Radicalisme ou anti-occidentalisme primaire ? Ceux qui l’ont pratiqué savent de lui qu’il n’est ni situationniste ni vindicatif ; et les Maliens ont reconnu en l’Homme d’Etat visionnaire et le patriote à toutes épreuves.
Tenir avec constance aux Maliens un discours de vérité et agir invariablement avec probité et exemplarité explique le parcours de cette icône qui a brillé au sein de la classe pendant plus de 30 ans.
Son secret, explique-t-il à la correspondante de TV évasion venue l’interviewer à l’occasion de la campagne pour l’élection présidentielle du 29 juillet 2018, c’est : tenir ‘‘un discours très clair, très précis et qui est totalement fondé sur les faits’’, pour être compris des Maliens, pris au sérieux par nos partenaires afin d’avancer vers la paix et le progrès de notre nation.
Ceux qui ne l’ont connu et suivi que sous cette transition seront surpris et confortés de savoir que l’homme n’a pas changé d’un iota ni dans la conviction, ni dans la démarche encore moins dans le discours.
Choguel Kokalla Maiga aligne le même narratif depuis, au moins cet entretien avec Évasion TV le 20 juillet 2018 qui retrace ‘‘ va vision pour le Mali’’.
Nous vous en ressortons les grandes lignes qui ont servi de trame au programme de la transition en cours.
L’Allié du temps et de la patience
Le candidat le plus pauvre de la course à l’élection présidentielle de 2002 et de 2012 aime toujours chahuter les militants de son parti en disant ‘‘que nous n’avons pas d’argent, mais nous avons des idées. Leur argent finira un jour et nous, nos idées ne finiront pas’’. Ostracisé et diabolisé aux premières heures de l’avènement de la démocratie, Choguel Kokalla Maïga a fait du temps son principal allié en endurant les insultes, toutes sortes de sarcasmes et de provocations.
Leon Tolstoï aimait répéter à satiété que «tout vient à point pour celui qui sait attendre. Il n’y a rien de plus fort que ces deux-là : patience et temps, ils feront tout. » (Tolstoï).
Passée la période de confusion inhérente à tout post-insurrection, le président du Mouvement patriotique pour le renouveau (MPR) estiment qu’aujourd’hui (2018) ‘‘les Maliens ont compris. Avec ce qui est arrivé en 2012, les Maliens ont compris que l’armée Moussa Traoré avait été détruite par ceux qu’on appelle les «démocrates ». Les Maliens ont compris que ce qu’on appelle les « démocrates » étaient en collusion avec les rebelles avant la chute de Moussa et après la chute de Moussa ils ont fait jeu de la rébellion. C’est qui a détruit notre armée. Donc, le fait que notre pays ait été trahi, par élite, c’est très connu par les Maliens et ils le regrettent’’.
Choguel Kokalla Maiga peut également se réjouir que sa ‘‘vision pour le Mali’’ ait été comprise par les Maliens : «restituer au Mali son honneur, sa dignité et sa souveraineté ».
A partir de 2012, les Maliens a constaté dit Choguel, avec amertume, la mort dans l’âme et dans la chair que notre territoire est divisé, que trois-quart échappe totalement au contrôle de l’Etat, que la souveraineté du Mali n’est pas totale sur l’ensemble de son territoire, que nous étions pratiquement sous tutelle de la communauté internationale.
L’armée a été trahie
Aussi, le président du MPR, membre du FSD, inscrit-il parmi les urgences et priorité dans son programme de candidat à l’élection présidentielle du 29 juillet 2018 : le rétablissement de l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire national et la réhabilitation des forces armées et de sécurité du Mali.
«Parce qu’en réalité, dit-il à Evasion TV, ce qui nous est arrivé est la conséquence d’une mauvaise gestion j’allais dire d’une trahison de notre armée et d’autre peuple par l’élite dirigeante… On avait une armée dont la puissance de feu était supérieure à celle de plusieurs pays de l’espace UEMOA réunie. Imaginez qu’aujourd’hui, cette armée se trouve en débandade face à un groupe de 500 bandits associés à des narcotrafiquants. En vérité, c’est parce que pendant 20 ans, notre armée a été démontée, émasculée, détruite et trahie».
Donc ce n’est pas pour caresser les militaires au pouvoir dans le sens du poil, ni pour faire du populisme qui ne lui ressemble pas que Choguel passait son temps à dire que l’armée a été trahie.
Par qui, demande la consœur incisive ? Sans aucun détour, Choguel répond par «le président de la République, c’est le chef suprême des armées.
C’est lui le garant de l’unité nationale et c’est lui répond de l’État et de l’armée».
L’armée a été défaite…
Selon Choguel Kokalla Maïga, «les Maliens étaient convaincus qu’ils avaient une puissante armée. Les Maliens étaient loin de savoir que pendant vingt (20) ans, nous n’avons pas acheté une cartouche, pendant vingt (20) ans nous n’avons pas fait d’entraînement. Pendant vingt (20) ans, nous n’avons fait que distribuer des grades, des généraux, des colonels. Le budget de l’armée, c’est une enveloppe qui est distribuée aux militaires, aux grands officiers, à hauteur de 50 millions de francs CFA. Ils voyagent, ils sont contents.
Nous avons une armée où il y a pratiquement plus de généraux que dans tous les pays de l’Afrique de l’Ouest réunis. Plus de 800 colonels.
La corruption s’est dissolue dans l’armée au point que le métier des armes est complètement abandonné. Et le président a fait exprès parce qu’en fait il voulait détruire l’armée, mais comme il ne pouvait pas le décréter donc il est passé par ce système-là. Nous nous sommes réveillés un jour en 2012, et nous nous sommes rendus compte que nous n’avions pas d’armée et c’est pourquoi que nous parlons de la trahison».
FAMa, Monaibodew
Quand il a qualifié les militaires qui ont renversé un «président démocratiquement élu» de monaibodenw, ce fut un grand tollé. Lui-même n’a pas manqué d’être qualifié de populiste. Or, pour Choguel, au-delà de l’épisode du 18 août qu’on ne peut déchirer des annales de l’histoire de notre pays, il s’agit en fait de la libération de notre pays, de deux de ses ennemis avec lesquels il ne pouvait jamais espérer à la liberté et à la souveraineté : les rebelles (terroristes) et leurs sponsors occidentaux et de la communauté internationale.
Pour ceux qui lisent entre les lignes, voilà ce qu’il a dit le 20 juillet 2018 à EVasion TV dans le cadre de la campagne présidentielle : «les Maliens doivent avoir confiance en eux-mêmes ; les Maliennes ne doivent pas perdre espoir. J’ai dit que nous sommes un grand peuple, un pays berceau des plus grands empires, des plus grandes formations étatiques que l’Afrique noire ait connu. Je veux dire l’empire du Ghana, l’empire du Mali, l’empire Songhoï qui s’étendait de l’atlantique au lac Tchad. Des grandes structures étatiques avec des universités à Tombouctou qui comptait des dizaines de milliers d’étudiants dans des années où certains pays européens n’existaient même pas. Un pays où la pénétration coloniale a fait 38 ans avant de s’imposer. Un pays qui avait l’une des armées les plus fortes dans la sous-région. Ce pays ne peut pas tomber si bas. Il est tombé si bas parce qu’il a été trahi.
Je dis donc aux Maliens de prendre confiance en eux-mêmes. Notre peuple a trébuché mais il ne tombera pas. Il se trouvera toujours des Maliens? que ce soit de nos générations, ou de la future génération, qui restituera à notre peuple son honneur, sa dignité et sa souveraineté ».
Le Soutien à Assimi
Pour ses pourfendeurs, le soutien de l’ancien Premier ministre, Dr Choguel Kokalla Maïga, au président de la transition, le colonel puis Général d’armée Assimi Goita était de la malice, un soutien factice, calculé et insincère.
Ce que les adversaires politiques et les faux-soutiens de la transition ont oublié, c’est la sagesse populaire : A Mina a Be a Dala, Nka a mina a be a komo… On a fait un procès en sorcellerie à Choguel sur la base d’un délit de faciès. Or, le soutien qu’il a apporté loyalement à Assimi Goïta dérive d’une conviction que «si Dieu veut que je prenne les commandes de l’État (élection présidentielle de 2018), la première des choses que je vais faire, c’est d’abord chercher à créer l’union sacrée autour du président de la république que je suis. Il faut que la totalité des forces vives de notre pays ait le même objectif : être derrière le président pour libérer notre pays» (Interview du 20 juillet 2018).
Le troisième D
Lorsque le 8 mai 2023, à l’occasion de la présentation du rapport du CINSERE Comité indépendant de suivi-évaluation de la mise en œuvre des recommandations des Assises nationales de la refondation (Cinsere-ANR), le Dr Choguel Kokalla Maïga avait développé sa vision sur le développement économique comme troisième étape incontournable de la transition, on a voulu lui rendre gorge.
Or, loin de coup de Jarnac contre les Colonels «qui l’ont soigné et nourri». Il s’agissait bien d’un pan de sa vision pour le Mali qu’il a toujours développé avec constance, analyse du reste reprise par le président de la transition lors de sa visite, le 23 juillet 2023 à Kayes, pour inauguré le Stade Macoro Sissoko.
De quoi s’agit-il ?
Le président du MP estime qu’une fois la sécurité et l’intégrité du territoire assurées, ‘‘il faut investir dans les secteurs du développement économique. Il ne s’agit pas d’attendre de finir à réaliser les deux premiers piliers mais ma priorité c’est de restaurer l’État. Il faut investir ensuite massivement dans le secteur agro-sylvo-pastoral. Nous sommes un pays à vocation agricole, nous avons plus d’un million d’hectares de terres irrigables à l’Office du Niger et les deux plus grands fleuves d’Afrique de l’Ouest : le Sénégal et le Niger. Il suffit seulement de faire des grands aménagements hydro agricoles, nous avons un peuple travailleur et nous pouvons devenir un pays agro-industriel.
Nous avons les cheptels les plus élevés en Afrique de l’ouest, nous avons beaucoup de personnes qui s’occupent de la pêche.
Donc, en investissant massivement dans les secteurs agro-sylvo-pastoral nous pouvons assurer l’autosuffisance alimentaire de notre population.
Un peuple qui a faim ne peut pas être libre… Produire, transformer, transporter, commercialiser. Ce qui sous-entend l’industrialisation en matière agricole.
Ce qui sous-entend la construction des infrastructures routières. Une fois que tout cela est fait, je crois qu’on crée les conditions pour l’épanouissement de notre population’’.
Bâtir le socle de la nation
Pour le Dr Choguel Kokalla Maïga qui n’a assumé aucune responsabilité sous Moussa Traoré, l’École et l’organisation territoriale restent les autres priorités prioritaires et les socles sur lesquelles reposent notre nation.
Pour lui, «il faut investir dans l’école. Il faut repenser l’école malienne, parce qu’en vérité, l’école a été utilisée dans les années 90 par les hommes politiques pour appréhender le pouvoir».
Pour ce qui est de la décentralisation, il estime qu’il urge de donner un contenu à la politique de décentralisation. «Notre gouvernement s’est lancé dans une décentralisation tous azimuts en créant plus de 700 communes. Mais en réalité, quand vous regardez ces communes à par le drapeau porte – parole, il n’a y rien dans la Commune. Elles n’ont même pas de budget pour acheter les papiers d’état civil. Par contre, le Mali s’en vante à l’extérieur.
Ce qui fait que pendant vingt ans, le Mali a été présenté à toute l’Afrique, et surtout à l’Afrique francophone en particulier, comme l’Exemple de pays démocratique. Mais il se trouve que derrière ce vernis démocratique, il y avait la rouille, il y avait un État qui s’est désintégré progressivement au point de s’effondrer au moment où personne ne s’y attendait».
Les terroristes et leurs sponsors
L’ancien Premier ministre, le Dr Choguel Kokalla Maiga a été longtemps présenté comme un anti-français primaire, un adversaire de la Communauté internationale et un pion de Moscou.
Dans son interview du 20 juillet 2018, il explique certaines raisons qui l’opposent à la France et à la Communauté internationale : «dans l’accord (ndlr : préliminaire de Ouagadougou), il est dit que les mouvements armés doivent être cantonnés et désarmés. La communauté internationale n’a pas fait cela. Elle ne les a ni cantonnés ni désarmés.
Au contraire, alors qu’on a interdit à l’armée malienne de rentrer à Kidal, alors que la résolution du Conseil de sécurité qui autorisait la création et l’intervention et la MINUSMA et de l’opération Serval indiquait très clairement qu’elles doivent apporter un appui aérien et des renseignements à l’État malien pour qu’il puisse recouvrer l’ensemble de son territoire. Mais, arrivés à Kidal, les Français ont interdit à l’armée malienne d’aller à Kidal».
Comme il l’a repris devant l’ONU et pendant tout le temps de la transition : «ils sont sortis du mandat que le Conseil de sécurité leur a donné pour faire autre chose. Ils ont amené les militaires Français, la MINUSMA et les Tchadiens à Kidal, et ils ont interdits à l’armée malienne de rentrer à Kidal. Au lieu de désarmer les rebelles, on est allé les chercher. Le mouvement séparatiste MNLA qui avait été chassé du Mali, qui était logé dans les hôtels à Ouagadougou et en Mauritanie, qui ne constituait plus ni une force militaire, ni une force morale, ni une force politique, a été ramené dans le fourgon des Serval et réinstaller à Kidal».
Faucon ou colombe ?
Ce n’est pas sous cette transition que Choguel Kokalla Maïga a commencé à prôner l’amélioration du «rapport de forces militaires sur le terrain.
Parce que je ne connais pas dans l’histoire de l’humanité, sur cette planète Terre, une rébellion qui s’est achevée uniquement par la négociation.
Aussi longtemps que le rapport de forces militaires sur le terrain n’aura pas changé, nous n’aurons pas la paix. Il faudra créer une situation équilibrée qui conduira les rebelles à comprendre qu’ils n’obtiendront rien par la force. Ce n’est qu’à ce moment qu’ils seront prêts aux négociations. Et une fois qu’ils sont prêts à une négociation, je pense que ce sont des Maliens, il faut négocier avec eux et faire des concessions qui sont acceptables… La rébellion est devenue un fonds de commerce pour un certain nombre de personnes. Ça, il faut que ça s’arrête. Il n’y aura plus de prime à la rébellion».
El Hadj Sambi TOURÉ
COMME BEAUCOUP D’AUTRE S AVANT LUI, IL A FAIT LE CRAPEAU QUI VOULLAIT DEVENIR PLUS GROS QUE LE BOEUF….!! PPPPFFFFFF!!!!! AUSSI VRAI QUE TOUT N’EST PAS PARFAIT ET QUE “NOS MONEBO DEWN ” NE SONT DES HOMMES, DONC IMPARFAIT, IL EST VRAI AUSSI QUE CHOGUEL EST IMPARFAIT. FAUT PAS LE PAINDRE COMME UN….
DEPUIS LA FIN DE SA MALADIE, TOUT ETRE “INTELLIGENT ” AURAIT DEMANDE AU PRESIDENT DE LE DECHARGER DU LOURD FARDEAU DE PM POUR LE METTRE A COTE DU BOSS COMME CONSEILLER, MAIS LA NATURE HUMAINE ( ET AUSSI CELLE DU POLITICIEN) A PRIS LE DESSUS….
ma bi tileke nka ma kelin te dignie laban!
Sambi en effet Choguel Maiga n’ a pas change c’ est le même echec depuis l’ UDPM de Moussa Traore jusqu’ a nos jours. Il faut lui dire la sagesse de notre soeur Tara Bouare dans sa chanson fetiche sanu-negueni ani wari- neguen:i- ma bi tileke nka ma kelin te dignie laban!