Colloque international sur le genre et la corruption : 1 266 milliards de FCFA de détournements de fonds publics au Mali, selon le rapport de l’OCLEI

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Sous le thème « Femmes et corruption : briser le silence et agir ensemble », le projet d’appui à la lutte contre la corruption par et pour l’égalité des genres, mis en œuvre par l’École d’Administration Publique du Québec, a organisé la première édition du colloque international sur le genre et la corruption. L’événement s’est tenu le mercredi 15 mai à Bamako. L’occasion fut opportune pour le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux Mamoudou Kassogué, de rappeler qu’entre 2005 et 2019, l’État du Mali a perdu 1 266 milliards de FCFA en raison de détournements de fonds publics, de fraudes aux marchés publics, de gaspillages et de détournements de biens de l’État, selon le rapport de l’OCLEI.

La cérémonie d’ouverture de ce colloque s’est tenue en présence de plusieurs personnalités, notamment le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux Mamoudou Kassogué, l’ambassadeur du Canada au Mali, SEM. Nicolas Simard, le représentant de la mairie de la CIV, Mahamadou Guindo, la Directrice du projet LUCEG à l’École d’Administration Publique du Québec, Seynabou Top et le Directeur pays du projet LUCEG, M. Jean Paul Riverin.

De prime abord, le ministre de la Justice, Mamoudou Kassogué, a déclaré que l’organisation de cette activité est en adéquation avec les priorités de son département, qui est en première ligne de la lutte contre la corruption au Mali. C’est pourquoi, dira-t-il, depuis quelques années, d’importantes réformes ont été entreprises pour renforcer le cadre institutionnel. Parmi ces réformes, la création de structures telles que le Pôle National Économique et Financier et le Pôle National de Lutte contre la Cybercriminalité, ainsi que l’Agence de Recouvrement et de Gestion des Avoirs Saisis ou Confisqués, a révélé le Ministre Kassogué. D’ailleurs que cette dernière structure, essentielle pour la gestion et l’efficacité des procédures judiciaires, est en cours d’opérationnalisation avec des dotations en ressources humaines et budgétaires. « De plus, des missions d’inspection ont été systématisées, et des réformes majeures du Code pénal et du Code de procédure pénale sont en cours, avec des projets de loi soumis au Conseil National de Transition pour adoption » a fait savoir le Ministre de la Justice.

Comme l’on pouvait s’y attendre, il a mis le curseur sur les effets néfastes de la corruption, qui touchent toutes les couches sociales et retardent le développement des pays. Sans manquer de signifier que les femmes, malgré leur rôle crucial dans la lutte contre la corruption, sont souvent confrontées à des défis importants, notamment leur sous-représentation dans les postes de pouvoir et les stéréotypes sexistes. Il a souligné que la présence accrue des femmes dans les postes politiques entraîne davantage d’investissements dans l’éducation et les soins de santé.

Revenant sur les conséquences de la corruption, le Ministre Kassogué a indiqué que, selon une estimation de la Commission Économique des Nations Unies pour l’Afrique, le continent perd plus de 50 milliards de dollars par an en raison des flux financiers illicites, dont une grande partie est liée à la corruption. Il a déploré l’ampleur des pertes pour le Mali et a appelé à un combat collectif contre la corruption.

De son côté, la directrice du projet LUCEG à l’École d’Administration Publique du Québec, Seynabou Top a attiré l’attention sur les conséquences spécifiques de la corruption sur les femmes, notamment dans les secteurs de l’éducation, de la santé, de la justice et sur les corridors routiers.

Par Fatoumata Coulibaly

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