L’organisation d’élections transparentes, consacrant le choix du peuple est un facteur décisif de sortie de la crise malienne. C’est cela la conviction des plus hautes autorités de la Transition.
Si les transitions courtes se dénouent avec des élections paisibles, celles plus longues finissent souvent par des consultations électorales contestées. C’est ce qui semble préoccuper même les plus hautes autorités du Mali, par ces temps où l’on parle de plus en plus de la nécessité d’aller aux urnes.
En effet, dans une récente allocution face à la famille des magistrats, le président de la Transition, le général d’Armée Assimi Goïta s’est appesanti sur l’impérieuse nécessité d’éviter au pays des lendemains électoraux incertains. D’où des interrogations sur l’état d’esprit du chef de l’Etat quant à cette crainte de joutes électorales houleuses. Les prochaines élections se tiendront-elles dans des conditions incontestables? Qu’est-ce qui suscitent autant d’appréhensions chez le chef de l’Etat par rapport aux futures joutes électorales ?
Il faut reconnaître que le président de la Transition a insisté sur la phase des candidatures, les questions de listes électorales, la phase des résultats, avant d’exhorter à la formation des magistrats, pour leur permettre de bien accomplir leurs missions. Il n’a pas manqué d’appeler les magistrats à dire le droit lors de tous les contentieux qui leurs seront soumis. Et de souligner que l’Etat va organiser des séances de formations pour les magistrats, en particulier pour les juges constitutionnels, sans oublier les magistrats de l’ordre administratif ou judiciaire.
Ces projets de renforcement de capacités des magistrats par rapport aux futures élections indiquent que les autorités sont plus que préoccupées par la question du retour à l’ordre constitutionnel normal. Et il semble que c’est l’année prochaine qui connaîtra le grand rendez-vous électoral le plus attendu, c’est-à-dire l’élection présidentielle. Et, à ce niveau, la question qui se pose est de savoir si le chef de l’Etat sera candidat. Auquel cas, il faut que les autorités renforcent les mesures visant à garantir la transparence des scrutins. Car, la croyance selon laquelle l’on n’organise pas les élections pour les perdre peut peser dans la balance. Surtout que le climat sécuritaire tendu dans le pays peut influencer l’égalité de chance des candidats. En plus, si le pouvoir ou l’administration, fortement militarisée venait à s’impliquer dans le jeu électoral, cela peut générer bien de contestations.
En outre, nul n’ignore que le climat politique actuel requiert un véritable «consensus national » pour aller à des élections apaisées. Ce qui est loin d’être le cas. Car, il faut que les exilés politiques et assimilés bénéficient de mesures exceptionnelles de confiance en vue de susciter leurs participations à ces échéances électorales. Ce qui affaiblira, un tant soit peu, les velléités de contestations de ces élections.
En clair, des consultations électorales inclusives constitueront un facteur solide d’entente nationale pouvant faire face à toutes les adversités d’origine néocoloniale. Et ce ne sont pas les défis de consolidation de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) qui freineront cette dynamique de rassemblement des forces vives nationales.
Par ailleurs, cette dynamique de l’union fait la force ne doit point permettre aucune déperdition d’énergie à laisser à quai. Il faut lancer un grand appel de retour des exilés et réfugiés au pays pour des lendemains électoraux moins conflictuels. C’est dans cette optique qu’il urge d’accélérer les mécanismes de règlements politiques des dossiers de certains cadres politiques encore en détention. Car, il est souhaitable qu’avant d’aller aux urnes, aucun détenu n’ait une coloration politique. Puisque les éventuels soutiens de ces détenus peuvent attiser des ardeurs de contestations et entraîner le pays dans de funestes incertitudes. Il urge que les autorités mettent tout en œuvre pour la préservation de la paix sociale et de l’unité nationale, après des élections qui feront triompher la démocratie.
Boubou SIDIBE/maliweb.net
Bouboutigua, es elections auront lieu en 2030 ou 2035 pour permettre a la refondation de prendre corps. Quand l’Imam Amadou Hady Tall a ete kidnappe en plein jour a Nioro du Sahel le jeudi passe, allons-nous parler d’ elections paisibles, transparentes, libres???