Retrait du Mali de la CEDEAO : Me Tall partage son opinion sur la question avec la presse

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Le 16 janvier 2025 à la Maison de la presse, lors de la présentation de ses vœux de nouvel an à la presse, Me Mountaga Tall a réaffirmé la nécessité pour le Mali de prendre en main son destin après l’officialisation de son retrait de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Une décision qui, selon lui, doit être gérée avec prudence et intelligence afin de préserver les intérêts stratégiques du pays.

Pour rappel, le 28 janvier 2024, le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont annoncé conjointement leur sortie de la CEDEAO, invoquant le manque de considération de l’organisation pour leurs réalités sécuritaires et politiques. Cette décision, qui sera officiellement entérinée dans les prochains jours, marque une rupture profonde avec l’organisation sous-régionale, après des décennies d’appartenance.

Me Mountaga Tall, président du CNID-Faso Yiriwaton, ancien ministre et figure politique influente, a souligné que cette séparation doit se faire dans les meilleures conditions possibles. Il plaide pour un divorce à l’amiable, prenant exemple sur le Brexit, afin d’éviter des tensions inutiles et de poser les bases de futures coopérations entre les États de la région.

Si la CEDEAO perd trois de ses membres, le Mali, le Burkina Faso et le Niger misent sur une nouvelle alliance : l’Alliance des États du Sahel (AES). Cette confédération vise à renforcer la coopération militaire, économique et diplomatique entre les trois pays, unis par des défis communs, notamment la lutte contre le terrorisme et la recherche d’une souveraineté renforcée.

Me Tall rappelle que d’autres sous-groupes existent déjà au sein de la CEDEAO, comme le Conseil de l’Entente ou l’Union du Fleuve Mano, sans pour autant signifier une rupture totale avec l’organisation régionale. Selon lui, il aurait été plus stratégique de réformer la CEDEAO de l’intérieur, mais le choix étant fait, il est désormais impératif d’œuvrer pour la réussite de l’AES.

A ses dires, le départ du Mali de la CEDEAO soulève plusieurs questions, notamment en matière d’économie et de libre circulation des personnes et des biens. La CEDEAO étant un espace économique intégré, les sanctions ou restrictions commerciales pourraient peser sur les échanges. Même si, dira-t-il, le gouvernement malien affirme avoir pris des mesures pour limiter l’impact de cette transition. Il a insisté sur la nécessité de préserver de bons rapports de voisinage, rappelant que les réalités géographiques et socio-économiques finiront toujours par primer sur les crises politiques.

Ce retrait s’inscrit, précise-t-il, dans une dynamique plus large de souveraineté retrouvée, un leitmotiv du régime actuel qui revendique une indépendance totale vis-à-vis des influences extérieures. Tout en évoquant que si cette démarche est largement plébiscitée par une partie de la population, Me Tall affirme qu’elle comporte aussi des risques, notamment en termes de coopération financière et diplomatique avec les autres États africains et les institutions internationales.

Malgré ces incertitudes, le Président du CNID se veut optimiste. Tout en déclarant que « les épreuves d’aujourd’hui préparent le Mali radieux de demain et appelant à l’unité et à la mobilisation de tous pour bâtir un avenir stable et prospère ».

Alors que le retrait devient effectif, le Mali entre dans une phase décisive de redéfinition de ses relations régionales. « L’avenir dira si cette prise d’indépendance renforcera réellement la souveraineté nationale ou si elle entraînera de nouveaux défis pour le pays » professe Me Mountaga Tall.

Par Fatoumata Coulibaly

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2 COMMENTAIRES

  1. Les exigences des partis politiques ressemblent fort bien à des agitations visant à divertir les patriotes de la classe dirigeante qui n’ont que le Mali à défendre pour asseoir une vraie souveraineté sur l’ensemble du territoire national, pour le salut de tous les maliens, il s’agit des vrais maliens avec une seule nationalité. D’ailleurs tous ces agitateurs ont le pantalon troué et seront poursuivis devant les tribunaux les jours à venir, la reforme de la justice aidant.

  2. Les exigences des partis politiques ressemblent fort bien à des agitations visant à divertir les patriotes de la classe dirigeante qui n’ont que le Mali à défendre pour asseoir une vraie souveraineté sur l’ensemble du territoire national, pour le salut de tous les maliens, il s’agit des vrais maliens avec une seule nationalité.

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