Lettre à grand-père : Il était une fois l’arbre magique

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Un jour, cher grand-père, les gens se réveillèrent et trouvèrent un arbre géant à l’entrée du village. Personne n’avait planté d’arbre. D’ailleurs, personne n’avait vu la veille ne serait-ce qu’un arbrisseau. Comment est-ce possible, tout un arbre, beau et géant. Le village était ébahi et chacun posait ses questions à sa manière. Que se passa-t-il ?

Le chef du village convoqua toute le monde. Les hommes, les femmes, les jeunes, les enfants et les vieilles personnes. Il convoqua les forgerons, les bouchers et les bucherons. Aussi les cultivateurs, les éleveurs et les guerriers. Il n’a pas oublié les imams, les devins et mêmes les déficients mentaux. Il voulait savoir ce que tout le monde sait de l’arbre pour savoir, ce qu’ils ont devant eux.

Il a voulu interroger la vieillesse pour savoir ce que pense l’expérience de cet arbre devant. Il voulait à travers les personnes âgées, interroger le passé et l’histoire. Il voulait savoir ce que le passé sait de cet arbre pour savoir ce qu’il faut pour le présent. Rien de plus merveilleux que l’expérience pour savoir où aller. L’expérience est le meilleur conseiller.

Mais pas que. Le chef du village avait rassemblé aussi la jeunesse pour savoir que vaut l’espérance, la foi et l’avenir sur l’arbre qui se dresse devant. Oui, l’expérience sait pour hier, rien de mieux que l’espérance pour décider demain. Il fallait interroger aussi la jeunesse. La fougue, la force du vivant. Il fallait connaitre ce qu’attend l’avenir pour décider du sort de l’arbre.

Tout le monde était là. Chacun avait sa lecture. Au moment où les bouchers s’en fichaient, les bucherons n’en revenaient pas. Ils voyaient déjà les branches sèches étalées sur leurs commerces. Le cultivateur y voyait un endroit de repos et de récupération. L’éleveur idem. Cet arbre est un trésor ! crièrent-ils. Que son ombrage est frais ! Que son feuillage est beau !

Les enfants sursautaient. Ils savaient désormais où se retrouver pour jouer ! Quel bel arbre. Nous n’irons plus loin dans la brousse pour jouer. Les femmes, quant à elles, feraient de beaux bois. Après la hache du bucheron, ces branches feront un si doux feu qui cuisinera les mets. Il faut le livrer aux bucherons. Nous aurons du bois pour quelques jours.

Les guerriers en bons soldats, voyaient d’abord un refuge pour les malfaiteurs mais un aussi un atout pour voir de loin le danger. La nuit, cet arbre peut servir de repère pour les vigiles du village. En cas d’attaques, les soldats pourront se cacher derrière pour défendre le village. Un arbre comme ça, il fallait le planter depuis longtemps. Si la nature nous l’offre, il faut le garder.

Les juristes se posaient la question, qui en est le propriétaire. Est-ce le village ou le chef du village. Les bénéfices et les conséquences en cas de dégâts. Les économistes, se demandèrent, quel fruit produira-t-il. Est-ce mangeable ? Si oui ? Est-ce vendable ? Sinon, à qui va-t-on verser l’argent ? Partout des questions et propositions.

Ainsi on décida de voter, garder ou couper l’arbre. La majorité le garda et décida que : les enfants y joueront le jour. Les soldats, la nuit, y assureront la garde. A l’hivernage, le berger et l’éleveur l’auront pour leur repos. Les bucherons couperont les branches sèches et les femmes auront du bois. Ce fut ainsi entre consensus et loi dans la paix !

A ma 265e lettre. Inch’Allah !

Lettre de Koureichy

 

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