Ce sujet serait un bon devoir de philosophie. Que veux-tu faire et que tu ne fais pas ? Et pourquoi ? La peur de l’échec, du qu’en dira-t-on, de l’”examen de Bougouni” (je ne réussirais pas toi non plus).
La paix, la réussite, l’accomplissement de soi sont bien trop souvent retardés ou empêchés par le regard de l’autre. De manière innée, l’être humain cherche toujours à savoir ce que vont penser les membres de sa famille, son supérieur, ses voisins, sa communauté, ses amis… avant de prendre une décision. Une sorte de ballon-sonde pour savoir si on aura leur approbation.
Ce à quoi nous ne pensons pas, c’est que les autres apprécient ou pas nos décisions, faits, agissements pendant un moment puis s’en vont à leurs occupations. Oui les gens ont autre chose à faire, il faut être nombriliste pour penser le contraire.
S’occuper de ses propres affaires est le propre de l’homme. Alors pourquoi se priver, être bloqué sur les choses à faire, à vivre à cause du regard de l’autre ? Le sentiment de culpabilité face au regard de l’autre implique qu’il y a une raison qui n’est pas légitime.
Tu veux aller en vacances avec tes enfants mais tu crains les commérages du voisinage qui ne peut pas se le permettre. Tu veux inscrire ton enfant à l’étranger, tu te dis que tes neveux et nièces n’auront pas cette chance et tu hésites. Tu veux te soigner à la clinique pendant que ton collègue se soigne au centre de santé ; tu as du remords. Oui, nous devons vivre avec ces inégalités. Le plus important, c’est de vivre sa vie, mais faire preuve de charité en tendant la main autant que possible.
Devenir Mère Térésa n’est pas donné à tous. Aider dans la mesure du possible n’est pas synonyme de s’appauvrir. Si l’autre te regarde, c’est parce que tu as les moyens d’aider. S’il t’en veut c’est parce que tu refuses d’aider. Personne ne crache sur l’amabilité et la générosité, mais plutôt sur la radinerie et l’égoïsme.
Evitons d’envier quelqu’un peut être qu’au fond la personne meurt du fait d’une maladie incurable, d’une solitude écrasante, d’un péché qui lui tord l’esprit, d’un regret qui rend son âme amère, d’un endettement profond… Tout n’est pas forcément rose chez l’autre.
Fait simplement ce que tu dois faire, au moment opportun, pour autant n’écrase pas l’autre ou ne t’en glorifie pas, car tout est éphémère. Quand on monte une colline, on sait qu’on doit en redescendre.
Eduquons nos enfants, donnons-leur des valeurs telles que savoir se contenter de ce que l’on a, ne pas envier l’autre, ne pas empêcher l’autre de vivre sa vie, ne pas le juger, aider quand on le peut…
La récente perte d’une amie m’a appris que le regard de l’autre n’est pas la fin du monde ! Elle a été aimée, blessée, aidée, prise en pitié, soutenue, puis enterrée à sa mort ; et depuis, la vie continue sans elle. Alors les regards de toutes sortes n’ont plus aucune valeur. Seuls les souvenirs demeurent.
La bénédiction de Dieu, c’est de vivre chaque jour de la meilleure des manières en utilisant les fruits de nos mains et des dons que nous recevons. Alors fonce, mets la joie dans ta vie tant que tu le peux et honore le don merveilleux de la vie chaque jour ! Ne te mine pas pour le regarde de l’autre, sème la paix, la charité, la joie, l’amour autour de toi et travaille à construire un environnement immédiat meilleur dans tes milieux de vie !
Parce que c’est notre Mali.
Muriel Jules