Après la surenchère provoquée par la présence fastueuse de la Minusma, place à la disette de son absence. Plusieurs habitants de la Cité en font les frais, en tout cas, plusieurs années après l’épisode de la flambée des prix du carburant. C’est au tour des denrées alimentaires de prendre l’ascenseur à Tombouctou où les habitants défalquent, pour chaque kilogramme du riz, pas moins de 1 000 francs CFA. En cause, une période de soudure accentuée par le désastre des inondations sur les cultures auxquels s’ajoute, par-dessus le marché, l’enclavement exceptionnel de la ville ainsi qu’une vicieuse exploitation de la situation par la cupidité commerçante. Avec l’arrêt du trafic fluvial, expliquent nos sources, la chaîne d’approvisionnement de Tombouctou s’est réduite aux pinasses de fortune pour le créneau sud ainsi qu’aux camions en province d’Algérie et de Mauritanie. De quoi faire l’affaire des monopoles arabes du marché qui tirent grand profit dans le renchérissement des prix, aux dépens d’une clientèle locale frappée de plein fouet par le chômage des bras valides et la baisse des activités génératrices depuis que la ville s’est vidée des acteurs étrangers en même temps que leurs capitaux.
Entre fiction impérialiste et filon pouvoiriste
«L’impérial Terrorisme». C’est le titre du livre par lequel le panafricaniste Franklin Nyamsi tente de caricaturer les collusions supposées entre le phénomène terroriste et les pays occidentaux. L’ouvrage, dont le lancement s’est effectué au Mali, il y a quelques jours, reprend le même discours complotiste d’un djihadisme insidieusement financé par les plus puissants du monde aux fins de le déstabiliser. C’est le cas du Mali, dont les plus hautes autorités sont porteuses de dénonciations tonitruantes, auprès de l’ONU, des connivences qu’entretient la France avec les groupes djihadistes qui opèrent dans le Sahel. On a beau attendre les preuves de l’accusation, les attendras déçues et désillusions se sont multipliées au fil des occasions d’en savoir davantage par les conclaves onusiens. En revanche, il paraît de plus en plus évident que l’insécurité, qu’elle soit soutenue ou non par les puissances étrangères, est devenue un frein au retour à l’ordre constitution ainsi qu’à la marche démocratique normale des pays qui la subissent. À un point tel que nombre d’observateurs la considèrent comme un filon de justification des ajournements interminables de consolations électorales.
La traite des petites
Une bagatelle 15 000 francs CFA sur chaque tranche de 50 000 revient désormais aux vendeurs de petites coupures de billets de banque. C’est devenu un filon très enrichissant et il n’est pas exclu qu’un puissant réseau se soit déjà constitué, au regard d’une hausse conséquente de la demande et de convoitise qu’attire le créneau. En tout cas, on eut dit qu’il existe dans la capitale une banque exclusivement réservée aux petites coupures de billets tant les différentes agences de banques en sont dépourvues. On ne les retrouve que dans les abords de la BDM SA où ils font le malheur des chasseuses de leurs marchandises. Il s’agit des mères et sœurs de nouveaux mariés qui ne peuvent éviter la tradition boulimique des griots qui animent les cérémonies festives. La demande, selon les observateurs avertis, s’est considérablement accrue avec la profusion de mariages dans le dernier virage du mois de carême et explique l’envol des taux du monnayage aux petites coupures. Il est notamment passé en un clin d’œil de 10 à 30%.
Rassemblées par la Rédaction
Vive la souveraineté retrouvée 😂