11 détenus politiques ou d’opinions croupissent dans les geôles du Mali : Leur libération sera gage d’apaisement et de réconciliation

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Ils ont franchi le cap des cinq mois de détention arbitraire, car leur seul tort  est d’avoir exercé un droit constitutionnel. Onze leaders politiques dont des sexagénaires sont toujours gardés entre les quatre murs malgré la décision d’un courageux juge qui a, à son âme et conscience rendu un verdict ordonnant  leur libération. D’autres se sont opposés en faisant passer les 11 victimes pour des malfrats capables de déstabiliser la République. Ces onze leaders sont d’abord et surtout des chefs de famille, des pères , des grands pères , des oncles qui manquent à leurs familles qui ne comprennent rien à l’imbroglio de leur incarcération  .

Ces onze leaders dont des ministres auxquels on ne saurait reprocher des malversations financières  et qui ont donné le meilleur d’eux-mêmes ne méritent pas ce triste sort, celui de croupir en prison. Leur place n’est pas la prison car le pays a encore besoin de leur expérience. Certains parmi ces prisonniers politiques sont des bibliothèques pour la nouvelle génération. Bref le Mali a besoin de tous ses dignes fils afin de le sortir du bourbier dans lequel il est plongé depuis belle lurette. Les autorités comprendront-elles qu’il n y a point de réconciliation et d’apaisement sans la libération de tous les détenus politiques et d’opinions ? La justice, ce grand corps malade, va-t-elle s’affranchir de la tutelle de l’exécutif pour être celle du peuple ?

Si tant est que les autorités veulent une fin de transition réussie, inclusive, avec toutes les couches socioprofessionnelles elles doivent rassembler tous les maliens en leur proposant un plan de sortie, celui qui aura recueilli le maximum d’opinions favorables. Bref un plan préalablement discuté, amendé et qui tient compte de toutes les aspirations et préoccupations de l’ensemble des acteurs du jeu politique. La première étape de ce vaste plan de réconciliation passera d’abord par la libération de tous les détenus politiques et d’opinions. C’est en tenant compte de ce vaste chantier que nous avons émis beaucoup de réserve sur le choix du Général Abdoulaye Maiga comme Premier Ministre, car il fait partie des problèmes donc ne saurait être la solution. Le choix idéal était un homme politique ou un leader de la société civile, qui est non seulement capable de parler à tous les acteurs, mais aussi et surtout qui a un carnet d’adresses lui permettant d’ouvrir beaucoup de portes au-delà de nos frontières. Pour nous ce nouveau gouvernement a été un énorme gâchis, alors qu’il pouvait être ultime solution pour une fin de transition heureuse.

Il n’est jamais trop tard pour bien faire, le nouveau PM peut se métamorphoser en portant le manteau de la réconciliation en s’impliquant d’abord pour la libération de tous les détenus politiques et d’opinions. Pour rappel si le cas des onze détenus politiques occupe le devant de la scène politico-médiatique, il y a également d’autres comme Youssouf Mohamed Bathily dit Ras Bath, Professeur Clément Dembélé , Rokia Doumbia dite Rose la Vie chère, Adama Ben Diarra dit Ben le cerveau, tous des leaders d’opinion, sans oublier le tonitruant Issa Kaou N’Djim.

 La justice, ce grand corps malade, va-t-elle s’affranchir de la tutelle de l’exécutif pour être celle du peuple ?

La justice  est la clef de voûte de la société, elle est le dernier rempart du peuple, elle est gage de stabilité et l’unité de mesure de la bonne santé d’une démocratie bref du pays. Il n y a point de développement sans une justice indépendante et garante de l’équilibre. Cet angélique portrait est aux antipodes de celle qui nous avons dans notre pays. Il est temps que chaque entité joue sa grande partition dans le pays pour que notre Mali soit ce que nos ancêtres ont voulu qu’il soit, à savoir un pays de justice, de paix, de droiture, de solidarité et d’entre aide. La justice malienne est désormais face à ses responsabilités, elle doit s’affranchir de la tutelle de l’exécutif pour être véritablement indépendante. Qu’elle libère tous les détenus politiques et d’opinions pour redorer son blason.

Youssouf Sissoko   

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