En adressant une correspondance aux partis politiques, l’association des municipalités et toutes autres organisations du genre dans l’optique de s’enquérir des propositions sur l’épineuse question de relecture de la charte des partis politiques, le ministre délégué auprès du premier ministre chargé des réformes politiques et du soutien au processus électoral, Mamani Massiré, a sous enclenché une démarche qui devrait consacrer le renouveau d’une classe politique malienne moribonde, mal aimée et frappée de désaffection. En effet, conformément aux recommandations des assises nationales de la refondation de décembre 2021, le troisième attelage gouvernemental de la transition, par le truchement du ministère de l’administration territoriale, a bien l’intention de rendre effective la relecture de l’actuelle charte des partis politiques à l’origine de trop de dérapages et de tohu-bohu sur l’arène politique. Avec près de 300 formations politiques dont 85% ne présentent jamais de candidat aux élections présidentielles, le landerneau politique malien se présente comme l’un des plus mercantiles et infructueux sur le continent. Si certains diront que le multipartisme intégral a été chèrement acquis pour une telle considération, il en résulte que l’usage qu’on en fait là majorité des acteurs, depuis son avènement, est purement vénale et de piteuse nature. Faut-il signaler que depuis l’indépendance un seul président de la République démocratiquement élu l’a été par le biais de l’envergure conséquente de sa famille politique, en l’occurrence Apha Oumar Konaré, candidat de la grande ADEMA lors de la présidentielle de 1992. Toutefois, à ce cas ne peut pas s’additionner le plébiscite d’Ibrahim Boubacar Keita du fébrile RPM, lors de la présidentielle de 2013, qui s’était plutôt adjugé les clés de Koulouba grâce à son aura personnelle et à l’estime dont il jouissait auprès du peuple.
Quoi qu’il en soit, il paraîtra intellectuellement et moralement aberrant pour les partis politiques de chercher une alternative à cette relecture de leur charte devenue obsolète surtout quand on sait que l’enseignement du bon militantisme ainsi que le respect des statuts et règlement intérieure ne sont une réalité que dans trop peu de formations politiques alors qu’elles pullulent sur la scène politique en tant que fusils de chasse aux subventions étatiques et autres petits subsides dérisoires de circonstance.
En définitive, cette relecture annoncée de la charte des partis politiques annonce un bon vent pour autant qu’elle participe de l’aspiration de tout le peuple au changement.
Seydou Diakité