La situation politique demeure inquiétante pour les partis politiques qui ambitionnent de diriger le pays à la suite d’élections libres et transparentes. Ces élections doivent marquer la fin d’une transition dirigée par les militaires au pouvoir depuis plus de quatre ans, soit à peu près un mandat. Parmi les politiciens qui sont sceptiques quant à l’organisation des élections, figure le nom du secrétaire général de la Convergence pour le développement du Mali (CODEM), Alassane Abba. A la faveur de l’adhésion du Parti Alternative pour le Mali dans le rang du regroupement politique Djiguiya Coura, le weekend end dernier, le secrétaire général du parti CODEM n’est pas passer par quatre chemins pour dégager sa vision sur la tenue des élections. « Je ne me leurre pas, ils n’ont même pas en tête l’organisation des élections. Ils se jouent de nous, il n’y aura pas de calendrier, c’est ça la vérité ».
Les partis signataires de la « Déclaration du 31 mars 2024 » ont produit un communiqué, le 22 janvier 2025. Dans ce document, ils ont fait une déclaration relative au retour à l’ordre constitutionnel. Le constat qui se dégage est que de nombreux partis politiques membres de ce cadre n’ont pas signé ledit communiqué, à l’image du parti CODEM et du regroupement politique Djiguiya Coura. A la question des journalistes de savoir pourquoi Djiguiya Coura n’a pas signé le document, le secrétaire général du parti CODEM, Alassane Abba répond par ces mots : « Le jour où on aura quelque chose qui mérite d’être signé, nous ferons cette signature de bonne foi. En réalité, on ne se comprend plus, on ne parle plus le même langage au sein de la Déclaration du 31 mars parce qu’initialement, nous avions signé, c’était pour dire que la transition était terminée depuis le 26 mars 2024. Pour nous, on devrait nous inscrire dans une autre dynamique. Comment avoir une nouvelle architecture institutionnelle pour faire avancer les choses, car depuis quatre ans, on est plombé et on ne bouge pas », regrette-t-il.
D’un ton très mécontent, Alassane Abba enfonce le clou en disant sans langue de bois : « Aujourd’hui, demander que les gens reviennent à fixer un nouveau chronogramme, cela est pour nous faire du surplace. Notre constat est que la transition n’a pas pu sortir de la transition et qu’il faut autre chose. Que les partis politiques aient le courage de se regrouper et de regarder le problème en face. Même si on nous donne un nouveau chronogramme demain, qu’est-ce qui prouve qu’il sera respecté ? On a déjà par deux fois donné des chronogrammes qu’ils n’ont pas tenus », s’indigne l’homme politique.
Ce cadre du parti CODEM est de ceux-là qui pensent que les partis politiques doivent ensemble faire une critique objective de la situation assortie par des propositions concrètes qui peuvent nous faire sortir de la situation. « Nous ne sommes pas dans le jeu que quelqu’un d’autre décide à notre place. Je crois que les Maliens aiment se mentir seulement sinon la situation de ce pays, c’est très claire. La tournure que les choses prennent ne nous plaît pas et on veut nous mentir nous-mêmes. En réalité, quand on avait fixé le premier chronogramme, j’avais dit en son temps qu’il ne serait pas respecté », a expliqué Alassane Abba.
Dans sa vision des choses, le secrétaire général du parti CODEM a souligné qu’en réalité, on avait voulu faire trop de chose dans ce petit laps de temps. Pour lui, l’essentiel était de cerner le périmètre avant de convenir sur les actions à mener. Ces actions, a-t-il dit, devraient être définies et réduites au minimum pour que le chronogramme puisse être tenable en son temps. « Donc, ce n’était pas une surprise pour moi que le chronogramme ne soit pas tenu », a-t-il déploré. Avant de se demander si les autorités actuelles vont accepter d’organiser les élections sans finir ce qu’elles ont à faire après qu’elles ont pris « la décision très grave de sortir de la CEDEAO. » « Je ne me leurre pas, ils n’ont même pas en tête l’organisation des élections. Ils se jouent de nous, il n’y aura pas de calendrier c’est ça la vérité. Dès lors qu’on va faire un président qui sera élu, cela va remettre en cause tout ce que les gens sont en train d’échafauder et de mettre en place maintenant. Je crois sincèrement que chacun est en train de se mentir », a déclaré Alassane Abba.
Animé d’un courage politique et de parole dans un contexte difficile de liberté d’expression, le secrétaire général du parti CODEM a taxé la classe politique en disant qu’elle doit être courageuse de dire aux autorités en place de sortir de la transition. « Nous n’avons pas le courage de leur dire « sortez de ça ». Ils ne donneront pas de calendrier, c’est claire et les hommes politiques le savent, mais ils ont peur de leur dire que nous ne sommes plus dans ce jeu », a-t-il dit.
Sidiki Adama Dembélé
« Je ne me leurre pas, ils n’ont même pas en tête l’organisation des élections». PAROLE DE SAGE. POSE CETTE QUESTION A TON PRESIDENT DE PARTI: SI LA TRASITION DECIDE DE FAIRE LA PRESIDENTIELLE DANS 6 OU MEME 9 MOIS, OU EST CE QUE LES POLITICIENS VONT ALLER FAIRE CAMPAGNE? A BAMAKO SEULEMENT? ALORS SOYEZ UN PEU LOGIQUE
Nous allons refonder d’ abord et ensuite organiser les elections Presidentielles et legislatives en 2035.