Bamako-Alger : Fin de brouillard dans le désert ?

1

Après deux semaines de brouilles diplomatiques entre Bamako et Alger avec le rappel des ambassadeurs pour consultation, cette semaine on a assisté au début de l’accalmie entre les deux voisins. L’ambassadeur algérien au Mali a déjà regagné Bamako, celui du Mali à Alger en a fait de même cette semaine.

Ce retour des deux ambassadeurs prouve que Bamako et Alger inaugurent une nouvelle page dans leurs relations diplomatiques et de bon voisinage en dépassant l’ouragan diplomatique passager. Les deux pays entendent passer à une ère plus importante dans leurs relations bilatérales.

Mais cette désescalade entre les deux grand pays du Sahel est le fruit du Qatar qui a joué un rôle prépondérant dans cette décrispation pour éviter un brouillard dans le désert. Une situation qui ne sert aucunement les intérêts des deux grands voisins liés par l’histoire et la géographie, au regard aussi des intérêts géopolitiques et géostratégiques mondiaux au Sahel.

En dissipant cette brouille, le Qatar aussi y gagne en évitant que le Sahel ne tombe dans le giron des Emirats arabes unis, son principal challenger géopolitique et géostratégique en Afrique et précisément au Sahel.

Coïncidence ou hasard de calendrier ? En tous les cas, 48 h après le retour de l’ambassadeur algérien au Mali, le chef de la diplomatie malienne, Abdoulaye Diop s’est envolé pour le Qatar où il a rencontré le dimanche le Premier ministre et ministre des Affaires étrangères qatari, Cheikh Mohammed bin Abdulrahman bin Jassim Al-Thani.

Le come-back de l’ambassadeur algérien à Bamako marque pour l’instant une détente dans la crise diplomatique entre l’Algérie et le Mali. Cependant, il reste à voir si cette détente sera constante et si l’Accord d’Alger, le point d’orgue de cette brouille diplomatique, pourra être réaffirmé comme un moyen de ramener la paix dans le septentrion du Mali.

Les prochains actes et déclarations des autorités des deux pays seront déterminants et scrutés pour l’avenir des relations bilatérales et du processus de paix au Mali.

Nonobstant, le Conseil de sécurité des Nations unies, lors d’une réunion sur la situation au Mali de l’après retrait de la Minusma, a réaffirmé son soutien aux autorités de Bamako tout en appelant à un dialogue et à des efforts conjoints pour améliorer la situation sécuritaire dans le pays et lutter contre la menace terroriste. Pour le Conseil de sécurité des Nations unies, l’Accord de 2015 pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger, demeure central pour assurer la stabilité dans le pays et a exhorté toutes les parties signataires à reprendre le dialogue et à s’engager dans la mise en œuvre de cet Accord, afin de garantir la paix et la stabilité au Mali.

Ousmane Mahamane

 

Commentaires via Facebook :

1 commentaire

  1. Although Algeria with little or no alternative of value is showing great patience it remain clear now as it did from onset of illegal plus unconstitutional void from onset Algiers agreement with terrorists in 2012 that Algeria have ulterior motive seeking to plunder wealth of Northern Mali. It is quite comical being pursuit of that goal have clearly failed but still being pursued.
    Henry Author Price Jr aka Kankan

REPONDRE

Please enter your comment!
Please enter your name here

Leave the field below empty!