Notre société se perd dans son vocabulaire, la vague technologique certes apporte beaucoup à la planète, mais elle fait mal à lecture et surtout à l’écriture quand on sait que ces deux activités sont très complémentaires.
Plus le temps de lire, et même les plus jeunes sont plus branchés “shorts”, “vlog” et “blog” que livres. Et cela se ressent, dans les écrits, dans le parler. Les professeurs et enseignants au quotidien découvrent des artistes du français, qui ont réécrit le vocabulaire, la grammaire et l’orthographe à leurs sauces. Les recruteurs tombent des nues devant les curriculum vitae et les lettres de motivations. Quant à l’oral lors des entretiens, c’est à se boucher les oreilles des fois.
Chers parents, grand frères et sœurs, amusez-vous à lire les cahiers des enfants de la maison, prenez du temps pour leurs posez quelques questions et écoutez-les patiemment. Soit vous serez étonnés, soit vous aurez mal à l’esprit.
Fini le temps qui réunissait la famille autour d’émissions culturelles, de documentaires géographiques, de jeux à la francophone. Offrir des jeux de société aux jeunes est devenu “has been” (vieux).
Le français qui reste la langue de travail garde ses fondamentaux qui font souvent défaut. Y déroger à des conséquences qui peuvent jouer négativement sur l’avenir professionnel des plus jeunes : lacune et complexe de communication, troubles d’apprentissage, décrochage scolaire… Les étudiants qui rencontrent des difficultés de lecture et d’écriture se sentent exclus du monde universitaire, évitent les situations où ils pourraient être découverts ou se trouvent incapables de participer pleinement à des activités académiques.
A un niveau plus élevé, des professionnels sont incapables de coucher leurs analyses et conclusions sur le papier, écrire un rapport devient la croix et la bannière, s’en suivent un sentiment de honte, d’inutilité qui ne sont que des conséquences logiques du fait de ces lacunes qui se sont entassées avec le temps.
Ne négligeons pas de faire lire nos tout-petits, si nous préférons la littérature africaine elle est aussi riche, cela pourrait participer à créer de la valeur et encourager les artistes autour de nous ; les histoires de Kirikou, d’Akissi, de Leuk le lièvre, les contes d’Amadou Hampaté Bâ, l’épopée de Soundiata Kéita (dès 3 ans) regorgent d’histoires avec toujours une morale qui ne pourra pas faire de mal dans ce monde où les valeurs se perdent.
Je salue en passant Soumaïla Diakité, entrepreneur dans le digital qui se donne beaucoup sur son projet de bibliothèque sociale nommé “Boubacar et Modibo” ; j’aurai rajouté Fatoumata ; pour faire revivre la Bibliothèque nationale.
Pourquoi ne pas organiser des sorties d’écoles à la Bibliothèque nationale, des mercredi après-midi dédiés à lecture et à la littérature à l’école ; offrir des livres comme cadeaux de Noël dans les entreprises, et en famille à la place des jouets, cassés dès le mois suivant.
J’aime ces citations : “Celui qui ne lit pas n’a aucun avantage sur celui qui ne sait pas lire” ; et un peuple qui ne lit pas est un peuple qui n’avance pas, qui ne se construit pas et qui ne s’améliorera pas. Pensons-y !
Parce que c’est notre Mali.
Muriel Jules