Transition et lutte contre la corruption : Un chantier arrêté ou en vie ralentie ?

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Quelles sont les retombées de la lutte contre la corruption et la délinquance financière ? Combien de milliers ont été recouvrés, depuis l’amorce de cette transition ?

Une « transition axée sur la gouvernance vertueuse ». C’est la véritable profession de foi du Président de la Transition et de son Premier ministre, en septembre 2020, après le coup de force ayant conduit à la chute du président IBK.

Cet engagement stratégique de la gouvernance a été réaffirmé avec « la rectification », avec les assurances de Dr Choguel Kokalla Maïga. Et, dans   la foulée l’on assistera à l’ouverture des dossiers de poursuites judiciaires notamment dans certains scandales

En clair, si l’Etat devrait se pencher sur les nombreuses malversations ayant émaillé la gouvernance antérieure, les enquêteurs et autres auditeurs ne doivent pas chômer un seul instant. Car, le seul régime iBK avait habitué l’opinion à diverses affaires présumées de détournements de deniers publics ? C’est au point que plusieurs opposants d’alors appelaient « le gouvernement à être aux affaires et non dans les affaires ». Les colonnes des journaux n’étaient-ils pas bien meublés par les scandales dits « des engrais frelatés », « des 1000 tracteurs », « des aéronefs en carton », de l’avion présidentiel, des équipements militaires surfacturés, etc ? Sans oublier que de nombreux rapports annuels du Bureau du Vérificateur Général n’ont de cesse d’épingler certaines structures publiques de cas présumés d’indélicatesses financières…

En effet, à l’entame de cette transition, les plus hautes autorités ont placé la barre de la bonne gouvernance très haute. Mais, avec l’évolution des choses, le zèle de départ semble s’émousser.

C’est au point que l’on se demande pourquoi des dossiers chauds comme celui de l’avion présidentiel, celui des équipements militaires, des aéronefs cloués au sol n’avancent point. Pourquoi, depuis l’éclatement de ces scandales dans lesquels l’Etat malien a perdu plusieurs milliards de nos francs, rien n’a évolué ? N’est-ce pas dans ces affaires de l’avion présidentiel et des équipements militaires que  l’ancien Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga a été détenu, pendant plusieurs mois, avant son décès en détention, à la suite d’une maladie, en 2022? Quid de l’ancienne ministre de l’Economie et des finances, Mme Bouaré Fily Sissoko,  encore détenue ? L’on se demande pourquoi ces dossiers prennent autant de temps, alors qu’il s’agit simplement de situer les responsabilités dans les passations de ces marchés ayant révélés des malversations ?

En outre, dans d’autres scandales ayant entaché la gouvernance IBK, les observateurs ont l’impression que les enquêtes traînent. Ce qui semble jeter un discrédit sur le fonctionnement de la justice. Et, quand on sait que la machine judiciaire fonctionne sous les orientations stratégiques du Garde des Sceaux, ministre de la Justice, l’on déduit qu’il y a une lenteur incompréhensible. Le gouvernement fait-il preuve de la diligence requise dans des dossiers pareils ? Qu’est-ce qui freine l’évolution de ces dossiers ?  Pourquoi les témoins récemment cités, comme l’ancien Premier ministre Oumar Tatam Ly et l’ancien ministre Mamadou Igor Diarra n’ont pas été auditionnés ?

Par ailleurs, dans toutes ces procédures judiciaires portant sur de gros scandales, quels ont été les fonds éventuellement recouvrés ? L’Etat malien est-il en mesure de récupérer au moins une partie des fonds censés détournés ? Silence et  boule de neige ! Ce qui est sûr, c’est que l’espoir suscité par le déclenchement de cette politique de fin de l’impunité, semble s’estomper. Car, l’on n’entend plus rien en matière de procédures judiciaires ; alors que l’Etat a perdu de faramineuses sommes d’argents pour diverses malversations. C’est à croire que les nouvelles autorités manquent de zèle ou de détermination à nettoyer les écuries d’Augias de la gouvernance actuelle ou antérieure. Ce qui incite à dire que la lutte contre la corruption et la délinquance financière a eu un effet de feu de paille. Il est temps de rallumer ce feu pour donner un signal fort  de dissuasion en direction d’éventuels hauts cadres administratifs indélicats. C’est à ce prix que l’opinion croira encore en la volonté de bâtir le Malikura appelé de tous les vœux.

Boubou SIDIBE/maliweb.net

 

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3 COMMENTS

  1. “…quels ont été les fonds éventuellement recouvrés ? L’Etat malien est-il en mesure de récupérer au moins une partie des fonds censés détournés ? Silence et boule de neige !TU VEUX NOUS DIRE QUE TUNE CONNAIS PAS OU OBTENIR UNE REPONSE A CES QUESTIONS? (JE TE DONNE UNE PISTE- E MINISTRE DE LA JUSTICE EST DISPO ET AUSSI LA COUR SUPREME ). ET POURTANT ON TE PRENAIT POUR UN JOURNALISTE. Ce qui est sûr, c’est que l’espoir suscité par le déclenchement de cette politique de fin de l’impunité, semble s’estomper. QUI T’A DIT CA? T’ES DANS LE SECRETS DE LA JSUTICE OU DES DIEUX? C’EST CA VOTRE “JOURNALISME”?
    VA LABAS JOURNALISTE (CONTRIBUTEUR) DE MES DEUX…

  2. Les problématiques évoquées trouvent leurs réponses dans la corruption systémique et hiérarchique de l’Etat passé et actuel de l’état malien passé et actuel
    Rien n’a changé…..et rien ne changera

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