Dans 4 mois la saison des pluies va commencer, nous rappelant ce qui s’est tristement passé. Les rues remplies d’eau et de boue, les maisons inondées, celles qui se sont écroulées, les voitures noyées, les personnes emportées par les eaux et les victimes de noyades, paix à leur âme et consolation aux familles.
Quelles actions ont été entreprises ? Quel projet a été mis en œuvre ? Quelles dispositions ont été prises pour préparer la saison à venir ? Un peu plus de communication pourrait rassurer.
Ce qui est visible c’est que les caniveaux, à ciel ouverts, sont remplis de déchets de toutes sortes. Les collecteurs d’eau sont encore remplis de sachets et de bouteilles plastiques, les constructions sur les lieux de passage des eaux y sont encore… Mais qui s’en soucie ? Allons-nous revivre les inondations passées, probablement avec plus de dégâts ? Et si cela arrivait la nuit se rajoutant au manque d’électricité ? Ceci n’est pas très rassurant !
En décembre 2023, une réunion à la mairie du district regroupant les maires et les agents des six communes du district de Bamako a donné l’espoir de grands changements à travers un programme ambitieux d’évacuation des déchets, mais avec un défi de taille à l’entame même du projet : la mobilisation des ressources. Aujourd’hui, quelle visibilité avons-nous sur le projet ou s’est-il arrêté en janvier 2024 ?
Les pays africains ont toujours souffert de l’affectation des ressources. Des sommes faramineuses sont injectées dans des projets “mort-nés” alors que d’autres projets essentiels qui pourraient régler des problèmes en une fois et qui requièrent moins de ressources sont déclassés en priorité secondaire. Exemple : curer et fermer les caniveaux, enterrer les câbles électriques, délimiter les bordures des routes, daller les rues secondaires… les experts urbanistes ont connaissance de tous ces prérequis forcément et pourraient apporter plus à nos villes.
Comment font les pays qui arrivent à créer des cadres de vie sains ? Là où nous cherchons à aller en vacances ? Notre pays ne peut-il devenir une destination touristique ?
Si chaque citoyen se rallie à sa mairie, cela pourrait faire bouger les choses. Encore faudrait-il avoir confiance en ces hommes et femmes que nous avons choisis pour nous gouverner et diriger, en leur travail. Chacun laisse le soin à la mairie, à l’Etat de s’occuper des villes se justifiant par les impôts payés, est-ce suffisant ? Manifestement non !
Chacun à son niveau devrait se poser les vraies questions : mais qu’est-ce qui ne marche pas ? Qu’est-ce que je ne fais pas bien ? Quelle pierre j’apporte à la construction de mon quartier, de mon village, de ma ville ?
Si tu sais sensibiliser, fais-le. Si tu as les moyens de financer de petits projets de nettoyage, de curage, de reboisement… fais-le. Si tu peux offrir des plants d’arbres, recycler les plastiques, les cartons, le fer… fais-le, car c’est dans cet environnement que tu vis avec ta famille et que probablement tes enfants aussi vivront plus tard.
Chaque petit geste compte. C’est brin d’herbe par brin d’herbe que l’oiseau fait son nid. Apporte ton brin d’herbe.
Parce que c’est notre Mali !
Muriel Jules