Au cours de la rencontre entre le ministre de l’Administration territoriale et la classe politique, Alassane Abba, le représentant du parti CODEM, a plaidé pour la tenue des élections dans notre pays après près de cinq ans de transition. Une vérité crue qui contraste avec le discours tenu par une partie de la classe politique qui estime que la tenue des élections n’est pas une priorité au Mali, poussant les militaires à se maintenir au pouvoir.
Enfin en voici un homme politique qui ose dire publiquement ce qu’il pense en appelant à la tenue des élections dans notre pays. Un sujet qui semble jusqu’ici être tabou au Mali. Alassane Abba, secrétaire général du parti CODEM, connu pour son franc-parler, n’a pas dérogé à sa réputation lors de la rencontre entre le Premier ministre, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, le Général Abdoulaye Maïga, et la classe politique, tenue le jeudi 05 décembre.
Sans détour et avec pugnacité, l’ancien député élu à Goundam a plaidé pour la tenue des élections et par ricochet la fin de la Transition. « Il faut limiter, vous donnez un jour où les élections vont se tenir. Nous ne pouvons pas continuer avec des élections qui ne se tiendront jamais. Nous avons fait près de cinq ans. Cette fois-ci, on dit qu’il faut créer les conditions pour des élections apaisées et crédibles. Cela va prendre combien de temps ? 10 ans ? 15 ans ? » a lâché le secrétaire général de la CODEM.
Il a invité le gouvernement à donner un chronogramme électoral. « Donnez-nous un délai, quel que soit le délai au cours duquel vous pouvez faire le travail. Respectez le délai », a-t-il insisté.
Le discours du secrétaire général du parti de la quenouille contraste avec celui d’une partie de la classe politique, notamment les soutiens des militaires, qui estiment que l’organisation des élections n’est pas une priorité dans notre pays. À ceux-ci, le secrétaire général de la CODEM rappelle que « les partis politiques sont créés pour conquérir et exercer le pouvoir et non pour applaudir et accompagner les régimes comme des clubs de supporters sportifs ».
Il a profité de l’occasion pour inviter les autorités du pays à respecter le fait majoritaire, fustigeant ainsi le tirage au sort intervenu lors de la désignation des membres du collège de l’AIGE. « Beaucoup de gens vous disent, nous sommes d’accord parce qu’ils ont peur. C’est ça la vérité. Sinon, pour beaucoup, ce n’est pas vrai ce qu’ils vous disent », a rappelé Alassane Abba. Il a invité le chef du gouvernement à ne pas écouter les personnes qui ne l’ont connu que lorsqu’il est devenu ministre ou Premier ministre. « Ils ne vous connaissent pas, ils ne vous aiment pas. Donc écoutez seulement votre conscience, votre conscience d’officier », a conseillé Alassane Ag Abba.
Pour rappel, ce n’est la première fois qu’Alassane Abba appelle au retour à l’ordre constitutionnel. On se souvient qu’il avait tenu des propos similaires lors de la rencontre entre l’ancien Premier ministre, Dr Choguel K. Maïga, et la classe politique, le 02 avril dernier. La CODEM, la formation politique d’Alassane Abba, fait partie d’une coalition de partis politiques réunis au sein de l’Alliance du 31 mars qui appelle à la fin de la Transition à travers l’organisation des élections.
Abdrahamane SISSOKO
Heureusement que le CODEM n’a jamais eu de pouvoir au Mali mais tout le contraire il a participe sans honte au ‘Partage du Gateau-Mali’.