Gouvernance de Transition : Comment apaiser la classe politique ?

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Frappée de discrédits avec le coup de force ayant renversé le régime IBK, la classe politique broie du noir depuis, et tente de protester, vaille que vaille…

« Si nous nous couchons, nous mourrons », tentent de claironner certains vieux leaders de la classe politique malienne, depuis que le pouvoir militaire semble leur témoigner un certain mépris. Car, les partis politiques sont cruellement diabolisés par une certaine opinion, qui trouve que si le pays s’est effondré à ce niveau, c’est de la responsabilité des acteurs politiques. Mais, est-ce de la responsabilité exclusive de la classe politique ? Où étaient les autres forces vives de la société? On dira que les décideurs étaient essentiellement de politiques. Alors que nul n’ignore que dans l’histoire moderne du Mali, les militaires et les politiques ont alternativement gouverné ou joué les premiers rôles dans la gestion de l’Etat. Les Généraux Moussa Traoré et Amadou Toumani Touré n’ont-ils présidé aux destinées de l’Etat, tout comme Alpha Oumar Konaré et IBK, les politiques aguerris ? Rien n’est moins sûr….

Mais, il semble qu’en plus des critiques relatives à leur « marginalisation », les responsables politiques se plaignent du « complot visant à les affaiblir ». Et ils pointent un doigt accusateur sur les plus hauts dirigeants du pays, qui selon eux, auraient suscité des campagnes de diabolisation contre leur existence.

Cette situation existe depuis le coup d’Etat de 2012, où l’on a vu apparaître des associations diverses qui ont poussé le bouchon de la décrédibilisation jusqu’à faire passer à tabac le président intérimaire d’alors, un certain Pr Dioncounda Traoré, alors président du parti ADEMA-PASJ. Et, dans la foulée, certaines voix se sont élevées pour accuser le régime d’Alpha Oumar Konaré d’avoir bradé les équipements militaires ; ce qui avait affaibli les FAMas, privé de vecteurs aériens… Ces campagnes de diabolisation se sont poursuivies un moment jusqu’à la fin de cette Transition et l’avènement du régime IBK en septembre 2013.

Ce climat d’hostilité vis-à-vis des partis politique a refait surface avec la chute du pouvoir d’IBK le 18 août 2020. Et le pouvoir militaire du Général Assimi Goïta en profitera pour justifier son avènement et son maintien aux affaires avec des prolongations…

Ce discrédit sera concrétisé par la formation d’un gouvernement de Transition sans présence des forces politiques et la poursuite avec le refus du déblocage du financement public des partis politiques. Tout cela sera suivi d’une absence de consultation réelle des responsables politiques sur les réformes et les décisions majeures de la gouvernance.

Le dernier fait significatif dénoncé par les chefs des formations politiques est la volonté du pouvoir de réduire la taille du microcosme. « 300 partis politiques, c’est trop pour notre pays », avait fait entendre récemment le ministre de l’Administration territoriale, non moins Premier ministre et porte-parole du Gouvernement.  C’est à partir de là que plusieurs leaders et cadres politiques montent au créneau pour fustiger cette hostilité à l’égard de la chose politique.

De nombreux acteurs des partis politiques voient dans cette prise de position une volonté claire des dirigeants de les étouffer ou de les contraindre à disparaître. Ils appellent alors à une sorte de résistance, à travers une union sacrée pour, disent-ils, « exister ou périr ».

Or, il semble que le Gouvernement de Transition est en passe de relire la loi portant charte des partis politiques, avec la préoccupation de réduire le nombre des partis politiques à seulement cinq. Comment procédera-t-il, au moment où le Conseil national de Transition (CNT), le parlementa provisoire lui donne un boulevard pour légiférer par ordonnance. Ce qui prépare les leaders politiques à une sorte de levée de boucliers de protestations. Ne faut-il pas alors lancer une vaste campagne de sensibilisation et de consultations pour atteindre l’objectif de rassemblement des forces politiques par affinités idéologiques ? Ce qui est sûr, c’est que la Transition a besoin d’un temps de dialogues et de concertations pour parvenir à un modus vivendi en matière de gouvernance, en vue de préparer des échéances électorales dans la sérénité. Car, ce dialogue doit faciliter l’élaboration d’un chronogramme électoral consensuel du retour à l’ordre constitutionnel normal, et donc, de la fin de cette période transitoire.  

Boubou SIDIBE/maliweb.net

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3 COMMENTAIRES

  1. Bouboutigua qui veut apaiser la classe politique, peut être toi seul car le Mali n’ a pas besoin de ses enfants qui ont democratise la corruption, cree les premiers fonctionnaires milliardaires au Mali, affaibli nos FAMA et sous lesquels nous avons perdu 2/3 de notre territoire national et notre souverainite. Adieu a ces politiciens Maliens, complexes, faibles et corrompus tous formates par la FrancAfrique!

    • L’andouille, ce matin, est très remonté. Suppôt de la dictature à tout crin, Kinguiranke vole dans les plumes de quiconque voudrait ternir les galons du général d’armée, sans doute bientôt maréchal. C’est son job…

    • La corruption ne vient pas de la démocratie…
      C’est simplement qu’en démocratie, la corruption est combattue et donc forcement on en parle.
      Alors qu’avec la dictature actuelle, la corruption est encore pire mais elle est dissimulée.

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