Sur initiative du Congrès national d’initiative démocratique-Faso Yiriwa Ton (Cnid-FYT), près de 100 partis politiques se sont réunis le samedi 3 février 2025 au Centre international de conférences de Bamako (CICB). Une initiative qui a pour but de mener une réflexion collective et indépendante sur la charte des partis politiques en République du Mali. Avec comme objectif principal la relecture et la révision des dispositions qui spécifient ce texte fondamental qui régit le fonctionnement des partis dans la République.
À l’image de celle tenue avec le PM Abdoulaye Maïga en octobre dernier, cette rencontre est cette fois-ci une invite de Me Mountaga Tall, président du Cnid-FYT, qui a tenu à ce que près de 100 partis et figures politiques de la première heure à la 25ème heure répondent présents pour mener ensemble la réflexion sur leur mise à jour. Cette rencontre a aussi enregistré la présence de leaders politiques comme Gouagnon Coulibaly de l’Union pour la République et la démocratie (URD) et le Pr Younouss Hamèye Dicko du Rassemblement pour le développement et la solidarité (RDS), nous signale-t-on.
Ainsi, sous la houlette de Me Mountaga Tall, ils ont insisté sur la nature et le caractère corporatiste de leur démarche collective en soulignant son importance primordiale et la nécessité qu’il y a à approfondir l’analyse sur leur situation actuelle par rapport à l’existant et au contexte actuel.
Une volonté indépendante avouée et manifeste de prendre appui sur le texte existant, de le transcender sans influence extérieure et de remettre en question sans tenir compte des propositions venant d’autres horizons qui ne sont pas le leur. Qu’il s’agisse d’autres partenaires ou d’autres institutions de la République. Une manière de faire le plein et de pouvoir obtenir le consensus recherché à l’entame de leur réflexion.
Me Tall a appelé ses camarades de parti et leurs homologues militants des autres partis à éviter la dispersion des idées et à rassembler les propositions-forces pour arriver au résultat recherché à travers le dépôt d’un mémorandum fixant leurs nouveaux droits et les obligations républicaines qui vont avec en termes d’observation et de soumission aux règles déjà édictées. En vue d’élaborer cette contribution commune, les partis politiques ont choisi leur interlocuteur privilégié en le gouvernement du Général de division Abdoulaye Maïga, Premier ministre succédant au Dr Choguel Kokalla Maïga, qui lui, semblait constituer la pierre d’achoppement dans l’accrochage des acteurs politiques au train de la transition. Maître Tall précisera que cet exercice de relecture – révision est essentiel pour les entités politiques et organisationnelles qu’ils constituent à travers leur formation qui ont atteint la trentaine et ou ont près de 20 ans d’existence dans la sphère politique.
Pour cerner toutes ces pratiques dévoyées des partis politiques dans l’opinion en faisant litière de concepts surannés et parvenir à un consensus fort du moment, adapté au contexte en ayant fini de prendre connaissance des lacunes et des besoins inhérents à leur fonctionnement.
Pour information, c’est sur invitation par lettre du ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé des Réformes politiques et du soutien au processus électoral, en date du 19 décembre 2024, que cette rencontre s’est tenue entre partis, en prélude à d’autres rencontres qui vont sanctionner les résultats des échanges des précédentes rencontres. Avant de soumettre un cahier de leurs propositions de révision de la Charte aux autorités avant le 14 mars 2025.
À cette cause républicaine, Me Mountaga Tall a insisté sur la nécessité d’intégrer les recommandations issues de leurs échanges au long cours en débats houleux.
Sans oublier d’enrichir leurs propositions en apports et observations critiques en respect des dispositions régulières de la nouvelle Constitution du 22 juillet 2023 et des recommandations officielles issues des Assises nationales de la refondation (ANR) et du Dialogue Inter-Maliens. Deux rendez-vous d’échelle et le référendum du 18 juin 2023 qui ont demandé la réduction du nombre des partis politiques, imposé des conditions strictes pour leur création et leur financement, et exigé une révision de la Charte en vigueur depuis son dernier toilettage en 2007 sous le mandat d’ATT, “Monsieur Consensus”. Le peuple malien réuni en corps électoral et souverainement a également préconisé la réaffirmation du rôle de chef de file de l’opposition et la fin du nomadisme politique au beau milieu d’un mandat. Cette démarche collective de la centaine de partis ayant répondu présent entre dans ce cadre et vise à renforcer la démocratie et à améliorer le fonctionnement des partis politiques au Mali.
Cette initiative du Congrès national d’initiative démocratique (Cnid), Faso Yiriwa ton (FYT) est à saluer, car elle s’inscrit inéluctablement en droite ligne de ce qu’en attendent les autorités de la transition dont le Pm et son ministre délégué sont censés terminer en beauté avec tous les membres du gouvernement numéro 2 d’Assimi Goïta, président de la Transition, chef de l’État et général d’Armée.
En conclusion, les partis ont unanimement demandé la mise en place d’une commission technique et de se mettre rapidement au travail afin de réviser la Charte des partis politiques.
KML