Rares sont les travailleurs qui pensent au réveil qu’ils pourraient se retrouver au chômage en fin de journée. Et pourtant c’est très fréquent. La sécurité de l’emploi n’existe que jusqu’au jour où tu croises le chômage.
Pour plusieurs raisons cela peut se produire : un accident du travail, une maladie handicapante, une crise économique, une faillite de l’entreprise, une pandémie, une erreur opérationnelle, une fraude… et hop, on passe à la trappe. Brutalement, se retrouver sans source de revenu, sans ressources, sans épargne, sans dédommagement dans les cas extrêmes. Endetté, appauvri, malade de surcroit ; c’est la chute totale, quelques fois fatale pour certains car difficile de se relever si l’entourage ferme les yeux, si la famille ne comprend pas et ne soutient pas.
Que va-t-il se passer dans ta vie ? Ce qui est sûr, même si nous fermons les yeux dessus, espérant que cela n’arrivera jamais, nous en avons une idée : stress, dépression, aigreur, douleur, sentiment d’échec, rancœur, honte… la liste est très longue. Imaginons-nous vivre cette situation pendant quelques minutes !
Nous comprendrons aisément ceux et celles qui peinent à trouver du travail, celles qui se prostituent, ceux qui s’exposent par des pratiques répréhensibles, des pratiques ignobles comme la vente d’organes humains et j’en passe. Loin de moi l’idée de justifier leur choix car il y en a forcément un autre.
Beaucoup de pays n’ont pas le système tant décrié d’aide au chômage et qui pourtant permet à l’homme de garder un certain niveau de dignité quand ce genre de situation arrive, et le nôtre n’y échappe pas. Alors quelle solution, que faire, vers qui se retourner, où chercher du travail, comment se soigner ?
Toutes ces questions restent souvent sans réponses, et à ce moment précis, face à son incapacité, l’homme se rappelle qu’il y a un créateur, Dieu, Allah, Jahvé, Bouddha… Oui, c’est bien souvent le cas quand les épreuves semblent interminables et insurmontables ; et on prie, on pleure, on crie. Même les incroyants désespérés devant les épreuves prient un jour.
Mais les premières solutions restent les décisions à prendre, les actes à poser. Vas-tu te battre, repenser ta vie, te reconvertir vers un autre métier ? Ou vas-tu choisir la facilité de tendre la main, voler, mendier, escroquer en se justifiant par la fatalité (c’est la volonté de Dieu) ? Eh bien non ! Ce n’est pas la volonté de Dieu ! Dieu n’a pas créé le chômage, au contraire il a dit à Adam-le premier sur la terre : “tu travailleras à la sueur de ton front !”, ce qui est valable pour nous.
Cependant, le soutien, chacun en a besoin un jour ou l’autre que ce soit financier, moral, spirituel… car nous ne sommes que des hommes, et la chair crie quand l’esprit est submergé par les épreuves. Attention quand même, sachons ouvrir les yeux sur ceux qui utilisent leurs conditions de vie difficiles comme un fonds de commerce, une manière de s’enrichir !
Donner du travail, soigner gratuitement, offrir un repas, donner de vieux habits, scolariser un enfant, prendre un mois de loyer en charge, transporter son voisin… peu importe la manière dont vous le ferez, vous rendrez un peu de dignité à quelqu’un qui a perdu son travail ou qui n’en a jamais eu. Et pour tout croyant, c’est aussi une forme d’aumône qui doit venir du cœur qui entend le cri d’un autre cœur en détresse.
Alors sachons tendre la main quand il le faut, à hauteur de ce que nous pouvons, car bien souvent c’est le cas, mais notre cœur qui s’est endurci nous retient.
Parce que c’est notre Mali.
Muriel Jules
très très bon article Muriel, je te lis couramment .
Très bon article, Muriel Jules !
Bonjour Fanga! merci pour ton point de vue.