux efforts consentis par le Gouvernement de la Transition pour le déploiement des services sociaux de base dans les zones conquises par les Forces Armées Maliennes. Pour elle, en plus de Kidal, le déploiement de l’Etat doit s’étendre sur l’ensemble du territoire pour un retour progressif des déplacés internes et externes. Un processus quoi, selon elle, doit se poursuivre avec recouvrement de l’ensemble du territoire.
Enfin, elle souhaite que le gouvernement trouve une solution définitivement à l’interruption de la fourniture d’électricité.
Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net