Taxée de tous les noms d’oiseaux dans un pays dont il fut Premier ministre, la personne de Moussa Mara est étonnamment au cœur de la controverse pour des raisons peu compréhensibles.
En effet, à la peau de son brillant passage à la primature continue de coller le dramatique voyage en région de Kidal sous occupation des hordes separato-terroristes en son temps. Plus d’une devenir après, l’image de l’ancien président du parti YELEMA n’en finit pas de payer un lourd tribut à l’épisode par un saumâtre souvenir funeste dans la mémoire collective, alors que la sagesse et lucidité commandent de situer les réelles responsabilités d’une tragédie qu’on s’abstiendra d’exhumer.
Cette tâche d’huile, injustement apposée au brillantissime parcours politique et professionnel de l’ex Premier ministre, lui vaut toujours des invectives à chacune de ses pertinentes analyses critiques sur l’évolution tumultueuse de l’actuelle transition dite de refondation.
En vérité, ces jugements de valeur à la Malienne sont porteurs d’aberrants errements collectifs aux relents de catégorisation des citoyens en bons et mauvais Maliens. En témoigne, par exemple, la malheureuse étiquette collée au défunt grand homme d’Etat, Soumaila Cissé, qui aura toute sa vie souffert d’un jugement abusivement insensé le jetant dans la catégorie des intellectuels et politiques apatrides.
Par ailleurs, s’il n’y a rien de surprenant au traitement infligé à Moussa Mara pour qui connait le Mali, il faudrait toutefois s’imprégner d’une culture de la différence sans crier haro car nécessité en est pour cette transition qui a peut-être plus besoin de sincères voix discordantes que de celles mercantiles et perfides qui s’érigent en faux remparts.
Seydou Diakité