Libération des 11 détenus politiques : les prémices d’un jeu d’apaisement

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Obtenant la liberté provisoire sans contrôle judiciaire mais avec une grande médiation du très respecté ancien premier ministre Issoufi Maiga alias Pinochet, les 11 détenus politiques sont enfin rentrés à leurs domiciles respectifs ce 5 décembre 2024, après 5 mois de séjour en milieu carcéral. Cette nouvelle donne résonne comme une opération de charme, qu’intervient dans la foulée des échanges de la classe politique avec le Général Premier ministre sur la révision annuelle des listes électorales de 2024. En effet, depuis la nomination du nouveau chef du Gouvernement, on sent une volonté affichée de changer le cap en jouant à l’éternelle fameuse carte de l’apaisement sociopolitique pour mieux déblayer le terrain aux futures échéances électorales. Lesquels figurent au nombre des missions assignées au troisième gouvernement de transition, sous forme de garantie de leur organisation efficiente appuyée par une liste électorale de 8 472 439 inscrits dont 573 284 établis à l’étranger. Si cette démarche consensuelle enclenchée par le nouveau locataire de la Primature augure une incontournable désescalade de venimeuses tensions, elle empêche de maintenir le curseur sur la nécessité de la part des politiques de ne pas tomber dans une pernicieuse complaisance susceptible de conduire à des compromissions coûteuses pour une démocratie si chèrement acquise. La crainte est d’autant plus légitime que la scène politique malienne se caractérise par ses carences notoires de conviction notoire de s’accommoder de plus en plus d’une omerta imposée. Les jalons posés avec la libération des 11 détenus politiques traduisent néanmoins l’intention de la Transition d’œuvrer dans le sens d’une décrispation de l’atmosphère délétère, tout en prenant le bon rail en vue de futurs rendez-vous électoraux décisifs pour l’existence même de la nation.

Seydou Diakité                      

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2 COMMENTAIRES

  1. La liberation des « otages » politiques par le général d’armée n’en dit sans doute pas plus qu’il n’en faut espérer. Les putschistes qui sévissent actuellement au plus haut niveau de l’État n’ont guère d’autres objectifs que de durer. Il leur faut donc mesurer leur action au plus près de ce que peut supporter une population qui, certes, tend à courber l’échine, mais seulement jusqu’à un certain point, en évitant la rupture. Lâcher du lest, entretenir des illusions sur d’éventuelles élections fait parti du jeu que conduit un gouvernement irresponsable.

    • Si nos leaders actuels ont besoin de 40 ans nous leur donnons ces 40 ans, nous avons totale confiance en eux et pas du tout aux politichiens voleurs, apatrides et corrompus formates par la FrancAfrique qui ont democratise la corruption au Mali de 1992 a 2020 et ont failli devant la division du territoire national!

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