Les présidents des pays membres de l’Alliance des États du Sahel (AES) sont en conclave ce samedi 06 juillet 2024 à Niamey au Niger à la faveur du 1er Sommet des chefs de l’organisation sahélienne.
La cérémonie d’ouverture de l’événement historique s’est déroulée au Centre international de conférences Mahatma Gandhi de Niamey sous la présidence du général de brigade Abdourahamane Tiani, président du Conseil national pour la sauvegarde du parti (CNSP), chef d’État du Niger.
Elle a été marquée par les mots de bienvenue du gouverneur de la Région de Niamey, le général de brigade Abdou Assoumane, suivis des interventions fortement ovationnées des présidents du Faso et du Mali, respectivement le capitaine Ibrahim Traoré et le colonel Assimi Goïta. Des allocutions qui seront parachevées par le discours solennel d’ouverture prononcé par le général Abdourahamane Tiani.
Premier à prendre la parole, le cadet en âge des chefs de l’AES, le capitaine Ibrahim Traoré du Burkina Faso a longuement fustigé les sanctions inhumaines infligées par la Cédeao aux peuples des trois pays qui depuis 2021 au Mali ont affiché leur ambition de souveraineté totale.
Le président du Faso a dénoncé avec force les tentatives d’intimidation de puissances étrangères sous la bannière de la Cédéao aux ordres qui ont brandi la menace d’une intervention militaire au Niger pour rétablir un président déchu. Selon le capitaine Traoré, c’est la réponse collective du Mali et du Burkina Faso contre cette tentative d’agression militaire aux conséquences indescriptibles qui a ouvert la voie à la création de l’AES avec une vocation sécuritaire qui s’est élargie aux axes stratégiques de développement pour les trois pays. « Quiconque oserait toucher à un pays de l’AES trouvera une réponse collective des forces armées des trois États sur son chemin. Cette déclaration d’hier est d’actualité aujourd’hui et le sera pour toujours», a prévenu le président du Faso.
De son côté, le colonel Assimi Goïta a d’abord rendu un vibrant hommage aux autorités nigériennes et au peuple nigérien pour l’accueil chaleureux réservé à sa délégation. Rentrant dans le vif du sujet, le président de la Transition a rappelé et salué le travail remarquable effectué à un premier temps par les experts, puis les ministres de l’Économie et des Finances. Des efforts louables ont couronné le travail des ministres des Affaires étrangères des trois pays qui ont mis à la disposition des chefs d’État, des documents à hauteur de souhait qui faciliteront les travaux de ce sommet historique.
Une rencontre qui offre une fois de plus, selon lui, l’occasion pour les dirigeants de l’Alliance de réaffirmer leur engagement pour la souveraineté de nos États et la dignité de leurs peuples. A ce propos, le colonel Assimi Goïta a réitéré ses remerciements au président du CNSP au Niger pour une session à prix préférentiels d’une importante quantité d’hydrocarbures au Mali, en cette période de crise énergétique mondiale.
Dans son discours d’ouverture, le président du Niger a son tour rappelé le contexte et les circonstances de la création de l’AES, dont l’étape de la concrétisation de la Confédération justifie la tenue de ce 1er sommet du collège des chefs d ‘État sur les rives du fleuve Niger. Selon le général Abdourahamane Tiani, dans le contexte géopolitique actuel, la Confédération de l’AES demeure la seule alternative efficace dans la lutte contre les menaces sécuritaires notamment les défis du terrorisme, face à l’inefficacité de la Cédeao et de ses partenaires étrangers.
A ce titre, il a mis l’accent sur l’importance pour les chefs d’État de l’AES d’harmoniser leurs politiques extérieures dans l’arène internationale. Occasion pour lui de se féliciter des résultats probants caractérisés par le retour de nos États dans le concert des Nations. Un progrès marqué par le retour progressif des partenaires internationaux et surtout la signature d’importantes conventions et accords gagnants gagnants dans des secteurs stratégiques.
« Je demeure convaincu que nos délibérations de ce sommet permettront de donner corps à l’armature de l’AES. «Une alternative à toute autre organisation régionale factice», a déclaré le général Tiani. Avant de réaffirmer l’engagement de son pays à œuvrer sans relâche pour la bonne marche de la Confédération. Il a ensuite été approuvé à voix haute et intelligible le traité de l’organisation élaboré par la réunion des ministres des Affaires étrangères ainsi que le règlement intérieur du Collège des chefs d’État de l’Alliance.
Aboubacar TRAORE