Retour a l’ordre constitutionnel au Mali : Des partis et groupements politiques mettent la pression sur la transition

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Après le discours de fin d’année 2024 du président de la transition sans référence faite aux élections, la classe politique brise ses liens.

Une douzaine de partis et  groupements politiques montent au créneau pour dénoncer l’absence de perspectives et des lendemains certains pour le pays. Ils dressent une série de difficultés de toutes sortes qui accablent les Maliens et demandent aux autorités militaires de la transition, au pouvoir depuis près de 5 ans, de fixer « un chronogramme détaillé et précis » avant la fin du premier trimestre 2025.

Les partis politiques ne s’avouent pas vaincus sur la scène face à une transition qui n’a que trop duré à leurs yeux. Alors que certains les croyaient fragilisés, ils reviennent à la charge. Ils veulent un retour à l’ordre constitutionnel dans les meilleurs délais, après plus de quatre ans de transition. Dans une nouvelle déclaration publiée, le mercredi 22 janvier, douze partis politiques signataires ont réclamé un calendrier électoral précis et détaillé.

Ils disent noter avec un grand étonnement, l’absence, dans le discours du 31 décembre du chef de l’État, de toute référence à l’organisation des élections, celles devant mettre fin à la période transitoire. Les partis politiques ont réitéré une demande longtemps exprimée. Ils exhortent encore les autorités à organiser dans les meilleurs délais un cadre de concertation entre le gouvernement et la classe politique pour débattre de la question du retour à l’ordre constitutionnel et convenir d’une nouvelle architecture inclusive et consensuelle ».

Au terme de ce cadre de concertation avec les forces vives, ces partis politiques demandent au président de transition et son gouvernement de « conduire de manière diligente et inclusive l’ensemble des tâches entrant dans le cadre du processus de retour à l’ordre constitutionnel normal ». Ils ont rappelé aux autorités que la date du retour à l’ordre constitutionnel avait été unilatéralement fixée, après un premier report en 2022.

En septembre 2023, ces mêmes autorités ont reporté de nouveau cette échéance et ce, “légèrement”, sans toutefois en fixer une nouvelle. Bientôt quinze mois après cette décision qui a surplombé la période transitionnelle (fin mars 2024), le peuple est délibérément maintenu dans le flou, selon les partis signataires.  Ils dénoncent ce flou toujours maintenu par le pouvoir de transition en inscrivant dans le Budget d’État des ressources destinées à couvrir les élections en 2025 sans pourtant faire suivre cette annonce par les actes concrets.

Les réformes sont engagées de manière unilatérale, non concertée et sans aucun chronogramme, à en croire les partis. Au-delà des élections, ils décrivent un horizon sombre pour le respect des libertés fondamentales. Ils demandent au gouvernement de garantir le respect des libertés démocratiques, de l’état de droit ; la libération des prisonniers pour délit d’opinion, le retour des exilés politiques en mettant fin aux arrestations arbitraires et aux disparitions forcées. Ils rappellent que le Mali va vers le cinquième anniversaire du coup d’État perpétré contre le régime de feu président Ibrahim Boubacar Keïta.

 

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