Crise au Proche et Moyen-Orient : Donald Trump 2. Je persiste et signe, et resigne. I don ’t care !

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L’élection, une nouvelle fois, de Donald Trump à la Maison Blanche augurerait de bien de choses négatives pour un hypothétique processus de paix dans la sempiternelle guerre qui oppose l’État d’Israël à l’autorité palestinienne. Car, faut-il le rappeler, les attributs se sont bien inversés depuis que David Ben Gourion proclamait la naissance de l’État hébreux. De peuple sans territoire, les juifs ont désormais une assise physique sur laquelle une autorité étatique peut exercer. Quant aux palestiniens, ils doivent se contenter de parcelles de terres. Et l’arrivée de Trump risque de tuer dans l’œuf tout espoir de solution à deux États.

Le 07 octobre, épisode sanglant dans le conflit sempiternel au Moyen-Orient, loin de marquer un tournant, est surtout un épisode sanguinaire de plus. Quelque 250 personnes ont été prises en otage lors de l’attaque du Hamas le 7 octobre. Environ 80 d’entre elles se trouvent toujours à Gaza, mais on pense qu’au moins un tiers d’entre elles sont mortes. La réponse de Tsahal l’est encore plus. Gaza, paya un lourd tribu. Selon le ministère de la Santé de l’enclave palestinienne, dans son bilan en date du début de l’année, plus de 46 000 morts sont à déplorer et plus de 110 000 blessés. Gaza n’existerait quasiment plus que de noms.

Côté israélien, l’on mise sur le tout militaire. Fort d’une armée à la pointe de la technologie et d’un service de renseignements à en faire pâlir les super puissances, des opérations ciblées ont été menées notamment contre le chef du Hizboullah, Hassan Nasrallah, celui du Hamas, Ismaël Haniyeh, Saleh al-Arouri, numéro deux du Hamas ou encore Mohammed Deif, chef militaire du mouvement armé. À Tel-Aviv, l’on se félicite que toutes ces opérations militaires menées après le 07 octobre sont un franc succès. Mais entre-temps, Israël s’est attiré le courroux d’une bonne frange de la communauté internationale pour sa réponse disproportionnée dans cette guerre. Une réponse qui lui a aussi coutée l’immixtion de la CPI dans le dossier, avec des mandats d’arrêts délivrés contre Benyamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant.

Le camouflet doit être énorme pour une certaine communauté arabo-musulmane aux États-Unis qui aura soutenu ouvertement la candidature de Trump, pensant qu’il serait la solution aux problèmes. Désormais, Trump ne s’en cache plus. Il est du côté d’Israël et point de mention n’est faite pour la solution à deux États. Il propose de faire évacuer les populations de Gaza vers des pays arabes, notamment la Jordanie et l’Égypte, pour reconstruire la ville et d’en faire la Côte d’Azur du Moyen-Orient. Netanyahu ne cesse de jubiler. Aujourd’hui, la situation est terrible pour les palestiniens. Ils sont pris en étaux par l’oppression de l’État d’Israël avec la complicité sans failles des USA et le mutisme et l’impuissance des États arabes qui n’auront pas su durant toutes ces années faire bloc et défendre la cause palestinienne.

Quid du processus de paix ?

Aujourd’hui, l’on parle surtout plus de la reconstruction de Gaza que du processus de paix. Cependant, la politique d’Israël de toujours user de la force pour faire accepter son existence aux pays de la sous-région, est contre-productive. Notons tout simplement que sur le plan culturel, il n’a pas d’atomes crochus avec les pays de la région. Palestine, Syrie, Jordanie et Liban partagent en grande partie une culture commune qui se sent dans les dialectes utilisés, la gastronomie, les manières de s’habiller ou encore les chants et musiques. Le tout connu dans le monde sous l’acronyme Bilal El Sham, (pays du Cham). Aujourd’hui, la situation d’Israël est semblable à celle d’un organe étranger qu’on aura greffé dans un corps sans prendre en compte les dispositions les plus élémentaires. La greffe peut difficilement prendre.

De plus en plus, des experts de la région craignent que le conflit ne débordent sur d’autres zones, tels que les pays du Golfe. A quand la fin de l’escalade ou plutôt à quand le début de l’accalmie.

Ahmed M. Thiam

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