Que se passait-il donc là, tôt le matin de ce jeudi 07 et vendredi 08 mai 2024, au Rond-point du «Buffle» non loin de l’hôtel «Wasoulou» en commune II du District de Bamako ? L’endroit était noir de policiers visiblement en alerte. Et ce n’était pas le seul point et artère de la capitale pris d’assaut par les policiers. Une alerte à la bombe ou d’attaques terroristes ? Derrière la psychose provoquée chez les populations, se trouvait une vraie fausse rumeur de manif populaire contre le régime de transition.
Les rumeurs faisaient en effet état, tantôt de manifestations d’Etudiants contre la dissolution de l’AEEM, tantôt de troubles à l’ordre public généralisés dont le quartier de Bagadadji serait le point de départ. Une rumeur, on le sait, n’est jamais sans raison et sans commanditaire. Peut-être que les enquêtes permettront d’en connaître les auteurs et leurs motivations.
Pour notre part et courant semaine, nous n’avions constaté le moindre signal d’un début de manifestation dans la capitale. Ni à Bagadadji, ni ailleurs dans la capitale, nonobstant l’existence d’un profond malaise social aux origines diverses et variées. Ceci est une autre histoire.
En tout état de cause, nos différentes sources sur le terrain ne confirment nullement un quelconque départ de manif ni à BAGADADJI, ni quelque part ailleurs dans la capitale malienne. Et qu’il soit dit au passage, pareilles rumeurs risquent bien de donner des idées aux adversaires et détracteurs de la chose.
Mais la rumeur en question serait-elle partie du néant ? Pas si sûr ! Un incident tragique et macabre a précédé le bruit en question. Quelques semaines auparavant, un jeune a été poignardé à mort suite à des démêlés entre trafiquants et consommateurs de drogue. Une affaire qui a particulièrement choqué les notables et habitants du quartier et les jeunes en l’occurrence. Ces derniers ont donc envisagé une marche en vue de protester contre le phénomène et interpeller les autorités sur la question.
Ces manifestants n’avaient aucun lien avec d’hypothétiques marcheurs contre les autorités de la transition. Il nous revient d’ailleurs que la majorité de ces jeunes leaders sont favorables au régime de la transition.
Les forces de sécurité déployées sur le terrain ont failli prendre pour cible ces groupes de jeunes étudiants à motos qui convergeaient vers le CICB le vendredi 08 mai 2024 pour soutenir le Dialogue inter-Maliens, une initiative du président Assimi Goïta.
Mais plus de peur que de mal ! Les éléments sécuritaires déployés pour intercepter les jeunes en question, ont vite compris qu’il s’agissait d’innocents personnages mobilisés dans le cadre du dialogue inter-Maliens.
Cette démarche des autorités policières était-elle la bonne ? Il a tout simplement manqué la traditionnelle discrétion et surveillance devant précéder le déploiement des unités d’intervention.
En pareilles circonstances en effet et d’éviter la panique chez les populations, les services renseignements et des brigades de recherche évoluant en tenue civile recueillent des informations utiles en vue de permettre une intervention rapide et ciblée des unités en alerte au GMS et dans les Commissariats de Police.
Qui donc avait intérêt à propager cette vraie fausse rumeur et susciter pareille remue-ménage : la population ou les forces de sécurité elles-mêmes? Allez savoir !
Bamananden Journal Kojugu Kelebaa #JKK#