Lettre à grand-père : Les erreurs qu’on a faites !

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Oui cher grand-père ! Pour nos indépendances dans les années 1950 et 60, le slogan a été liberté, dignité et égalité ! On n’a jamais fait savoir aux gens qu’il y avait aussi présidents, ministres et députes mais seulement un peuple libre et digne. Les indépendances ont été vues “salut” et jamais une lecture contraire n’a été osée pour ne pas être vu “maudit”. La force du slogan !

Mais cher grand-père, dans les années 1980, que la démocratie se levait aux horizons africains, elle n’a pas eu de slogan tel que les indépendances. Si l’indépendance d’une colonie de son colonisateur a été salutaire, pourquoi la démocratie n’a pas reçu des prix ? Quand le peuple peut lui-même choisir ses dirigeants, leur donner mandant et les contrôler !

Le peuple vote un président pour conduire sa destinée et un député pour contrôler cette conduite. Le président est loin. Le peuple vote des maires pour leur développement local. Il leur doit restitution. Le peuple a le droit à la parole pour dire ce qu’il veut et ce qu’il ne veut pas. Le peuple ne sanctionne pas par la rue mais dans les urnes. Tous les mandats, le peuple rejuge le bilan !

La vie dans le pays n’est plus de la monotonie où des générations et des générations durant, les mêmes présidents, les mêmes ministres, les mêmes riches, les mêmes hommes au pouvoir face aux mêmes pauvres. Tous les mandats, on rebelote et cela peut amener toutes les compétences au sommet. Ce n’est plus de la monotonie. Des droits et des libertés !

Ce salut qu’est la démocratie a été vu comme un mal imposé. Oui comme si on dépouillait les pays de leur force car plus de tyrans d’hommes forts. Le pouvoir a été posé au pied du peuple et il faut s’accroupir pour le chercher tous les mandats. Et les textes de droit ont offert des juges forts et indépendants, des députés munis de pouvoir, de journalistes, etc.

Sans oublier la très belle décentralisation ! Oui, la belle-fille de la bonne démocratie. Ces indépendances à leur niveau n’ont pas eu de slogan. Le peuple n’a pas été impliqué. On n’a rien expliqué au peuple. On a essayé de les lui imposer. On les a imposés et elles ont été rejetées. Et aujourd’hui, même à des sphères universitaires, il y a encore débat. Triste !

Oui grand-père, les erreurs qu’on a faites, c’est qu’on n’a jamais impliqué le peuple dans des concepts aussi importants. Une grande partie des armes dans le Sahel aujourd’hui circulent parce que la démocratisation et la décentralisation de l’Etat ont été faites et imposées sans le peuple.

Des erreurs, on en a faites, beaucoup.

A mardi prochain pour 261e lettre. Inch’Allah !

Lettre de Koureichy

 

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