L’élection présidentielle au cœur du débat public : Quel sera le meilleur profil d’électeur et d’éligibilité attendu au finish ?

1

Le Mali est un pays qui a connu son lot de tensions économiques, politiques et sociétales alimentées par des divergences impliquant des membres de communautés linguistiques, culturelles et ethniques sur fond de manipulation politiques et socio-médiatiques. En écoutant attentivement les revendications des groupes d’acteurs et de personnes ressources, il est rassurant de savoir qu’il y a possibilité de solutionner tous nos maux par une résilience positive au bout du compte.  Il nous est ainsi prescrit de terminer la transition dans sa cinquième année et d’organiser les premières élections présidentielles de l’ère Assimi dans la foulée. Si ce ne sera pas pour 2025 ce sera pour 2026 inéluctable pouvons-nous oser nous tromper. Mais trouver, d’ici là, quels comportements citoyens devront avoir les électeurs inscrits sur le fichier électoral ? Parmi les potentiels candidats qui sera le plus éligible en profil faisant l’unanimité ? 

Dans tous les cas, il va falloir “trouver des solutions pacifiques aux conflits persistants”. Et “la voix de chaque Malien compte, et doit être entendue pour que nous puissions avancer ensemble vers la paix”, a laissé entendre le chef de l’État, Général d’Armée Assimi Goïta. Dans son esprit, pour “réunir des communautés diverses” cela “peut sembler un défi de taille, mais c’est en surmontant ces différences que nous pouvons construire un avenir radieux pour notre nation”.

Le président de la Transition d’indiquer que “le dialogue inter-maliens nous a permis de comprendre les préoccupations, les aspirations et les idées de chacun, sans jugement ni stigmatisation”. Car il a permis d’instaurer “un climat de respect mutuel” et de jeter “les bases solides d’une société unifiée, qui tire sa force de sa diversité”.

Partant de ces conditions, la participation aux futures élections présidentielles au Mali est déjà définie par la nouvelle Constitution promulguée le 22 juillet 2023. Il s’agit notamment pour les électeurs, d’être âgé au moins de 18 ans, de posséder la nationalité malienne, d’être inscrit sur les listes électorales et d’être en capacité juridique d’être électeur et éligible en jouissant de ses droits civils et politiques.

Quant aux candidats virtuels, l’âge minimal requis est de 35 ans pour pouvoir postuler et aspirer à la haute Magistrature. Il faudra prouver sa nationalité malienne de par la naissance et de deux parents maliens. Ensuite, il aura fallu résider au pays pendant au moins 5 ans sans discontinuité. En outre, il faut attester d’un casier judiciaire vierge pour justifier de sa probité et de son intégrité. Enfin, le ou la candidat-e est officiellement inscrit-e sur les listes électorales avec bureau de vote et centre de vote spécifiés dans la circonscription électorale d’inscription. Ils et elles devront faire acte de candidature en déposant un dossier complet auprès de l’AIGE, qui est la nouvelle Autorité indépendante de gestion des élections. Subsidiairement les candidats devront battre campagne à leurs dépens et à leurs frais en respectant les règles de la loi électorale en termes de financement et de conduite. La nouvelle loi électorale n°2022-019, promulguée par le président de la Transition le 24 juin 2022, est très clair là-dessus. Et sans publicité ni signes extérieurs d’appartenance politique, les électeurs doivent se rendre dans leur bureau de vote désigné pour voter le jour du scrutin.

Toutes ces conditions visent à garantir des élections libres, transparentes et inclusives. Le Premier ministre actuel, Docteur Abdoulaye Maïga, Général de Division, est censé réussir ce challenge d’un coup de maître, après avoir réussi l’organisation du référendum du 18 juin 2023 dans des conditions extrêmement difficiles.

Mais, plus que les tensions sur le terrain, c’est la bona fides (conviction intime) des hommes politiques qui est attendue au rendez-vous. Eux pour qui le gouvernement de transition est censé améliorer le processus électoral, et qui essuie les vives critiques de la classe politique et de certains acteurs de la société civile.

Avec la création de l’Autorité indépendante de gestion des élections (AIGE) comme organe central responsable des élections et ses 15 membres qui la composent, le Bureau exécutif que dirige Moustapha Cissé a du pain sur la planche pour assurer la régularité de l’élection présidentielle en attendant de se consacrer aux tâches intermédiaires allant dans le sens de l’organisation des autres élections (locales et législatives). En plus de tenir à jour le fichier électoral, elle doit étendre ses tentacules dans tout le pays et à l’étranger pour installer les bureaux de vote des ressorts et circonscriptions électorales. Aux plans technique et matériel, l’organisation du vote et la publication des résultats provisoires lui incombent également. L’AIGE a aussi le pouvoir d’accréditer des observateurs nationaux et internationaux, tout comme le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation (MATD) s’occupe des listes électorales, du financement des partis politiques et apporte un appui technique à l’AIGE, sous la houlette et la supervision de Abdoulaye Maïga.

Pour le reste, il ne faudra pas être sous le coup de certaines condamnations et il est interdit d’être inscrit sur plusieurs listes ou plusieurs fois sur la même liste. Les réfugiés peuvent voter s’ils ont le statut officiel de réfugié et sont inscrits sur une liste électorale biométrique. La carte nationale biométrique fait office de carte d’électeur.

Il faut noter que la nouvelle loi électorale, la proclamation des résultats définitifs est assignée à la Cour constitutionnelle. Et la Cour suprême se charge de la proclamation des résultats pour les élections des conseillers des collectivités (commune et région). C’est la cour suprême et les autres cours et tribunaux qui gèrent ces élections.

Pour terminer, le chef de l’État informe qu’“au cœur des défis de notre cher Mali se trouve un enjeu crucial : le dialogue inter-maliens. Il est primordial de créer des espaces de rencontres et de discussions permettant de favoriser la paix et la cohésion sociale. En mettant l’accent sur l’importance de ce dialogue, nous pouvons surmonter les obstacles et construire un Mali uni et prospère”. À bon entendeur….

KML

 

Commentaires via Facebook :

1 commentaire

  1. Les elections présidentielles et legislatives sont prévues pour 2035 après la sécurisation du Mali et sa refondation et la revue complete de la charte des partis politiques.

REPONDRE

Please enter your comment!
Please enter your name here

Leave the field below empty!