Lutte contre la corruption : L’Oclei implique les jeunes !

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Le Centre international des conférences de Bamako (CICB) a abrité le lundi 24 février 2025 la cérémonie de lancement du Réseau des Clubs honnêteté-intégrité et conseils (Chic). Présidée par Mamadou Touré, directeur de cabinet du Premier ministre, ladite cérémonie a enregistré la présence d’Amadou Sy Savané, ministre de l’Education nationale, Abdoul Kassim Fomba, ministre de la Jeunesse et des Sports, Dr. Moumouni Guindo, président de l’Office central de lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite (Oclei), Mme Sanogo Aminata Mallé, Médiateur de la République, et de nombreux élèves.

A l’occasion de la célébration de la 9e édition de la Semaine de la jeunesse contre la corruption, l’Oclei a apporté une innovation à travers le lancement et la mise en place du Réseau des Clubs honnêteté-intégrité et conseil (Chic) dans les écoles, les lycées, les universités et les organisations formelles et informelles des jeunes.

Selon le président de l’Oclei, le Réseau Chic est une initiative que sa structure lance à partir des bonnes pratiques développées dans d’autres pays, notamment au niveau de la Commission indépendante anti-corruption (Icac) de Hong Kong de Chine et au niveau du Bureau indépendant anti-corruption (Bianco) de Madagascar.

“Le Réseau des Chic est une réponse à l’une des orientations du président de la Transition, qui a fortement insisté sur la prévention comme un des outils majeurs à mettre en avant dans la lutte contre la corruption dans notre pays”, a-t-il indiqué.

Le Chic regroupe des jeunes de 5 à 40 ans qui créent, entre eux, un espace d’échange et de sensibilisation pour promouvoir les valeurs morales d’honnêteté, d’intégrité et, surtout, de rejet de la délinquance financière, notamment la corruption et l’enrichissement illicite sous toutes leurs formes.

Aux dires de Dr. Moumouni Guindo, l’approche Chic est basée sur l’éducation par les pairs, pour cultiver chez les jeunes le respect du bien public et la culture de l’esprit citoyen. “Ainsi, dans un Chic, les jeunes réaliseront des activités artistiques et culturelles (dessins, jeux, poésie et autres textes littéraires, musique et danse), des activités sportives et des séances d’information et de sensibilisation (conférences-débats, causeries, émissions radio et télé) pour passer des messages contre la corruption et l’enrichissement illicite”, a-t-il expliqué.

A l’en croire, cette approche s’inscrit dans la vision du Mali Kura portée par les autorités, notamment l’éducation aux valeurs, le renforcement de la culture morale et civique chez les jeunes et la culture du rejet de la corruption et de toutes les autres formes de délinquance financière.

Selon une étude réalisée en 2023 par le projet d’appui à la Lutte contre la corruption par et pour l’égalité des genres (Luceg), 64 % des jeunes Maliens estiment que l’éthique et la morale ne sont plus une préoccupation pour la plupart des jeunes et que c’est l’appât du gain facile afin de s’enrichir à tout prix. 66 % des jeunes ignorent également les missions dévolues aux structures de lutte contre la corruption.

Le président de l’Oclei a soutenu que ces statistiques sont révélatrices d’un constat amer, “la corruption est un vice sournois, mais dévastateur. Ces statistiques nous interpellent tous et nous recommandent de redoubler d’ardeur dans l’accomplissement de notre mission.  Les organisations de la société civile, le secteur privé, les confessions religieuses, les femmes et les jeunes ont tous et chacun un rôle essentiel à jouer en matière de prévention, de sensibilisation et d’éducation des populations pour un changement positif des comportements”.

Le directeur de cabinet du Premier ministre a rappelé que la corruption a des impacts négatifs sur tous les aspects de la société. “Elle compromet le développement social et économique et sape les institutions démocratiques et l’Etat de droit. Elle est l’un des obstacles majeurs au développement de notre pays”, a martelé M. Touré.

Il a ajouté que selon une estimation récente de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique, notre continent perd plus de 50 milliards de dollars par an en raison des flux  financiers illicites.

L’éclat de cette cérémonie a été rehaussé par des prestations du rappeur Mylmo N-Sahel et Jeunesse-Art, un groupe de slam, en vue de sensibiliser et motiver les jeunes à s’engager dans cette lutte.                                                            

Marie Dembélé

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