Classe politique et perspectives des élections : Vers des alliances pour se faire entendre ?

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En vue de se coaliser et tenter de se faire entendre par le pouvoir, de nombreux partis et mouvements politiques essaient de se donner la main, en vue des élections.

C’est par un communiqué conjoint que les partis politiques ADEMA-PASJ et le RPM ont annoncé, récemment, leurs intentions de se rapprocher davantage pour des perspectives électorales.

D’autres formations et regroupements politiques s’inscrivent dans cette même dynamique pour tenter d’appeler les autorités à relancer le processus électoral, qui semble  au point mort.

En effet, la chute du régime IBK a donné un coup de poignard dans le dos des acteurs politiques traditionnels. C’est ainsi que l’on a assisté à l’émergence de nouveaux acteurs, des jeunes leaders de partis, mouvements et associations dont le discours n’ fait que décrédibiliser la « vieille classe politique », dont ceux qualifiés « d’acteurs du mouvement démocratique ».

C’est dans cette optique que le discours politique dominant a rendu  cette classe politique existante « unique responsable » de la « faillite de l’Etat » consécutive à la crise multidimensionnelle que traverse le pays.. On était donc dans un contexte où le nouveau pouvoir voudrait l’émergence d’une nouvelle classe politique plus « patriote et plus souverainiste ». Ce qui se fera avec le concours d’une politique de lutte renforcée contre la corruption et la délinquance financière. Etant entendu que les politiques ont presque sûrement participé à la gestion des affaires publiques et pourraient avoir bien de chose à se reprocher. Ce qui mettra bien de leaders politiques dans des ennuis judiciaires. Et, pour tenter de résister à cette « machine judiciaire » infernale, biens de leaders politiques essaient, vaille que vaille de se donner la main, pour des dynamiques unitaires.

A titre d’exemple, l’ADEMA-PASJ d’Abdel Karim Konaté dit Empé et le RPM de Dr Bojary Tréta, viennent de poser les bases d’une alliance, susceptible de les aider lors des prochaines élections générales.

Pour sa part, la CODEM de Housseini Amion Guindo dit Poulo et son regroupement Espérance Jigiya Kura déblaie le terrain d’une coalition politico-électoraliste avec le mouvement Appel du 20 février pour sauver le Mali. Cette alliance s’active pour une participation efficiente aux prochaines élections générales. Et ses leaders insistent sur le retour rapide de l’ordre constitutionnel, avec « un civil à la tête du pays », en mars 2024.

L’on signale, en outre, que l’UDD de Tiéman Hubert Coulibaly s’est également positionné pour s’allier avec le PARENA, l’ASMA et d’autres partis, en vue de peser dans les hostilités électorales, même si celles-ci semblent se faire désirer.

Pour contrecarrer ces velléités de regroupement politique à visée électorale, le pouvoir de Transition et ses alliés essaient aussi de fédérer ses forces. C’est ainsi que l’on voit naître des collectifs et coalitions politiques comme l’AREMA, l’Alliance du 22 septembre Faso Djo kan et d’autres en gestation. Et, il semble que ce dernier pourrait peaufiner une stratégie de positionnement de la candidature du chef de la Transition, le Col Assimi Goïta. Ce qui constitue un grand défi pour la Transition et pour le chantier de la refondation du Mali. Et c’est le peuple malien seul qui jouera son rôle d’arbitre dans ces dynamiques de relèvement du Mali.

La question fondamentale est de savoir si le pouvoir a la volonté réelle d’organiser les élections devant mettre à cette période transitoire. Le doute est permis. Et la classe politique ne veut pas rester spectatrice…

Boubou SIDIBE/maliweb.net

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