Face à la dégradation continue de la situation socio-politique en côte d’Ivoire ; L’organisation GPS lance un appel à l’unité pour faire barrage à l’actuel régime

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Après avoir fait un tour d’horizon de la vie nationale en Côte d’Ivoire, en dénonçant au passage les travers du régime RHDP, le Cadre restreint de Générations et Peuples Solidaires (GPS) à travers sa Déclaration N°4 dans laquelle ledit Cadre demande aux députés de la nation de mener des investigations sur les grands dossiers de la vie politique comme les accusations de tentative de déstabilisation du Burkina Faso par la Côte d’Ivoire, l’autorisation aux Américaines d’avoir une base militaire à Odienné au nord-est de la Côte d’Ivoire, la gestion des affaires publiques en s’attaquant à l’impunité accordée à des protégés du régime qui portent atteinte aux biens publics. Dénoncer ne suffit pas au GPS qui appelle à l’unité d’action pour barrer la route au régime actuel en Côte d’Ivoire. Nous vous livrons le texte intégral de la Déclaration du GPS.

A l’occasion de sa réunion du samedi 13 juillet 2024, le Cadre restreint de Générations et Peuples Solidaires (GPS) s’est intéressé à plusieurs sujets marquants de l’actualité socio-politique internationale et nationale.

C’est avec stupeur que le monde entier a suivi en direct la tentative d’assassinat de l’ancien Président américain Donald Trump, leader de l’opposition et candidat du parti républicain à l’élection présidentielle de novembre 2024.

En effet, en plein meeting de campagne électorale, M. Trump a été la cible de tirs d’arme à feu, qui fort heureusement, n’ont fait que l’effleurer. Ce fait ne constitue pas un cas isolé dans l’histoire tourmentée de la vie politique américaine. Il s’apparente à la tentative d’assassinat dont a été victime Theodore Roosevelt, 26e président des États-Unis, en 1904, dans des circonstances politiques similaires. Il n’échappe à personne que cet acte odieux, s’il avait abouti, aurait pu faire basculer la première puissance mondiale dans le chaos, dans un contexte international troublé et instable. Ce fait d’une extrême gravité est incontestablement le résultat de discours virulents et haineux ainsi que d’une stratégie de diabolisation des adversaires politiques. La violence verbale et la stigmatisation ouverte de certaines catégories de la population ont sans doute joué un rôle décisif dans le passage à l’acte du tireur. À peu de choses près, il est triste de constater que le RHDP, en Côte d’Ivoire, bien qu’au pouvoir, s’est inscrit dans la même logique de violence verbale, de diabolisation systématique des acteurs de l’opposition. Cette surenchère politicienne peut, si l’on n’y prend garde, mener à la même catastrophe. L’exemple du Rwanda est là pour nous le rappeler. C’est pourquoi, GPS interpelle le régime du RHDP afin que cessent la diabolisation et la criminalisation des opposants politiques.

Dans la même veine, GPS a suivi la commémoration du 75e anniversaire de l’OTAN, du 9 au 11 juillet 2024 aux États-Unis. Créée le 4 avril 1949 au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, l’objectif de l’OTAN était d’assurer la paix dans le monde en constituant une alliance militaire pour garantir la défense de ses membres face au péril communiste, disait-on. Force est de constater qu’en dépit de la chute du mur de Berlin et de la disparition du bloc soviétique matérialisée par la dissolution le 25 février 1991 de l’alliance militaire équivalente que fut le Pacte de Varsovie, l’OTAN non seulement a subsisté mais s’est étendue à plus d’une vingtaine d’autres pays qui n’en étaient pas membres, à l’origine.

La superpuissance militaire qu’est devenue l’OTAN s’est de fait arrogée les prérogatives de gendarme du monde et de garante de la paix universelle. Elle s’est même attribuée la possibilité de conduire des guerres dans des pays qui ne menacent la sécurité d’aucun de ses membres, au nom de sa vision du monde. Pourtant, au regard du droit international, seule l’Organisation des Nations Unies (ONU) peut déclarer la guerre sous les conditions du chapitre VII de sa Charte. Or, il s’avère que l’OTAN, en violation du droit international et sans mandat des Nations Unies, a mené des guerres sur presque tous les continents. La guerre de l’OTAN menée en Libye en 2011 a eu pour conséquence directe la déstabilisation du Mali, du Niger et du Burkina Faso et l’essaimage de groupes armés terroristes dans la bande sahélo-saharienne. Aujourd’hui, en armant l’Ukraine dans le but d’intensifier la guerre face à la Russie, l’OTAN agit comme une partie belligérante dans ce conflit et ne contribue pas à l’avènement d’une solution pacifique durable. Et l’horizon d’une guerre nucléaire menace l’humanité entière de disparition.

C’est pourquoi, GPS appelle toutes les voies autorisées à soutenir toutes initiatives de paix et encourage le Président de l’Union Européenne, le Premier ministre hongrois Viktor Orban, à persévérer dans sa démarche diplomatique pour la paix.

DES ACCUSATIONS PORTÉES PAR LE BURKINA FASO CONTRE LA CÔTE D’IVOIRE

Le Capitaine Ibrahim Traoré, Président de la Transition au Burkina Faso, Chef de l’État, au cours d’une rencontre avec les forces vives de la nation le jeudi 11 juillet 2024, a formulé des accusations alarmantes et directes contre l’actuel Gouvernement ivoirien. Il a affirmé en substance qu’un centre des opérations visant à déstabiliser son pays était établi en Côte d’Ivoire. Il dit détenir des preuves solides et irréfutables pour étayer ses affirmations. La récurrence et la gravité de telles accusations suscitent préoccupation et inquiétude au sein des populations.

Le Cadre restreint de GPS s’est donc penché sur la matière pour tenter d’en saisir les tenants et les aboutissants. La sensibilité et la délicatesse du sujet nous imposent de l’appréhender avec beaucoup de maturité, au regard des liens historiques et séculaires qui unissent nos deux pays. Aussi, force est de reconnaître que l’actuel Gouvernement ivoirien s’est visiblement éloigné de ce que fut la seconde religion de feu le Président Félix Houphouët-Boigny, à savoir le dialogue, et n’a pas toujours su en faire bon usage. De sorte qu’il faut apprécier les propos accusatoires du Président de la Transition burkinabè à l’aune de la posture, à bien des égards, belliciste du président Alassane Ouattara vis-à-vis de son pays et des initiatives malheureuses du Gouvernement ivoirien en direction des pays de la Confédération des Etats du Sahel.

En effet, il est incontestable que le Président Alassane Ouattara et son Gouvernement ont été à l’avant-garde des sanctions illégales et illégitimes qui ont frappé durement les pays membres de la Confédération des États du Sahel. Fermeture des frontières, interdiction de commercer, confiscation des avoirs de ces pays à la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) pour disloquer leurs économies, blocus terrestre et aérien, même les médicaments à destination de ces pays étaient soumis à un embargo. Ces sanctions inhumaines ont causé larmes et désolation au sein des populations de ces États.

Pis, le Président Ouattara s’est proposé d’envoyer deux bataillons de l’armée ivoirienne, sans autorisation du Parlement, pour faire la guerre au Niger. Peut-on, dès lors, être surpris du ressentiment des peuples du Mali, du Burkina Faso, du Niger et de leurs dirigeants vis-à-vis de notre pays ? N’avons-nous pas objectivement créé cet environnement d’hostilité et de belligérance avec nos voisins ?

C’est pourquoi, GPS estime qu’il incombe au Gouvernement actuel de respecter la souveraineté de ces États et de renouer avec le traditionnel dialogue ivoirien, afin de rétablir des relations réellement fraternelles et d’apaiser le climat politique avec les pays de la Confédération des États du Sahel. Autant le Président Ouattara a mis force énergie à quereller et à sanctionner ces États, autant il devrait s’activer avec la même énergie pour renouer le dialogue et faire la paix. Il ne peut y avoir aucune autre alternative.

D’UNE ÉVENTUELLE BASE MILITAIRE AMÉRICAINE À ODIENNÉ DANS LE NORD-OUEST  DE LA CÔTE D’IVOIRE

Des informations révélées par la presse portent à croire que la Côte d’Ivoire aurait accepté l’installation d’une base militaire américaine près de la ville d’Odienné, dans le nord-ouest du pays. Des sources diplomatiques affirment que le Gouvernement ivoirien aurait acquiescé à l’installation de ladite base militaire lors de la rencontre du 29 avril 2024 entre le Président Ouattara et le Général Michael E. Langley, Commandant du Commandement militaire des États-Unis pour l’Afrique (AFRICOM). Il est à noter qu’avant le Général Langley, le Secrétaire d’État américain Antony Blinken avait également été reçu par Alassane Ouattara, pour préparer le cadre politique de ce déploiement. Interrogé sur la réalité de ce projet de redéploiement, le Gouvernement ivoirien a choisi de ne pas répondre, ajoutant au trouble et à la confusion sur cette question sensible qui touche à la sécurité nationale et sous-régionale. Il faut observer que les troupes américaines, contraintes de se retirer du Niger par les nouvelles autorités de ce pays, cherchent un pays d’accueil. Le Tchad, à son tour, a exigé le départ de l’armée américaine de son sol. Un temps, il fut envisagé un redéploiement au Sénégal. Mais, les États-Unis y renoncèrent en raison de la posture souverainiste des nouvelles autorités sénégalaises.

GPS interpelle le Gouvernement ivoirien sur la question. Le Peuple ivoirien a le droit de savoir et de connaître la vérité sur ce qu’il en est de ce dossier. GPS en appelle aux députés de la nation afin qu’ils se saisissent de cette question pour faire la lumière sur ce qui pourrait être un accord militaire nébuleux, compromettant et contraire aux intérêts de la nation.

DU LIMOGEAGE DE DEUX DIRECTEURS GÉNÉRAUX

GPS a appris le limogeage des directeurs généraux de la RTI et du Conseil Coton-Anacarde à l’issue du dernier Conseil des ministres. Le motif de ces licenciements serait des malversations constatées dans la gestion de ces structures étatiques. Ce qui n’est pas vraiment une surprise dans la république du RHDP. Le Cadre restreint de GPS prend acte de ces décisions, mais les trouve insuffisantes et insatisfaisantes.

En effet, les malversations constatées dans ces structures étatiques s’étendent sur plusieurs exercices de gestion. La question pertinente est de savoir comment de tels actes de cavalerie financière et de mauvaise gestion caractérisée, ont pu aussi longtemps se produire, à l’insu du ministère de tutelle et sans que les conseils d’administration dont elles sont dotées n’aient pu agir en préconisant des correctifs. D’autant plus que certaines de leurs sessions sont justement consacrées à l’arrêté des comptes. Notons que les organes de contrôle des sociétés étatiques disposent en leur sein d’un comité d’audit dont la mission principale demeure le contrôle de la gestion des directeurs généraux.

Par conséquent, le Cadre restreint de GPS considère qu’il serait de bon aloi que les sanctions prises à l’encontre des directeurs généraux s’appliquent également aux membres des conseils d’administration. Par ailleurs, il est inadmissible qu’en dépit de la création d’un ministère exclusivement dédié au suivi des sociétés d’État, à savoir le Ministère du Patrimoine, du Portefeuille de l’État et des Entreprises Publiques, de tels dérapages puissent se produire. La gestion calamiteuse et en toute impunité des entreprises publiques est devenue un fait banal. La culture de l’impunité s’est érigée en règle sacrée depuis l’avènement au pouvoir du RDR devenu RHDP par la suite. Il est étonnant que le Président Ouattara, présenté comme le Mozart de la finance et d’une intégrité jamais vue, en 13 ans de pouvoir, n’a jamais pu faire aboutir un seul procès en justice contre ces nombreux cadres véreux. Tous les dirigeants d’entreprises publiques qui se sont rendus coupables de prévarication grave n’ont reçu en tout et pour tout comme sanction qu’un simple limogeage temporaire. Le temps de l’oubli et ils sont aussitôt recyclés ailleurs. Tout se passe comme si le devoir de reddition de comptes des gestionnaires publics, principe fondamental dans tout système démocratique qui se veut sérieux, reste un vœu pieux. Aucune affaire de détournement de deniers publics n’a connu de suite judiciaire. Seuls des procès politiques ont été conduits avec alacrité pour détruire des opposants politiques. Les Ivoiriens sont en droit de se demander pourquoi aucun prévaricateur de deniers publics en Côte d’Ivoire n’a fait l’objet de poursuites judiciaires ? Bénéficient-ils de complicités au sommet de l’État ?

C’est pourquoi, GPS demande :

– aux députés de la nation de se saisir de la question en vue de traduire les prédateurs et autres concussionnaires en justice ;

– la dissolution du Ministère du Patrimoine, du Portefeuille de l’État et des Entreprises Publiques. Une telle décision aura pour mérite de mettre moins à mal les finances publiques ;

– l’abolition de la pratique des parapluies politiques à double standard. Elle consiste à assurer une immunité de poursuite aux dirigeants sociaux des entreprises publiques qui ont des appuis politiques au sein du parti au pouvoir et à ne sanctionner que ceux qui deviennent “politiquement incorrects”.

– De la Subvention accordée aux exportateurs nationaux de Café et de Cacao.

Le Conseil des Ministres du 11 juillet 2024 a informé de la prise d’un décret par le Président de la République qui instaure une subvention aux exportateurs nationaux de Café et Cacao, sur quatre exercices, de 2024 à 2027, en vue de soutenir leur compétitivité internationale. Si l’on peut saluer une mesure budgétaire en faveur des opérateurs économiques nationaux, le décret pris en référence à l’ordonnance N°2011-481 du 28 décembre 2011 portant commercialisation et régularisation de secteur Café-Cacao appelle toutefois les observations et commentaires qui suivent :

1- les subventions sont des pratiques discriminatoires, anticoncurrentielles, qui au lieu de concourir à la compétitivité internationale, créent des rentes situationnelles pour des opérateurs privilégiés. Les politiques de stabilisation de la filière Café Cacao en Côte d’Ivoire ont institué un seul mécanisme d’intervention, lorsque le prix CAF (Coût-Assurance-Fret) de référence est supérieur au prix CAF de réalisation, l’exportateur reçoit un soutien égal au différentiel du prix anticipé par rapport au prix de réalisation. Ce mécanisme interne à la filière ne prévoit pas de soutien en cas d’incapacité des opérateurs à honorer leurs engagements commerciaux. Or ce fut le cas pour la campagne 2023/2024. Et cela risque d’être le cas pour les années à venir. A ce rythme, les réserves de stabilisation seront asséchées pour laisser à leur sort le moment de la disette venue, les pauvres paysans, les seules variables d’ajustement du prix de nos matières premières agricoles.

GPS, note que, au lieu de lutter efficacement contre les pratiques monopolistiques des majors de la filière qui ramassent toutes les fèves ne laissant qu’une part congrue aux petits exportateurs nationaux, le Gouvernement a choisi la voie facile des subventions. Le soutien dont l’acte est pris par décret en Conseil des Ministres est une subvention contraire aux règles du libéralisme dont notre pays se prévaut. Elle est discriminatoire, en ce que les industriels locaux de la filière de la noix de cajou vivent la même détresse face aux majors singapouriens.

2- Une subvention est un abandon de créances fiscales, de taxes et droits, et dans des cas extrêmes d’appui en trésorerie aux bénéficiaires. Les subventions que le Gouvernement s’apprêterait à octroyer à des opérateurs triés sur le volet sont des ressources budgétaires. Comme telles, elles doivent être arrêtées en leur nature et en leur montant par une Loi de finances rectificative pour 2024. C’est après cela que le décret en viendrait préciser les modalités d’application et les bénéficiaires. Or, l’on constate encore une fois pour le régime RHDP et son Gouvernement, que la volonté du Prince fait loi.

Le Cadre restreint de GPS invite le Gouvernement à la bonne gestion des finances publiques en introduisant au Parlement (Assemblée nationale et Sénat) une ordonnance modificative du budget 2024 en vue de se conformer à la loi organique N°2014-336 du 05 juin 2014 portant Loi de finances en Côte d’Ivoire.

3-Enfin, le cadre restreint de GPS se demande qui sont ces nationaux, heureux bénéficiaires de cette manne présidentielle ? Car selon les dispositions de l’ordonnance du 28 Décembre 2011, l’exportation du café et du cacao est réservée aux opérateurs ci-après : les sociétés de droit ivoirien ayant pour objet l’exportation de café et de cacao ; les organisations professionnelles agricoles ayant pour objet l’exportation de café et de cacao ; les producteurs de café et de cacao.

Il est bien entendu que tous ces opérateurs ont un agrément donné par l’organe de gestion du secteur qu’est le Conseil du Café Cacao.

Face à la dégradation continue de la situation socio-politique nationale du pays, GPS lance un appel solennel aux forces sociales et politiques ivoiriennes à s’unir pour faire barrage à l’actuel régime, reconquérir la souveraineté nationale et instaurer un Etat de droit pour tous.

Fait à Abidjan, le 16 juillet 2024.

Le Cadre restreint de Générations et Peuples Solidaires (GPS)

 

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