Lors de la célébration du Maouloud, le Guide spirituel de l’Association Ansardine internationale, non moins Président du Haut Conseil islamique du Mali (HCI) Ousmane Chérif Madani Haïdara et le Guide suprême des Hamallistes, le Chérif de Nioro du Sahel, Mohamed Ould Checkné Haïdara dit Bouyé, se sont prononcés sur la gestion des affaires publiques par les autorités de la Transition. Ces interpellations, aux allures de dénonciations parfois, ont été largement rapportées par les médias de la place.
A la différence d’autres dignitaires religieux, Madani Haïdara et Bouyé sont perçus au sein d’une frange importante de l’opinion publique comme des «soutiens» des autorités de la Transition. Nioro du Sahel comme Banconi reçoivent régulièrement, et sans tambour ni trompettes, des officiels ou leurs émissaires.
De plus en plus à l’occasion de ses prêches, Ousmane Chérif Madani Haïdara, estime devoir rafraîchir la mémoire des autorités actuelles : «Vous avez succédé à d’autres et sachez que tant d’autres viendront après vous. Je ne vous demande pas de prier ou d’être musulmans, mais soyez honnêtes et justes envers votre peuple…! Tout finira un jour. Soyez honnêtes… Il faut que les autorités sachent que l’argent de l’Etat n’est pas l’héritage de leur famille. Il appartient à l’Etat. Il faut veiller à sa protection».
Quant au vieux Chérif de Nioro du Sahel, Mohamed Ould Checkné Haïdara dit Bouyé, voici des extraits de ses propos rapportés par le quotidien Info-Matin dans sa parution du mercredi 25 septembre 2024 : «Le pouvoir doit être celui de tous les Maliens. Ça ne doit pas être pour les seules autorités de la transition. Les dirigeants ne doivent pas soutenir un clan au détriment d’un autre… Les dirigeants de la transition ont fait le serment d’instaurer un nouveau départ, à travers le slogan “Mali Kura” pour la refondation du pays…Il faut éviter d’arrêter les gens sans préalablement chercher à comprendre et avoir les preuves tangibles des accusations… Celui qui agit avec discernement et prend le temps d’analyser commettrait moins des erreurs».
Que cachent donc ces dénonciations à peine voilées des abus attribués aux dirigeants ? Ces dignitaires religieux se font-ils la voix des innombrables sans – voix qu’ils côtoient au quotidien, agacés par certaines pratiques reprochés au régime précédent ?
Ces avertissements sont-ils entendus par leurs destinataires ? Qui a dit que l’histoire est une roue qui tourne ?
C D