Pourquoi ça passe difficilement !

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Le Conseil des ministres du 5 février 2025 a adopté des mesures visant à instaurer certaines taxations. Dont l’Ordonnance n°2025-007/PT du 7 février 2025 portant institution de la contribution spéciale de solidarité et de la contribution spéciale sur la consommation des boissons alcoolisées déjà signée par le Président de la Transition, le Premier ministre et le ministre de l’Economie et des Finances.

Selon l’article 2 de cette Ordonnance, la coordination spéciale est assise sur le chiffre d’affaires hors taxes réalisé par les entreprises relevant de l’Impôt sur les Bénéfices Industriels et Commerciaux ou de l’Impôt sur les Sociétés. Le taux de la contribution spéciale de solidarité est fixé à 0,5%. La même Ordonnance fixe les tarifs applicables aux boissons alcoolisées.

Le ministre de l’Economie et des Finances est monté au créneau, à travers une intervention diffusée à la télévision nationale. Quelques jours après, il a animé en compagnie du Premier ministre une conférence de presse pour tenter de convaincre l’opinion sur la justesse de ces mesures. Pour le Chef du gouvernement, les imputations sur les recharges téléphoniques et les transactions de mobile money sont ‘’tenables et supportables’’.

Sauf que, de toute évidence, ces mesures passent difficilement au sein de l’opinion publique. En un mot, elles sont impopulaires. La rue grogne de plus en plus. Les réseaux sociaux s’enflamment de commentaires. Pourquoi ça passe si difficilement ?

Les populations s’appauvrissent de jour en jour contrairement au train de vie de l’Etat. Les dirigeants de la Transition continuent de bénéficier des mêmes avantages que leurs prédécesseurs. Le Président de la Transition bénéficie du même traitement qu’un Président de la République. Idem pour le Premier ministre et les membres du gouvernement. Le fait pour le Président de la Transition et l’actuel chef du gouvernement de consacrer une partie de leurs fonds de souveraineté aux œuvres sociales est-il synonyme de renonciation à un avantage ? Les membres du Conseil national de transition (CNT) se donnent les mêmes avantages que les députés de l’Assemblée nationale. Certains  ont même eu l’outrecuidance de déclarer publiquement que le moindre rotin ne sera soustrait de leur traitement. La promotion des colonels de l’ex-Cnsp et certains de leurs compagnons au grade de  généraux a forcément des incidences financières supportées par le Trésor Public.

Ces mesures impopulaires passent difficilement parce que les populations attendent toujours une réduction du train de vie de l’Etat, au moment où les budgets de certaines institutions connaissent une hausse. Elles passent difficilement parce que les citoyens n’ont pas encore vu une diminution de 50% des avantages du Président de la Transition, du Premier ministre, des ministres, des membres du CNT ainsi que des fameuses caisses noires.

La colère monte au sein dune population fortement éprouvée par  la précarité. Les denrées de large consommation comme le riz ont connu une augmentation de plus 20%. Au même moment, plusieurs secteurs d’activité demeurent fortement impactés par la crise énergétique.

Les gouvernants ressentent-ils la douleur de la population ?

Chiaka Doumbia

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2 COMMENTAIRES

  1. Une analyse qui se tient. Les Maliens se défient, justement, de qui tient les cordons de la bourse. Ils devraient se garder, plus encore, des crimes commis par les Wagner qui, à Goundam, avec l’assistante bienveillante des Fama, viennent de se livrer à un nouveau massacre. Victimes innocentes, dont des femmes. Crimes que ce site aux ordres ne rapportera pas, et qui resteront, évidemment, impunis.

  2. Ce n’est pas la Mesure qui est impopulaire, Mais c’est le manque de confiance de nos populations a nos autorités généralement dans la gestion des fonds! Comme toujours les maliens se méfient des autorités quand il s’agit de fonds.

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