Exigence du retour à la normalité : Pressions et puériles agitations politiques ?

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La classe politique peut-elle parvenir à …couper l’appétit des dirigeants de la Transition en les contraignant à aller aux urnes? Le doute est permis.

Au moment où le pouvoir de Transition semble atteindre sa vitesse de croisière dans la construction de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), la classe politique donne de la voix pour exiger la tenue des élections. Des prises de positions insistantes que les autorités considèrent comme « des agitations visant à divertir… »

En effet, des voix continuent de s’élever de plus en plus, pour exiger un retour rapide à l’ordre constitutionnel normal. Et plusieurs leaders politiques sortent de leur réserve pour appeler les autorités à hâter la marche du pays vers des élections libres et transparentes. D’aucuns vont jusqu’à dénoncer « une confiscation du pouvoir » par les autorités militaires ».

C’est dans ce sens que lors d’une récente sortie médiatique, un regroupement de partis politiques avait haussé le ton. « Il faut rapidement retourner à l’ordre constitutionnel normal. C’est le passage obligé pour sortir le pays de la crise dans laquelle il s’enlise », a souligné un leader politique, longtemps soutien du pouvoir de Transition.

En outre, plusieurs acteurs dits partis signataires du processus de paix plaident aussi pour le retour à la normalité. Ils accusent le pouvoir de les marginaliser, pour prioriser le tout-militaire en vue de la paix définitive. Ce qui semble les rapprocher des états-majors politiques sur cette quête de normalité. Alors que les plus hautes autorités relèvent que les conditions de la tenue des élections ne sont pas encore remplies. Elles évoquent la pression des groupes armés terroristes et les « menaces de déstabilisation » contre la dynamique confédératrice de l’AES. Des préoccupations qui ont même motivé la mise en état d’alerte maximale, la semaine dernière, des armées des trois pays de l’AES. Sans oublier que les trois Etats viennent de mettre sur pied une force conjointe de cinq mille hommes, pour une lutte plus efficace contre le péril terroriste. Donc, ces menaces ne sont pas à minimiser. Elles plombent ainsi le climat sociopolitique, au point qu’il est difficile d’envisager sereinement d’aller aux urnes dans cet environnement.

Dès lors, la question se pose de savoir quelles marges de manœuvres les forces sociopolitiques concernées ont, pour se faire entendre, dans un bref délai. Ne sont-elles pas en véritables opérations de lobbying pour accélérer la marche de la Transition ? Tout porte à le croire ; puisque le pouvoir militaire n’entend pas se faire dicter la conduite à tenir, dans un contexte où les espaces de libertés sont réduits. Car, le risque de tomber sous le coup d’une poursuite pour « atteinte au crédit de l’Etat » est plus que réel.  Et, des voix autorisées dans le cercle du pouvoir dissuadent « les agitations » en appelant sans cesse à « l’union sacrée ».

C’est donc en vue de freiner les ardeurs de manifestations des forces vives, que les autorités ont opté pour des mesures de décrispations politiques. Cela tout en rassurant que le pays se dirige lentement, mais sûrement vers l’ordre constitutionnel normal. Comme pour dire « qui veut aller loin, ménage sa monture. Car, les autorités de Transition sont décidées à aller loin, malgré l’envie des uns et des autres d’écourter la période d’exception, en particulier dans les trois pays que sont le Mali, le Burkina Faso et le Niger. Comment peuvent-ils si courageusement sceller la rupture de la confédération AES et se complaire dans les fioritures institutionnelles de « normalité »? Face à deux maux, le moindre ? Rien n’est moins sûr. Ce qui fait dire que les exigences des états-majors politiques ne constituent que d’inoffensifs moyens de pression ou des agitations perturbatrices.

Boubou SIDIBE/maliweb.net

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2 COMMENTAIRES

  1. Le gouvernement Malien doit continuer de travailler a la revision de la charte des partis politiques car ces politiciens qui s’ agitent savent qu’ ils vont se retrouver sans parti politique a la fin de ce processus nationale.

  2. Ces leaders politiques sont ceux qui ont des agendas cachés et des contrats avec leur maître, sinon ils se fichent éperdument du Mali. Ils ne veulent que le retour de la cuillère dans leur bouche. Leur errance fait le bonheur du peuple, alors qu’ils poursuivent ainsi. Vous remarquez qu’ils s’agitent à chaque fois qu’il y a un grand événement qui s´annonce, comme par exemple ce rendez-vous de sortie de la CEDEAO. Quant à l’autre, arrogant, imbu de sa personne et passant sur les plateaux de télévision pour se mesurer à notre Président et dénigrer notre pays, est le poison qu’il faut éviter à tout prix, même après 30 ans. A croire qu’ils n’ont jamais appris d’autre métier que la politique. Que les autorités gardent le cap et mettent en place une AES robuste, quitte à ce que cela prenne 30 ans, le reste le peuple s’occupera très bien de tout politicien qui oserait se moquer de son aspiration.

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