Choguel K Maiga aux antipodes de Moussa Mara : De l’insensibilité du premier à l’apitoiement du second

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C’est au moment où le Mali traverse l’une des crises les plus graves et qui le menace dans ses fondements en tant qu’Etat, que le premier ministre Choguel K Maiga s’adonne à cœur joie à son exercice favori celui des diatribes vexatoires contre ses opposants, contre les anciens dignitaires des régimes précédents et vis-à-vis du Mouvement démocratique, occultant  ainsi les vraies priorités du moment. Comme une sorte d’obsession, il ne rate aucune occasion pour tirer à boulets rouges sur les régimes précédents alors même qu’il a sa très grande part de responsabilité dans la gestion qu’il qualifie de chaotique. Pendant les 30 dernières années il a été au cœur de la gestion des affaires publiques. Insensible à la souffrance du peuple, à court de propositions et de solutions aux différentes problématiques qui assaillent le pays, l’actuel Premier Ministre est véritablement aux antipodes de l’ancien PM Moussa Mara qui en s’apitoyant sur le sort des nombreuses victimes, vient également de renoncer à une partie de ses avantages d’ancien PM afin de voler au secours des plus démunis. L’actuel n’a ni renoncé à quoi que ce soit encore moins s’être apitoyé sur le sort des maliens en détresse d’où ses sorties inopportunes. A quoi sert alors  un PM s’il ne décide de rien ? Le bel exemple de Moussa Mara va-t-il inspirer Choguel K Maiga à son tour pour  renoncer à une partie de ses avantages pour venir en aide aux maliens en situation difficile ?

De mémoire d’homme, de l’avènement de la démocratie, en passant par la transition de 2012 jusqu’à celle que nous traversons, le Mali n’a jamais eu un Premier ministre à la fois clivant, haineux, insensible et sans autorité sur les autres ministres que Choguel K Maiga. Pour rappel  son discours à l’assemblée générale des Nations Unies, diversement apprécié, mais  qui, en réalité a été à la base  de notre descente aux enfers du Mali, car l’isolement du pays  avait  commencé par ce discours, à la fois populiste et sans intérêt pour un pays en crise. Le PM ne s’est jamais préoccupé de la crise multidimensionnelle que traverse le Mali, tout comme de sa nomination à ce poste hautement stratégique, il n’a jamais proposé une once de solution aux préoccupations majeures des citoyens, comme la crise énergétique avec son corollaire de crise sociale, la crise financière, le chômage devenu presqu’endémique, l’insécurité. Tout ce que le premier ministre sait faire c’est de se livrer à des diatribes vexatoires contre les dignitaires des régimes précédents et particulièrement ceux du premier Président démocratiquement élu en l’occurrence Alpha Oumar Konaré. Il s’adonne régulièrement à cet exercice en tout lieu et en toute circonstance. En faisant passer les maliens de bons ou de mauvais citoyens. Au lieu d’œuvrer à rassembler les maliens afin d’aider le Président de la transition à mener à bon port le bateau Mali, il a plutôt contribué à exacerber la tension politico-sociale et à rallonger la liste des mécontents et des frustrés du régime. Comme si cela ne suffisait pas le brillantissime PM, qui dit n’être au courant de rien concernant l’armée, s’est encore livré, comme un chef de guerre, à une explication inopportune du déroulé de la bataille de Tinzawatène ; la hâtive conclusion qu’il a tirée était aux antipodes de celle de l’Etat-major de l’armée. Quand le PM affirme sans ambages que la bataille de Tinzawatène a été une défaite, tous les communiqués de l’Etat-major prouvaient le contraire, tout en reconnaissant des dégâts matériels et des pertes en vies humaines. Une énième bourde ou  une communication savamment préparée  pour saboter les actions menées par l’armée ? Nul ne saurait répondre à cette question. Ce qui est sûr et certain ce que les actions du PM Choguel K Maiga ne sont pas et ne seront jamais de nature à rassembler les maliens autour des autorités de la transition. Certainement qu’il trouve son compte en  les divisant.

En définitive Moussa Mara, vient encore une fois de plus prouver son leadership politique. Son geste à la fois pédagogique et hautement symbolique doit inspirer les tenants du pouvoir afin qu’ils s’en inspirent pour réduire les charges de l’Etat.

Youssouf Sissoko

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