Climat politique conflictuel entre Pouvoir transitionnel et Classe politique : Et si chaque camp privilégiait le dialogue politique?

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Depuis déjà plusieurs mois, il existe un antagonisme  profond  entre la Classe Politique,   qui œuvre  inlassablement  à ce que le pays retourne  vite  à un ordre constitutionnel normal  et le Pouvoir Transitionnel,  qui n’est pas du tout pressé  d’aller aux  élections générales.  Le climat politique actuel n’est plus  du tout saint.  Chaque camp, à travers  ses soutiens de communication, argumente,  auprès  des maliens,  sa position  sur la question.

Mais puisque les partis et mouvements politiques sont suspendus d’activité,   la scène  politique  est  désormais  très vide. Et  les récentes arrestations  de dirigeants  politiques (plus d’une dizaine provenant de différentes  formations politiques)  ne contribuent  certainement  pas à apaiser  ce climat politique conflictuel.  Toute chose qui  ne constitue pas un bon signe  pour  l’instauration  de la  cohésion sociale dans le pays.  Alors  quelle thérapie  pour amoindrir l’antagonisme entre le pouvoir  transitionnel   et la Classe politique ?  Et si le premier  privilégiait, in fine,  le dialogue politique avec la  seconde ?

Nous l’avions déjà évoqué,  dans nos précédentes publications,  la question de savoir, s’il était possible d’avoir un état démocratique, sans les partis politiques ?  Cette interrogation  doit  avoir  une réponse à partir  des activités et discours  des dignitaires  de la Transition  en cours.  Quand bien même,  les partis politiques  demeurent les seuls et uniques véritables acteurs de l’animation de la vie politique dans tout  pays qui se réclame du système démocratique. Ils sont d’ailleurs créés à cet effet, avec pour objectif essentiel, la conquête et la gestion du pouvoir  par les urnes.  En français  facile,  les partis politiques sont créés pour  animer la scène, en vue de la conquête et  la gestion du pouvoir politique.

Certes, les mouvements  politiques  peuvent être appréciés différemment, selon leurs actions et activités sur la scène politique, de même que selon  le bord où l’on se retrouve. Mais ils restent les seuls acteurs incontournables de la vie politique d’un Etat  démocratique.  En  partant  de ce principe,  qui pourrait, en toute conscience, penser exclure les partis politiques de la scène politique et espérer un climat social apaisé ? Il  n’est  donc  point   dans l’intérêt  d’un pouvoir  quelconque,  régit  par une Constitution démocratique, de renier aux partis politiques leur rôle  d’animateurs de la vie politique.

Oui,  l’on pouvait accepter l’hypothèse de la situation de crise sécuritaire pour   nécessiter  la vigilance au nom de laquelle,  la suspension des  mouvements et partis politiques aurait été décidée. Car,  dans un contexte de crise,  toutes  les solutions allant dans le sens de l’intérêt supérieur de la nation est admise,  même si ladite décision est impopulaire.  Toutefois, il  était aussi  utile de penser à la nécessité du dialogue avec la classe politique.  Et cela  était  et est toujours  fort possible.

C’est vrai que pour des raisons exceptionnelles,  le  pouvoir  peut  envisager  de  prendre  la  décision pour la  suspension  des activités  politiques.  Mais  cela devrait  pédagogiquement  survenir  après  une consultation  avec les formations politiques aux fins qu’elles   puissent, de façon consensuelle,   adhérer  aux mesures de restrictions de leurs domaines  d’activités.   Mais cela  ne devrait  pas les bannir  de la scène politique.  Elles devront, pour l’intérêt  supérieur de la nation,  toujours avoir  leurs mots à dire dans les prises de grande décision. Après tout, il n’y  a-t-il pas parmi ces formations politiques des cadres, des cadres valables qui peuvent apporter leur expertise ?

C’est  vrai, le Mali connaît  actuellement une période de  Transition tumultueuse.  Mais  un jour ou l’autre, cette transition va s’achever.  Et ce sont les formations politiques (les mêmes ou de nouvelles) qui vont à la reconquête du pouvoir à travers les urnes.  Et i y aura forcément  une formation politique ou une coalition  de partis politiques qui  va succéder  à cette transition.  Alors vivement, un chronogramme pour l’organisation d’élections générales et la levée de la suspension des activités des partis et mouvements politiques ! Cela contribuerait   à la décrispation de la vie politique   en vue d’un   retour  à l’ordre constitutionnel normal.

Quoiqu’il en soit, c’est ensemble  et  main dans la main  que les citoyens bâtissent et développent leur Etats.  Et une telle voie pacifique  est à conseiller  aux protagonistes actuels de la scène politique malienne.  Il faut   vraiment  ramener les acteurs politiques dans leur rôle.  En retour,  ces partis et mouvements politiques doivent aussi favoriser les conditions de la réussite de la transition.  Les leaders politiques devront à leur tour   jouer  leur  partition  pour accompagner  la Transition sur la voie du retour à l’ordre constitutionnel normal. Et   éviter  d’être eux-mêmes, une  source des entraves.

Monoko Toaly

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