Lutte contre la corruption : La part du genre

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La Fédération nationale des jeunes filles et femmes (Fenajfa), avec l’appui du projet de lutte contre la corruption et pour l’égalité du genre (LUCEG) veut prendre sa part dans la lutte contre la corruption et impliquer le genre.

Ce cadre d’échanges et de partage avec les structures de prise en charge des cas de corruption est une démarche stratégique qui vise à renforcer la compréhension mutuelle. Il permet d’améliorer la coordination des efforts, promouvoir la transparence et la redevabilité, de renforcer les capacités des acteurs, d’identifier les lacunes et les solutions innovantes.

La corruption n’est pas qu’une simple infraction morale ou juridique. Elle est une véritable gangrène sociale. Elle érode les institutions publiques, détourne les ressources, fragilise la confiance des citoyens envers leurs gouvernants, et amplifie les inégalités sociales. Les populations les plus vulnérables, notamment les femmes, les jeunes et les groupes marginalisés, en sont les premières victimes.

A en croire le représentant du projet Luceg, Dramane Yacouba Diallo, pour enrayer cette spirale néfaste, il est impératif d’établir des mécanismes inclusifs et efficaces pour détecter, signaler et traiter les cas de corruption. C’est là que les OSC jouent un rôle crucial en tant que ponts entre les citoyens et les structures formelles de gouvernance et de prise en charge des abus.

  1. Diallo a également souligné l’importance d’intégrer les femmes et les jeunes dans ces initiatives. “Ces groupes sont souvent les premières victimes de la corruption, mais aussi des acteurs clés dans le plaidoyer et la mobilisation pour un changement durable. Les OSC doivent veiller à ce que leurs voix soient entendues et leurs contributions reconnues”, a-t-il conclu.

Pour sa part, la directrice exécutive de la Fenajfa, Ramata Diakité affirmera que l’inégalité genres engendre la corruption. Même si les femmes ont tendance à condamner les comportements corrompus plus que les hommes, elles signalent moins la corruption que les hommes, car elles ont une plus grande crainte des répercussions. Les femmes sont souvent confrontées à des formes de discrimination sociale, culturelle, politique et institutionnelle. L’accès aux institutions étant déjà limité pour les femmes, la corruption génère des obstacles supplémentaires pour leur permettre d’accéder aux biens publics (y compris les services publics) et à participer à la vie politique. Les femmes sont touchées de manière disproportionnée par la corruption, a-t-elle déploré.

Selon une enquête de perception des Maliens en 2022, « Mali-mètre », réalisée par la Fondation Frederich Ebert; plus de quatre malien (ne)s enquêté́ (e)s sur cinq estiment que la corruption est élevée au Mali (43 % très élevée et 39 % élevée). Selon ces usagers les niches de corruption se retrouvent dans les services de : la police, la justice, la santé, les douanes, les mairies, les affaires foncières, la gendarmerie, l’éducation, les marchés publics principalement.

 

Ibrahima Ndiaye

 

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