#Mali : Ibrahim Ikassa Maïga : «Il n’y a pas de Mali nouveau sans Maliens nouveaux»

7

Le président de la Transition, le colonel Assimi Goita, lors d’un conseil des ministres a instruit le gouvernement d’aller à la recherche de nos valeurs sociétales pour les insuffler dans le nouveau Malien. A cet effet, un projet de programme national d’éducation aux valeurs va donc étre enseigné depuis |’école fondamentale, le secondaire et l’université

Le ministre de la Refondation de l’État, chargé des Relations avec les Institutions, Ibrahim Ikassa Maïga, était l’invité de l’émission Malikura Taassira 2 à la télévision nationale. Il répondait aux questions des journalistes Ibrahim Traoré de l’ORTM et de Sékou Tangara d’Africable Télévision. Ibrahim Ikassa Maïga a d’abord expliqué le contexte qui a favorisé l’avènement de la refondation de l’État.

Selon lui, il a fallu une crise multidimensionnelle de tous les ordres d’une profondeur jamais égalée pour que les Maliens se rendent à l’évidence qu’il faille réformer profondément le système de gestion de l’État. Il soutient que tous les domaines étaient concernés à commencer par l’indépendance et la souveraineté même de l’État vis-à-vis d’autres nations. Mais pour le ministre Maïga, le plus criard a été la désorganisation de notre système de défense et de sécurité.

Le ministre chargé de la Refondation de l’État dira que ces dysfonctionnements devraient trouver des solutions. C’est pourquoi, les autorités de la Transition ont décidé d’aller vers ce changement en profondeur qui a été appelé refondation. Il s’agissait de revoir tous les secteurs de notre vie nationale, de les soumettre à l’ensemble des forces vives à l’occasion des Assises nationales de la refondation pour actualiser notre approche et notre compréhension de ces problèmes.

D’après lui, ces Assises qui se sont tenues depuis le niveau communal, cercle, région, mais aussi dans les pays de résidence des Maliens de l’extérieur ont, lors de la phase finale, répertoriées près de 517 recommandations qui sont les desiderata exprimés de bonne foi par les forces vives du pays. « L’engagement a été pris au niveau des autorités de la Transition de mettre fidèlement en œuvre ces recommandations.

C’est ce qui a conduit à l’élaboration d’un document appelé Cadre stratégique de la refondation de l’État assorti d’un plan d’actions qui reprend point par point, les 517 recommandations», a expliqué Ibrahim Ikassa Maïga. Selon lui, la vision du Mali nouveau est celui d’un pays bien gouverné, sécurisé et stable, soucieux du développement durable et du vivre ensemble et respectueux des droits de l’Homme et de nos valeurs culturelles et sociales.

Pour le ministre, le Mali Kura est une sorte de renaissance. D’ailleurs, il dira que le Mali, qui est tombé à genoux en 2012, est celui qui a oublié nos valeurs, qui a intégré un système de gouvernance qui ne pouvait qu’aboutir à ce que nous avons vécu, c’est- à-dire la déliquescence de l’État, du système social, de notre nation et nous avons été la levée du monde.

Ibrahim Ikassa Maïga soutient que le Mali Kura consiste à reprendre les choses, mais dans le bon ordre, de façon holistique et complémentaire parce que «nous avons très souvent fait des diagnostics et des réformes partielles et parcellaires». À ses dires, chaque fois qu’il a fallu aller vers les réformes, les différents domaines n’ont pas tenu compte des autres. Mais cette fois-ci, il s’agit de dire puisque tout est allé à vau-l’eau, revoyons tout ensemble.

Le ministre a répondu à une question sur la bonne gouvernance. Selon Ibrahim Ikassa Maïga, la bonne gouvernance commence déjà par le système institutionnel, politique, administratif, mais aussi les autres secteurs sociaux de base, la lutte implacable contre la corruption, l’impunité. Pour lui, nous avions une Constitution qui avait institué des institutions non adaptées à nos réalités. Et d’ailleurs, ces Constitutions étaient d’inspiration extérieure.

Cette fois-ci, dira-t-il, le peuple malien a désiré une nouvelle Constitution et a même donné les éléments de base de ce texte. D’après lui, il a connu plusieurs étapes, a été adopté et consacré la 4è République avec le décret de promulgation du 22 juillet 2023. Ibrahim Ikassa Maïga a indiqué que cette nouvelle Constitution est un nouveau système étatique.

PAS BUDGÉTIVORE- La question d’une deuxième chambre du Parlement (Senat) dont des pays sont en train de s’éloigner est revenu dans le débat. Pour le ministre Maïga, le Sénat n’est pas budgétaire, car c’est une institution qui remplace le Haut conseil des collectivités, qui avait aussi un budget. Selon lui, il s’agit de lui donner un pouvoir parlementaire, législatif à côté de l’Assemblée nationale pour la compléter.

Il dira que par sa composition, le Sénat a une vision qui intègre les attentes des populations et forces vives à la base puisque ce sont les représentants des collectivités territoriales, des légitimités traditionnelles, des Maliens établis à l’extérieur ainsi que des citoyens ayant rendu des services exceptionnels à la nation, qui ont une approche moins politisée de l’action législative.

À une question sur les actions en cours pour la souveraineté économique, Ibrahim Ikassa Maïga répondra que l’essence de l’État est l’indépendance et la souveraineté. Selon lui, c’est l’absence de sujétion à toute autre puissance quelle qu’elle soit et rien que la volonté du peuple. Il a déploré que le Mali n’avait pas cette souveraineté et «nous ne décidions pas par nous-mêmes». Pour corroborer ses propositions, il dira que même le choix des candidats à la présidentielle était décidé ailleurs de même que la date de tenue des élections.

Pis, il soutient que très souvent, nous avons assisté à la proclamation des résultats par des puissances extérieures avant même notre Cour constitutionnelle. Aussi, selon le ministre, nous n’avions pas le choix de nos partenaires, notre Armée ne pouvait pas se procurer de matériels de guerre et autres équipements en dehors de la volonté d’autrui. «Tout cela est derrière, car nous avons retrouvé notre souveraineté et avons les coudées franches pour toutes les réformes que nous voulons aujourd’hui», a fièrement déclaré Ibrahim Ikassa Maïga, ajoutant que nos forces ont repris les entités qui étaient occupées par d’ autres sur le territoire.

«Nos Forces de défense et de sécurité n’avaient pas la liberté de mouvement sur notre propre territoire, l’espace aérien n’appartenait pas au Mali, car l’État du Mali devrait demander une autorisation à d’autres puissances pour pouvoir survoler son territoire», a déclaré le ministre en charge de la Refondation de l’État. Pour Ibrahim Ikassa Maïga, ce qui manquait à notre pays était ce triptyque : avoir une vision sans influence aucune, mettre en œuvre cette vision et le leadership courageux.

Dans cette œuvre de refondation de l’État, le ministre Maïga reconnaît qu’on ne peut pas changer le Mali sans les Maliens. C’est pourquoi, il a parlé d’un Mali Kura respectueux de nos valeurs socio-culturelles et des droits humains. «Sans le Mali den kura, il n’y a pas de Mali Kura», a-t-il insisté. Avant d’ajouter que c’est tout le challenge et la chose la plus difficile dans tous les pans de la société. Selon lui, le chef de l’État à l’occasion d’une session du conseil des ministres a instruit le gouvernement d’aller à la recherche de nos valeurs sociétales pour les insuffler dans le nouveau Malien. Et c’est ce qui est en train d’être fait à travers un projet de programme national d’éducation aux valeurs qui va être enseigné depuis l’école fondamentale, le secondaire, l’université et dans les écoles professionnelles.

Selon lui, il s’agit de faire en sorte que les Maliens s’interdisent des choses, en accord avec l’amour de la patrie. Ibrahim Ikassa Maïga a estimé que de tous les corps sociaux, l’Armée est la mieux organisée et disciplinée. Selon lui, en imposant les principes qui caractérisent l’Armée aux autres pans de la société, nous pourrons parvenir à ce modèle citoyen. Il a rappelé que l’une des recommandations de l’ANR est que toute nouvelle recrue de la Fonction publique passe par les mailles du Service national des jeunes pendant six mois. Et depuis 2021, toutes les recrues de la Fonction publique sont passées par-là et cela a donné des résultats déjà.

Aussi, le ministre Maïga a répondu à une question sur le Système intégré de gestion des ressources humaines. Et de regretter qu’au Mali, le nombre de fonctionnaires ou d’agents de l’État qui émargent sur le budget national n’est pas connu. D’après lui, ce système permettra d’inventorier l’ensemble des agents, fonctionnaires de l’État ou des collectivités territoriales. Et déjà, il dira qu’il y a un lot d’agents fictifs qui émargent sur le budget national.

Dieudonné DIAMA

Commentaires via Facebook :

7 COMMENTAIRES

  1. Le Mali kura c’est toujours ce vieux Bus dans lequel on est embarqués, il quitte tous les jours le même endroit pour se diriger vers la même destination. Il arrive souvent que le chauffeur change et on crie au changement notoire ! 😂😂

  2. sangare est-ce que l’on fait les reformes avec des voleurs de denier public comme les politiciens Maliens de l’ADEMA -PASJ, RPM, FARE, PARENA, SADI, URD, UDD, ASMA, YELEMA et CODEM? Tu es un miserable aigri qui devrait être dépossédé de sa nationalité, écervelé sans honneur, sans vertu et sans dignité!

  3. On ne fait pas de RÉFORMES avec les PUSCHISTES.
    C’est impossible!!!
    Ce IBRAHIM IKASSA MAIGA est un traite.
    Il a trahi d’abord son président feu SOUMAILA CISSE,ensuite les manifestants qui sont sortis à partir du 5 juin 2020.
    QUAND ON USURPE LE POUVOIR DU PEUPLE, ON AGIT CONTRE LUI.
    C’est une évidence éclatante!!!
    Après une expérience démocratique de trois décennies,ce sont les URNES qui donnent les orientations des RÉFORMES,non à travers une conférence nationale dont les animateurs sont choisis en fonction de la docilité aux tenants du pouvoir mais à travers l’organisation des élections sincères et transparentes permettant aux candidats de faire des propositions de RÉFORME à valider dans les URNES par une majorité des suffrages des électeurs.
    IL EST DEMANDÉ À UN POUVOIR DE TRANSITION DE PROPOSER UNE NOUVELLE LOI FONDAMENTALE TENANT COMPTE DES INSUFFISANCES CONSTATÉES PENDANT LES ANNÉES DE PRATIQUES DÉMOCRATIQUES DEPUIS 1992 ET D’ORGANISER LES ÉLECTIONS SINCÈRES ET TRANSPARENTES.
    Aller au delà c’est USURPER le POUVOIR DU PEUPLE MALIEN
    C’est ce que IKASSA IBRAHIM MAIGA a fait en acceptant de siéger dans le gouvernement des PUSCHISTES.
    Les PUSCHISTES ne feront jamais mieux que les élus.
    Ce n’est pas dans leurs natures de privilégier l’intérêt du peuple.
    En réalité, CHOGUEL MAIGA, IKASSA IBRAHIM MAIGA et autres traites du M5-RFP ont toujours été des opportunistes politiques agissant pour manipuler le peuple malien au profit de leurs intérêts personnels.
    Ils ont déchiré les recommandations du M5-RFP pour se soumettre à ASSIMI GOITA.
    Ces recommandations sont destinées à favoriser la SOUVERAINETÉ DU PEUPLE MALIEN en corrigeant les INSUFFISANCES CONSTATÉES depuis 1992.
    Alors qu’on constate au vu et au su de tout le monde une confiscation du pouvoir allant jusqu’à faire subir aux maliens un embargo économique.
    Venir à la télévision plaider une réforme qui ne peut exister est une escroquerie qui oblige SOUMAILA CISSE à se retourner plusieurs fois dans sa tombe.
    Aurait il accepté qu’un des cadres de son parti s’associe aux puchistes pour empêcher toute organisation des élections afin que le CHEF PUSCHISTE s’éternise au pouvoir?

  4. Mali année zéro ? Est-ce le début de purges plus vaste ou réellement un travail de fond et l’abandon de l’islam qui nous maintient dans l’ignorance et la violence ?

  5. Il est assez significatif que le nombre exact des agents au budget de l’État ne soit pas connu. Il serait d’ailleurs très intéressant de faire une estimation, même très sommaire, du ratio de fonctionnaires par rapport à la population malienne. On serait sans doute très étonné. Il est vrai que, dans un pays où on peine à se nourrir, il soit assez tentant d’aller laper dans l’auge commune. Quant au traitement holistique qui se prépare, il a fort à voir avec la dictature. Mais cela n’est pas une nouveauté.

    • Si la dictature comme l’application de l’article 49.3 est devenue populaire en France alors nous disons a tous ceux qui volent payent et les corrompus seront condamnes et punis, nous avons besoin de Maliens pas corrompus par les pratiques de la tres maudite France! Nous disons adieu aux maudits trolls de la tres maudite France comme toi, kan, BAMBARADION, LeGoupil33, yutire, yugubane et adieu aux nègres de service de la maudite France comme les politiciens Maliens Moussa Joseph, Empe, Treta, Tieblen, Mariko, Poulho, Modibo Sidibe, Konimba Sidibe .

      • Les maliens sont corrompus …. c’est même les champions du monde
        Junte ou pas junte, rien ne changera….D’ailleurs rien n’a changé

REPONDRE

Please enter your comment!
Please enter your name here

Leave the field below empty!