Mali : Le premier ministre Abdoulaye Maïga déclenche la « décrispation du climat social » avec la classe politique

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Libération des 11 acteurs politiques, détenus depuis 5 mois, la reprise du dialogue avec  la classe politique, la résolution de la crise énergétique, tels sont les nouveaux  dossiers que le nouveau Premier ministre, le général de division, Abdoulaye Maïga, a ouvert  pour  «décrisper  le climat social et politiqué » très tendu au Mali.

Au Mali, la joie se lisait sur  les visages  des représentants  des partis politiques,  le jeudi 5 décembre 2024,  qui avaient fait massivement le déplacement  au Centre des Collectivités territoriales sur la route de Kati pour répondre à l’invitation du premier Ministre.  Une  double  joie qui s’explique par  la nouvelle de la libération des 11 responsables politiques, après 5 mois de détention et la reprise du dialogue entre les autorités de la transition  et la classe politique,  sevrée de tout contact avec le gouvernement depuis près d’un an.  Les onze acteurs  doivent leur salut à l’ancien premier ministre, Ousmane Issoufi Maïga, qui  bénéficie de la confiance des autorités militaires et  de la classe politique.  Sa médiation a réussi  où celle du président du Haut Conseil Islamique  du Mali  a échoué  à faire fléchir le Président de Transition, le général d’armée Assimi Goîta.

De l’autre côté,  le nouveau  premier ministre  s’engage  à apaiser le climat social  comme  assigné dans la feuille de route  rendue publique il y a quelques jours.  Il entame  cette mission par une rencontre  avec l’autorité indépendante de gestion des élections et la  classe politique pour échanger avec elles  sur la révision des listes électorales et les réformes politiques et institutionnelles. Sur les huit axes de la nouvelle feuille du gouvernement y figure  la ‘’création des conditions en vue d’élections transparentes et apaisées’’.  Ce point a tenu en haleine les échanges de ce cadre de concertations que  le premier ministre a eu avec la classe politique.  « La réalisation de ce dernier point requiert une concertation de tous les acteurs impliqués dans le processus électoral », a  déclaré le chef du gouvernement, soulignant que Chef de l’Etat a fait de l’inclusivité un principe d’action dans la conduite des réformes pendant la transition.

 Absence d’accord sur le calendrier électoral

Mais, dans le fond, la classe politique reste partagée sur « le pour » et « le contre » de l’organisation des élections pour un retour à l’ordre constitutionnel. Les grandes formations politiques, dont la plupart sont membres   des signataires de la déclaration du 31 mars 2024’’, sont pour qu’on aille aux élections. «  Les partis politiques sont créés pour conquérir le pouvoir. On ne peut conquérir le pouvoir que si les élections sont organisées »,  plaide le président du parti PS-Yelen Kura, Amadou Goïta. Et d’ajouter « Nous voulons un calendrier  électoral pour qu’afin le peuple  puisse choisir  ses dirigeants ? Nous voulons que le calendrier électoral soit publié d’ici la fin de l’année pour que les partis politiques puissent se préparer aux élections. Nous ne voulons pas que  l’année 2025 termine sans que le Président de la République ne soit élu par les maliens ». Même son de cloche pour le représentant de la CODEM qui  estime  que par peur des militaires  certains refusent de demander au gouvernement de publier  un calendrier électoral.

Contrairement  à eux, certains partis politiques non moins importants par leur poids politiques souhaitent que  la transition se poursuive jusqu’à ce que les conditions sécuritaires soient réunies avant de convoquer les élections.

En réponse, le premier ministre a  prévenu que «  le gouvernement n’allait pas se précipiter pour aller  aux élections sans pourtant s’assurer que les conditions sont réunies.  « Nous n’avons pas  d’indications  pour dire qu’il faut aller aux élections.  Seules, les autorités peuvent nous dire si les conditions sont réunies », a déclaré la présidente du parti PRD, Assétou Sangaré. La relecture de la charte des partis  politiques s’est également invitée au cœur des débats.  Le secrétaire général de la CODEM  insiste  sur une réforme des partis pour réduire le nombre  des formations. « 300 partis politiques au Mali, c’est trop », a –t-il dit. Yelema pense que « si le ministère de l’administration territoriale  ne procède à une réforme des partis politiques, le Mali ne fera rien de bon dans cette atmosphère ».

«  La relecture de la charte des partis va faire mal »

Sur ce point, le premier ministre a indiqué  que  la réforme  des partis se fera de façon inclusive. D’ores et déjà, il prévient que cette réforme va faire mal. « Le nombre de partis politiques au Mali est intenable », a- déclaré le premier ministre, rétorquant  que  le financement des partis politiques ne doit pas poser de  problème  si les formations politiques sont bien organisées et respectent les règles démocratiques. Ces propos du premier ministre contrastent avec les accusations de son prédécesseur qui lui reproche d’avoir livré « 100 récépissés pour la création des nouveaux partis politiques » en contradiction avec la recommandation des Assises Nationales de la Refondation.

En somme, cette rencontre  a sonné  comme une lueur d’espoir  pour la classe politique  qui était sevrée de  tout dialogue  avec les autorités de la transition. A l’unanimité, ils ont salué la démarche du nouveau premier ministre de renouer le dialogue   avec la classe politique. Ils ont sollicités « une décrispation totale des tensions »  avec des actions d’apaisement notamment  la libération de tous les détenus politiques et d’’opinion ainsi que le respect des libertés fondamentales.

Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net

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