Ni l’investiture de Donald Trump à la Maison blanche, ni la démission du chef d’Etat-major de Tsahal, Herzi Halevi, ni la libération de Gilbert Navarro par le Front de libération de l’Azawad ne donnent lieu à un décryptage. Mais, il est question du 64eme anniversaire de l’Armée malienne.
La confiance
Le 19 janvier 2025, à l’occasion du 64e anniversaire de l’Armée malienne, le président de la Transition, le général Assimi Goïta, déclare : “A l’Armée malienne, à ses hommes et à ses femmes, je réitère ma confiance…”. Sous l’autorité de Goïta, le Mali entre dans l’ère de la confiance. Elle est de saison pour rendre le pays plus aimable. Le 22 février 1964, soixante ans déjà, le premier président du Mali indépendant, Modibo Kéita, résumait sa conception de la nouvelle armée : “Nous leur avions fait confiance parce que nous savions également qu’ils étaient pétris de dignité…”.
Modibo Kéita, l’instituteur président, crédibilise son idée d’une armée républicaine, représentative de toutes les couches sociales et de toutes les communautés maliennes. Une armée où Arabe, Bambara, Bozo, Bwa, Dogon, Khassonké, Malinké, Minianka, Peul, Sénoufo, Songhay, Soninké, Targui, etc., se reconnaissent. Une illustration d’un socle commun pour écrire ensemble un roman national. Mais, hélas, la dynamique de la vision militaire de Kéïta est minée par sa politique à deux vitesses.
Kéita comme Némo
D’un côté, le régime de Kéita promeut une milice populaire devenue autoritaire et violente, mais vomie par une partie des Maliens. De l’autre, l’armée n’occupe plus qu’une place figurative dans les politiques de la 1re République. Conséquence, les vulnérabilités de la gouvernance de Kéita nourrissent les divisions entre les ordres militaire et politique (civil). Comme Némo, point le plus isolé de la terre, Kéita s’est éloigné des réalités quotidiennes des Maliens : se nourrir, se loger, se soigner, vivre. Sa popularité d’artisan de l’indépendance vacille.
Le 19 novembre 1968, le lieutenant Moussa Traoré renverse son régime. Bye-bye la révolution active : purger la bureaucratie malienne des ennemis du socialisme. Place à l’ordre du Comité militaire de libération national pour vingt-trois ans de règne totalitaire où la censure fait légion. Ni la méfiance entre le pouvoir civil et le pouvoir militaire, ni l’identification de l’armée au pouvoir colonial par une partie des Maliens n’ont été soldées. Traoré n’a pas fait mieux. Ne le prenez pas mal.
Esprit d’ouverture
L’incapacité de Traoré à trouver un juste milieu entre les différents pouvoirs est amplifiée par la quasi absence d’approche démocratique de l’Etat. La confiance se dégrade entre Traoré et les Maliens, qui continuent à boire la ciguë. Faute de libre débat, le régime de Traoré s’embourbe. Plus possible de rendre compte aux Maliens.
Plus possible de corriger les écarts de la gouvernance. Enfin, la suite de l’histoire du Mali s’écrit sans lui. Le 26 mars 1991, le lieutenant-colonel Amadou Toumani Touré dégage son régime, déjà esquinté par les manifestations du mouvement démocratique. Elu en avril 1992, Alpha Oumar Konaré, successeur d’Amadou Toumani Touré, préserve la confiance entre pouvoir politique et pouvoir militaire.
Konaré a eu le courage de reconsidérer les liens entre l’armée et les civils sans tomber dans les conflits de place. Seul président malien à ne pas subir un putsch militaire, Konaré réforme le Mali. Grâce à son esprit d’ouverture politique, il cultive le rêve de démocratie sociale, héritée des artisans de l’indépendance.
Lignes de fracture
Ceci dit, un des successeurs de Konaré, en l’occurrence Ibrahim Boubacar Kéita (IBK), finit par être rejeté par une partie des Maliens faute de réaliser le rêve de changer le Mali. Les lignes de fracture entre la gouvernance d’IBK et les attentes des Maliens étaient considérables. Le 18 août 2020, le régime d’IBK, fragilisé par les manifestations du M5-RFP, est balayé par le putsch du colonel Assimi Goïta au nom du Comité national pour le salut du peuple. Depuis, une nouvelle doctrine militaire, celle de la coopération sous-régionale, est portée par le président Goïta. D’autant que le 21 janvier dernier, le ministre nigérien de la défense, le général Salifou Mody, annonce la création de la future Force unifiée de cinq mille hommes de la Confédération de l’Alliance des États du Sahel. Objectif : lutter contre le terrorisme. Concluons. En février 1964, le franc-parler de Kéita mettait en avant la confiance dans les relations entre le politique et le militaire. En janvier 2025, la pratique du pouvoir de Goïta s’adosse sur la confiance pour redonner du sens aux relations entre l’exécutif et la grande muette. Dans la trajectoire politique malienne, la question de l’armée demeure centrale.
La question du vendredi :
Pour vous, quel président incarne une politique militaire républicaine ?
– Modibo Kéita,
– Moussa Traoré,
– Amadou Toumani Touré,
– Alpha Oumar Konaré,
– Ibrahim Boubacar Kéita.
Mohamed Amara
(sociologue)
L’armée est une structure au service d’une VISION POLITIQUE.
Le contraire conduit à la catastrophe.
UNE ARMÉE SANS VISION POLITIQUE ABOUTIT AUX MASSACRES DES CIVILS.
C’est la VISION POLITIQUE qui encadre l’ARMÉE.
Des puchistes ne peuvent pas avoir de VISION POLITIQUE car il faut nécessairement une adhésion populaire liée à une connexion à la société.
Cette bêtise de croire à l’imposition de la sécurité par la seule force militaire est le signe d’une IMMATURITÉ POLITIQUE.
Le Mali n’est pas sur la bonne pente, si on pense qu’une armée forte est nécessaire pour ramener la sécurité.
Elle aide, mais n’est pas nécessaire.
Seule une VISION POLITIQUE permet l’instauration de la sécurité.
“Ni l’investiture de Donald Trump à la Maison blanche, ni la démission du chef d’Etat-major de Tsahal, Herzi Halevi, ni la libération de Gilbert Navarro par le Front de libération de l’Azawad ne donnent lieu à un décryptage.”
Monsieur Amara, tu nous soûles avec tes articles racialistes et communautaristes favorables aux rebelles du nord du Mali !
Au passage, “chef d’Etat-major” s’écrit en minuscule pour “chef d’état-major”. Relis donc tes textes de merde avant de les publier ici.
Le President Assimi Goita est le meilleur pour une politique militaire républicaine et souveraine. Son nom n’est pas dans cette liste démontrant ainsi combien Mohamed Amara est un sale troll de la tres maudite France et un vrai sale nègre de maison pour la Metropole!
Ma réponse est: pas Alpha Omar Konaré, car il avait une peur blanche des militaires et a detruit nos FAMA! Ces gestes dits démocratiques étaient une facon encore de tuer l’armee!
Le President Assimi Goita est le meilleur pour une politique militaire républicaine et souveraine. Son nom n’est pas dans cette liste démontrant ainsi combien Mohamed Amara est un sale troll de la tres maudite France, un vrai sale nègre de maison pour la Metropole!
Une armée de cannibales 😁